Sourate Al-Anfal (n°8) Le Butin

Sourate Al-Anfal (n°8)

Nom de la sourate

La sourate tire son nom "Al-Anfal" (Le Butin) du premier verset qui aborde ce sujet.

Contexte de la révélation

Cette sourate a été révélée en l'an 2 de l'Hégire, peu après la bataille de Badr, premier affrontement majeur entre les musulmans et les mécréants. Comme elle offre une analyse détaillée et exhaustive de cette bataille, il est fort probable qu'elle ait été révélée d'un seul tenant. Cependant, il est aussi envisageable que certains versets traitant des problèmes découlant de cette confrontation aient été révélés ultérieurement et insérés aux endroits appropriés pour former un ensemble cohérent. Quoi qu'il en soit, rien dans la sourate ne suggère qu'il s'agit d'une compilation de discours disparates.

Contexte historique

Pour mieux comprendre la sourate, il est utile de se pencher sur les événements qui ont conduit à la bataille de Badr.

Au cours de la première décennie de la prophétie à La Mecque, le Message a démontré sa solidité et sa résilience, grâce à deux facteurs. D'une part, le Messager, doté des plus hautes qualités morales, accomplissait sa Mission avec sagesse, clairvoyance et magnanimité. Sa conduite prouvait qu'il était déterminé à mener le mouvement vers le succès, prêt à affronter tous les dangers et obstacles sur son chemin. D'autre part, le Message était si captivant qu'il attirait irrésistiblement les esprits et les cœurs. Ainsi, tous les obstacles liés à l'ignorance, à la superstition et aux préjugés mesquins n'ont pu freiner son avancée.

C'est pourquoi les défenseurs arabes des voies de "l'ignorance", qui le méprisaient à ses débuts, ont commencé à le percevoir comme une menace sérieuse durant la dernière période du séjour du Prophète à La Mecque, résolus à l'écraser par tous les moyens. Cependant, malgré cette force, le mouvement manquait encore de certains éléments pour remporter la victoire :

Premièrement, il n'était pas encore pleinement établi qu'il avait rassemblé suffisamment de partisans qui non seulement croyaient en sa vérité, mais étaient aussi profondément dévoués à ses principes, prêts à consacrer toute leur énergie et leurs biens à sa réussite et à son établissement. Des adeptes prêts à sacrifier leur vie dans la lutte contre le monde entier, même s'il s'agissait de leurs proches.

Certes, les disciples de l'Islam avaient enduré les pires persécutions de la part des Quraychites, prouvant la fermeté de leur foi et leur attachement indéfectible à l'Islam. Mais d'autres épreuves étaient nécessaires pour démontrer que l'Islam avait réussi à former un groupe de fidèles qui ne chérissaient rien plus que son idéal et étaient prêts à se sacrifier pour lui.

Deuxièmement, bien que la voix de l'Islam ait atteint chaque recoin du pays, ses effets étaient encore dispersés, sa force acquise disséminée çà et là. Elle n'avait pas encore rassemblé suffisamment de puissance vitale pour un affrontement décisif avec l'ancien ordre établi de "l'ignorance".

Troisièmement, l'Islam n'avait pas encore de foyer propre, ni de base solide dans le pays où il pourrait consolider son pouvoir et en faire un tremplin pour une action future. Les musulmans étaient éparpillés à travers le pays, vivant parmi les mécréants tels des étrangers que leurs ennemis assoiffés de sang cherchaient à déraciner.

Quatrièmement, les musulmans n'avaient pas encore eu l'opportunité de démontrer concrètement les bienfaits du système de vie fondé sur l'Islam. Il n'existait ni culture, ni système social, économique ou politique Islamique, ni principes établis de guerre et de paix pour les guider. Ainsi, les musulmans n'avaient pu prouver les principes moraux sur lesquels ils entendaient bâtir leur système de vie. Il n'était pas non plus avéré, à l'épreuve des faits, que les musulmans en tant que communauté étaient sincères dans leur proclamation du Message.

Allah a créé les circonstances pour combler ces lacunes.

Durant les quatre dernières années environ de la présence du Prophète à La Mecque, la voix de l'Islam s'était avérée efficace à Yathrib, dont les habitants, pour diverses raisons, avaient embrassé le Message plus aisément que d'autres clans arabes. Si bien que la douzième année de la prophétie, lors du pèlerinage, une délégation de 75 personnes a rencontré le Prophète dans la pénombre. Non seulement ces individus ont accepté l'Islam, mais ils ont aussi proposé d'offrir au Prophète et à ses disciples un foyer. Le Prophète a saisi cette occasion providentielle offerte par Allah.

La portée de cette offre était limpide pour les gens de Yathrib, pleinement conscients qu'il ne s'agissait pas d'inviter un simple fugitif, mais le Messager d'Allah à devenir leur chef et leur guide. De même, ils savaient qu'ils n'invitaient pas les réfugiés musulmans à leur offrir un abri contre la persécution, mais à les rassembler de tout le pays pour les intégrer à leur communauté. Ainsi, l'offre des gens de Yathrib visait à faire de leur cité la "Cité de l'Islam". Le Prophète a donc accepté leur invitation, faisant de Yathrib la première "Cité de l'Islam" en Arabie.

Les gens de Yathrib étaient parfaitement conscients des implications de cette offre, véritable déclaration de guerre contre l'Arabie entière, invitation à leur propre boycott social et économique. Lorsque les Ansar de Yathrib ont prêté allégeance au Prophète à Aqabah, ils en connaissaient toutes les conséquences.

Lors de la déclaration solennelle d'allégeance, Asad bin Zurarah, le plus jeune des délégués de Yathrib, s'est levé et a déclaré : "Ô peuple de Yathrib ! Écoutez-moi et réfléchissez attentivement à la question sous tous ses aspects. Bien que nous soyons venus à lui en le considérant seulement comme un Messager d'Allah, nous devons comprendre qu'en l'emmenant à Yathrib, nous attirerons l'hostilité de toute l'Arabie. Car lorsque nous l'y conduirons, nous serons attaqués et nos enfants pourront être passés au fil de l'épée. Par conséquent, si vous avez le courage d'y faire face, alors seulement vous devriez lui prêter allégeance, et Allah vous en récompensera. Mais si vous chérissez votre vie plus que lui et son Message, alors abandonnez cette affaire et excusez-vous franchement, car en cet instant, Allah peut accepter vos excuses."

Abbas bin Ubadah bin Naalah, un autre membre de la délégation, a réitéré la même chose en disant :

"Comprenez-vous les implications de votre allégeance à cet homme ?" (Voix : "Oui, nous le savons.") "Vous défiez le monde entier en lui prêtant allégeance. Il est fort probable que vos vies et vos biens soient gravement menacés. Par conséquent, réfléchissez-y bien. Si vous songez à le livrer ensuite à ses ennemis, il vaut mieux le laisser tranquille maintenant, car cela vous apporterait la honte et le déshonneur ici-bas et dans l'au-delà. En revanche, si vous êtes résolus à endurer toutes les conséquences de cette invitation, alors ce serait la meilleure chose de lui prêter serment, car, par Dieu, cela vous apportera sûrement du bien dans ce monde et dans l'autre."

Tous les membres de la délégation se sont alors écriés d'une seule voix : "Nous sommes prêts à risquer toute notre richesse et nos nobles parents pour lui."

C'est alors qu'a été prêté le célèbre serment d'allégeance, connu sous le nom de "Second Serment d'Allégeance à Aqabah".

De leur côté, les Mecquois comprenaient aussi parfaitement les implications de cette affaire. Ils réalisaient que Muhammad (que la paix d'Allah soit sur lui), qu'ils connaissaient bien, avait une grande personnalité et des capacités extraordinaires, et qu'il allait s'établir solidement grâce à cette allégeance. Cela permettrait d'intégrer ses disciples, dont la constance, la détermination et la fidélité inébranlable au Messager avaient été éprouvées, en une communauté disciplinée sous sa direction éclairée. Et ils savaient que cela sonnerait le glas de leur ancien mode de vie.

Ils étaient également conscients de l'importance stratégique d'Al-Madinah pour leur commerce, principale source de subsistance. Sa position géographique permettrait aux musulmans de frapper avec avantage les caravanes circulant sur la route commerciale entre le Yémen et la Syrie, sapant ainsi efficacement leur économie et celle des autres clans païens. La valeur du commerce effectué par les seuls Mecquois sur cette route, sans compter celui de Taif et d'autres lieux, s'élevait à environ deux cent mille dinars par an.

Les Quraychites, pleinement conscients des implications du serment d'allégeance à Aqabah, ont été très perturbés en l'apprenant la nuit même. Dans un premier temps, ils ont tenté de rallier les habitants d'Al-Madinah à leur cause. Mais lorsqu'ils ont vu les musulmans émigrer à Al-Madinah par petits groupes, ils ont compris que le Prophète allait bientôt émigrer lui aussi. Ils ont alors décidé d'adopter une mesure extrême pour prévenir ce danger.

Quelques jours avant sa migration, les Quraychites ont tenu un conseil pour examiner la question. Après de longues discussions, ils ont décidé qu'un homme de chaque famille quraychite, à l'exception des Banu Hashim, devait être choisi pour mettre fin à la vie du Prophète. Il s'agissait de rendre difficile pour la famille du Prophète de combattre seule toutes les autres familles quraychites et de les contraindre ainsi à accepter le prix du sang pour son meurtre, plutôt que de se venger. Mais par la grâce d'Allah, leur complot contre la vie du Prophète a échoué grâce à sa clairvoyance admirable et à sa pleine confiance en Allah, et il est arrivé sain et sauf à Al-Madinah.

N'ayant pu empêcher son émigration, ils ont songé à exploiter Abdullah bin Ubai qui nourrissait un grief contre le Prophète depuis son arrivée à Al-Madinah. Ce chef influent d'Al-Madinah avait été pressenti pour devenir roi, mais lorsque la majorité des clans Aus et Khazraj sont devenus musulmans et ont reconnu le Prophète comme leur chef, guide et dirigeant, ses espoirs de royauté se sont évanouis. Les Quraychites lui ont donc écrit : "Puisque tu as donné asile à notre ennemi, nous te disons clairement que tu dois soit le combattre toi-même, soit l'expulser de ta ville, sinon nous jurons par Dieu que nous envahirons ta cité, tuerons tes mâles et ferons de tes femelles nos esclaves." Cette lettre a attisé sa jalousie et il était enclin à commettre un méfait, mais le Prophète a pris des précautions opportunes et a déjoué ses mauvais desseins.

Les Quraychites ont eu une autre occasion de brandir une menace. Lorsque Sa'ad bin Mu'az, un autre chef d'Al-Madinah, s'est rendu à La Mecque pour accomplir la Umrah, Abu Jahl l'a interpellé à la porte même de la Kaaba en disant : "Penses-tu que nous te laisserons accomplir la Umrah en paix alors que tu donnes asile et aide aux renégats parmi nous ? Si tu n'étais pas l'invité d'Ummayyah bin Khalf, tu ne sortirais pas vivant d'ici." Sa'ad a répondu : "Par Allah, si tu m'en empêches, je riposterai de manière pire et je bloquerai ta route près d'Al-Madinah."

Cet incident a pratiquement conduit les Mecquois à déclarer qu'ils empêcheraient les musulmans de faire le pèlerinage à la Kaaba, et les habitants d'Al-Madinah à riposter en bloquant leur route commerciale vers la Syrie contre les opposants à l'Islam. En réalité, les musulmans n'avaient d'autre choix que de sécuriser cette route pour amener les Quraychites, et les autres clans dont les intérêts étaient liés à cette route, à reconsidérer leur attitude hostile envers eux. C'est pourquoi le Prophète a accordé la plus haute importance à cette question.

Plan de protection

Une fois libéré pour structurer la nouvelle communauté musulmane et établir des relations pacifiques avec les tribus juives avoisinantes, le Prophète prit deux initiatives majeures :

En premier lieu, il entama des négociations avec les clans installés entre la mer Rouge et cette route, dans le but de nouer des alliances ou, à défaut, de les convaincre d'adopter une position neutre envers les musulmans. Cette démarche porta ses fruits : il parvint à conclure un pacte de non-agression avec Juhainah, un clan influent de la région montagneuse proche du littoral. Puis, à la fin de la première année de l'Hégire, il scella une alliance défensive avec Bani Damrah, qui résidait près de Yanb'u et de Zawal Ushairah. En l'an 2 de l'Hégire, Bani Mudlij rejoignit également cette alliance, étant voisins et alliés de Bani Damrah.

L'escalade des tensions

En second lieu, il dépêcha successivement de petits détachements sur cette route pour lancer un avertissement aux Quraish, se joignant lui-même à certaines de ces expéditions. Au cours de la première année de l'Hégire, quatre missions furent ainsi envoyées : celle menée par Hamzah, celle conduite par Ubaidah bin Harith, celle dirigée par Sa'ad bin Abi Waqqas et enfin l'expédition d'Al-Abwa', sous le commandement direct du Prophète. Durant le premier mois de la deuxième année, deux autres incursions eurent lieu sur ce même axe, connues sous les noms d'expéditions de Buwat et de Zawal Ushairah.

Conséquences des affrontements

Deux points méritent d'être soulignés concernant ces expéditions. Premièrement, aucune effusion de sang ni aucun pillage de convoi ne furent à déplorer, prouvant que leur véritable objectif était de signifier aux Quraish l'évolution du rapport de force. Deuxièmement, le Prophète n'engagea aucun homme originaire de Médine dans ces missions, uniquement composées d'émigrés mecquois, afin de circonscrire le conflit aux seuls Quraish et d'éviter d'impliquer d'autres clans. De leur côté, les Quraish de la Mecque tentèrent d'entraîner d'autres tribus dans la confrontation. Lorsqu'ils envoyèrent des groupes vers Médine, ils n'hésitèrent pas à piller la population locale, à l'image de l'expédition menée par Kurz bin Jabir al-Fihrl qui s'empara du bétail des habitants des environs de la ville, révélant ainsi leurs véritables intentions.

Un affrontement inéluctable

C'est dans ce contexte que, en Sha'aban de l'an 2 de l'Hégire (février ou mars 623), une importante caravane commerciale des Quraish, transportant des marchandises d'une valeur d'environ 50 000 dinars et escortée par seulement une trentaine ou une quarantaine d'hommes, atteignit sur le chemin du retour de Syrie vers la Mecque un territoire depuis lequel elle pouvait aisément être attaquée depuis Médine.

Un choix déterminant

Le Prophète, toujours bien informé de la situation, estima que l'heure décisive était venue et qu'une action audacieuse s'imposait, sans quoi le mouvement Islamique serait à jamais paralysé et privé de toute chance de se relever.

Il fallait donc prendre une décision cruciale et aller au combat avec les moyens du bord, pour déterminer si la communauté musulmane avait le droit de survivre ou était condamnée à disparaître. Ayant pris cette résolution capitale, il rassembla les Muhajirin et les Ansar et leur exposa la situation dans son intégralité, sans rien dissimuler. Il déclara : "Allah a promis que tu affronteras l'un des deux : la caravane venant du nord ou l'armée des Quraish arrivant du sud.

L'affrontement de Badr

Les deux camps s'affrontèrent à Badr le dix-septième jour du mois de Ramadan. Lorsque les armées se firent face et que le Prophète constata que les forces des Quraish étaient trois fois supérieures en nombre aux musulmans et bien mieux équipées, il leva les mains en signe de supplication et prononça cette prière fervente avec une grande humilité : "Ô Allah ! Voici les Quraish, fiers de leur puissance militaire : ils sont venus pour prouver que Ton Messager est dans l'erreur. Ô Allah ! Accorde-moi maintenant la victoire que Tu m'as promise.

Faire preuve de bravoure

Les émigrés mecquois furent soumis à la plus rude des épreuves, contraints de combattre leurs proches parents et de croiser le fer avec leurs pères, leurs fils, leurs oncles paternels et maternels, ainsi que leurs frères.

Abnégation et récompense

Allah agréa les sacrifices des Muhajirin et des Ansar en raison de la sincérité de leur foi et les récompensa par Sa victoire. Les Quraish, orgueilleux et lourdement armés, furent mis en déroute par ces fervents musulmans mal équipés. Soixante-dix hommes de leur armée furent tués et soixante-dix autres capturés, tandis que leurs armes et équipements tombèrent aux mains des musulmans comme butin de guerre. Tous leurs grands chefs, qui étaient leurs meilleurs guerriers et qui avaient mené l'opposition à l'Islam, périrent dans cette bataille.

Thèmes abordés

Cette sourate revient sur la grande bataille de Badr, mais d'une manière différente des bilans habituels dressés par les commandants après une victoire majeure.

Au lieu de se glorifier du succès, l'accent est mis sur les faiblesses morales qui se sont manifestées lors de cette expédition, afin que les musulmans s'efforcent de s'améliorer.

Il leur est fait comprendre que la victoire est due à la grâce accordée par Allah plutôt qu'à leur propre valeur et bravoure, afin que les musulmans apprennent à se fier à Lui et à obéir à Allah et Son Messager.

La leçon morale du conflit entre la Vérité et le mensonge est énoncée et les qualités menant au succès dans un affrontement sont expliquées.

La sourate s'adresse ensuite de manière très éloquente aux polythéistes, aux hypocrites, aux juifs et aux prisonniers de cette guerre, dans le but de leur donner une bonne leçon.

Elle fournit également des directives concernant le butin de guerre. Les musulmans sont mis en garde de ne pas le considérer comme un dû mais comme une faveur d'Allah. Ils doivent donc accepter avec gratitude la part qui leur est allouée et approuver de bon gré la part qu'Allah réserve à Sa cause et à l'aide aux nécessiteux.

Des instructions générales concernant les lois de paix et de guerre sont également données, car elles devaient être expliquées de toute urgence au stade où le Mouvement Islamique était entré. Il est enjoint aux musulmans de s'abstenir des voies de "l'ignorance" dans la paix comme dans la guerre afin d'établir leur supériorité morale. Cela signifie aussi de démontrer au monde, dans la vie pratique, la moralité que l'Islam prêche depuis le début et d'enjoindre de fonder la vie sur celle-ci.

Enfin, certains articles de la Constitution Islamique sont énoncés, aidant à différencier le statut des musulmans vivant dans les limites du Dar-ul-Islam (le domaine de l'Islam) de celui des musulmans vivant au-delà de ces limites.

Sujet : Questions liées au Jihad

Cette sourate énonce les principes généraux de la guerre (un aspect du Jihad) et de la paix tout en passant en revue la bataille de Badr, et les utilise pour l'éducation morale des musulmans.

Thèmes et leurs interconnexions

Cette partie traite des questions liées au "Butin de guerre". Le Coran affirme qu'il ne s'agit pas de butin mais de "Faveurs d'Allah" et le prouve en montrant que la victoire à Badr (et dans toutes les autres batailles) a été remportée grâce à Son aide et non par les efforts des musulmans. Il déclare également (au verset 40) que l'objectif de guerre des musulmans doit être d'éliminer tous les obstacles à l'établissement de l'Islam et non de s'emparer d'un butin. De plus, le butin, étant une faveur de Dieu, appartient à Allah et Son Messager qui seuls ont le droit de le répartir. Après avoir conditionné les musulmans à accepter cela, les différentes parts ont été allouées au verset 41. 1-41

La bataille de Badr a été ordonnée par Allah pour que l'Islam triomphe de "l'ignorance". La leçon est que les musulmans doivent placer leur confiance en Dieu, se préparer à la guerre et ne pas se laisser séduire par Satan comme les mécréants. 42-54

Le caractère sacré des traités a été prescrit et il a été ordonné aux musulmans de les respecter tant que l'autre partie ne les rompt pas. 55-59

Les musulmans doivent toujours être prêts à la guerre sur tous les fronts, mais aussi disposés à faire la paix si l'autre partie y est encline. 60-66

Dans ces versets, des instructions concernant les prisonniers de guerre ont été données. 67-71

Afin de maintenir les musulmans unis face à leurs ennemis, il leur a été enseigné d'entretenir des relations cordiales entre eux. 72-75

Lire la sourate Al-Anfal en français

Versets
en arabe

بِسْمِ اللَّهِ الرَّحْمَـٰنِ الرَّحِيمِ Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux

يَسْأَلُونَكَ عَنِ الْأَنفَالِ ۖ قُلِ الْأَنفَالُ لِلَّهِ وَالرَّسُولِ ۖ فَاتَّقُوا اللَّهَ وَأَصْلِحُوا ذَاتَ بَيْنِكُمْ ۖ وَأَطِيعُوا اللَّهَ وَرَسُولَهُ إِن كُنتُم مُّؤْمِنِينَ

1/

Ils t’interrogent au sujet du butin[478]. Réponds : « Le butin revient à Allah et Son Messager. » Craignez donc Allah ! Mettez un terme à vos différends. Obéissez à Allah et Son Messager, si vous êtes vraiment croyants.

[478] De la bataille de Badr, précise la plupart des exégètes. Entendons : ils t’interrogent au sujet du partage de ce butin.

إِنَّمَا الْمُؤْمِنُونَ الَّذِينَ إِذَا ذُكِرَ اللَّهُ وَجِلَتْ قُلُوبُهُمْ وَإِذَا تُلِيَتْ عَلَيْهِمْ آيَاتُهُ زَادَتْهُمْ إِيمَانًا وَعَلَىٰ رَبِّهِمْ يَتَوَكَّلُونَ

2/

Les vrais croyants sont ceux dont les cœurs frémissent de peur à l’évocation d’Allah, dont la foi s’affermit à l’écoute de Ses versets et qui s’en remettent entièrement à leur Seigneur,

الَّذِينَ يُقِيمُونَ الصَّلَاةَ وَمِمَّا رَزَقْنَاهُمْ يُنفِقُونَ

3/

ceux qui accomplissent la prière et offrent par charité une partie de ce que Nous leur avons accordé.

أُولَـٰئِكَ هُمُ الْمُؤْمِنُونَ حَقًّا ۚ لَّهُمْ دَرَجَاتٌ عِندَ رَبِّهِمْ وَمَغْفِرَةٌ وَرِزْقٌ كَرِيمٌ

4/

Voilà les vrais croyants qui occuperont de hauts rangs auprès de leur Seigneur et obtiendront Son pardon et des dons généreux.

كَمَا أَخْرَجَكَ رَبُّكَ مِن بَيْتِكَ بِالْحَقِّ وَإِنَّ فَرِيقًا مِّنَ الْمُؤْمِنِينَ لَكَارِهُونَ

5/

C’est ainsi que, par une révélation, ton Seigneur t’ordonnait de quitter ta maison pour une juste raison, en dépit de l’aversion d’une partie des croyants

يُجَادِلُونَكَ فِي الْحَقِّ بَعْدَ مَا تَبَيَّنَ كَأَنَّمَا يُسَاقُونَ إِلَى الْمَوْتِ وَهُمْ يَنظُرُونَ

6/

qui rechignaient à engager les combats - de toute évidence inévitables[479] - comme s’ils étaient menés vers la mort qu’ils voyaient de leurs propres yeux[480].

[479] Ou : de toute évidence imposés par Allah. Ou : qui, clairement, se solderaient par la victoire. [480] Débute ici le récit de la bataille de Badr auquel une grande partie de cette sourate est consacrée et que nous avons résumé en annexe.

وَإِذْ يَعِدُكُمُ اللَّهُ إِحْدَى الطَّائِفَتَيْنِ أَنَّهَا لَكُمْ وَتَوَدُّونَ أَنَّ غَيْرَ ذَاتِ الشَّوْكَةِ تَكُونُ لَكُمْ وَيُرِيدُ اللَّهُ أَن يُحِقَّ الْحَقَّ بِكَلِمَاتِهِ وَيَقْطَعَ دَابِرَ الْكَافِرِينَ

7/

Souvenez-vous de la promesse d’Allah de vous accorder la victoire sur l’une des deux troupes ennemies[481]. Vous espériez alors affronter le groupe désarmé, mais Allah voulait, en vertu de Ses arrêts immuables, faire triompher la vérité[482] et anéantir les mécréants jusqu’au dernier,

[481] La caravane mecquoise, sans défense, ou l’armée ayant quitté la Mecque afin de la protéger des musulmans. [482] Il voulait que vous rencontriez l’ennemi armé, et non la caravane que vous convoitiez, afin de vous accorder la victoire et de faire triompher Sa religion.

لِيُحِقَّ الْحَقَّ وَيُبْطِلَ الْبَاطِلَ وَلَوْ كَرِهَ الْمُجْرِمُونَ

8/

afin de faire triompher la vraie religion et de réduire les faux cultes à néant, n’en déplaise aux mécréants.

إِذْ تَسْتَغِيثُونَ رَبَّكُمْ فَاسْتَجَابَ لَكُمْ أَنِّي مُمِدُّكُم بِأَلْفٍ مِّنَ الْمَلَائِكَةِ مُرْدِفِينَ

9/

Souvenez-vous encore lorsque vous imploriez le secours de votre Seigneur qui, exauçant vos prières, dit : « Je vais vous envoyer en renfort mille anges par vagues successives. »

وَمَا جَعَلَهُ اللَّهُ إِلَّا بُشْرَىٰ وَلِتَطْمَئِنَّ بِهِ قُلُوبُكُمْ ۚ وَمَا النَّصْرُ إِلَّا مِنْ عِندِ اللَّهِ ۚ إِنَّ اللَّهَ عَزِيزٌ حَكِيمٌ

10/

Allah ne fit de ces renforts qu’une heureuse annonce destinée à vous rassurer et à apaiser vos cœurs. Car la victoire vient uniquement d’Allah, Tout-Puissant et infiniment Sage.

إِذْ يُغَشِّيكُمُ النُّعَاسَ أَمَنَةً مِّنْهُ وَيُنَزِّلُ عَلَيْكُم مِّنَ السَّمَاءِ مَاءً لِّيُطَهِّرَكُم بِهِ وَيُذْهِبَ عَنكُمْ رِجْزَ الشَّيْطَانِ وَلِيَرْبِطَ عَلَىٰ قُلُوبِكُمْ وَيُثَبِّتَ بِهِ الْأَقْدَامَ

11/

Et lorsque, par Sa grâce, une somnolence apaisante s’empara de vous et que, du ciel, Il fit descendre sur vous une eau pour vous purifier, éloigner de vous les suggestions de Satan, relever votre moral et raffermir vos pas.

إِذْ يُوحِي رَبُّكَ إِلَى الْمَلَائِكَةِ أَنِّي مَعَكُمْ فَثَبِّتُوا الَّذِينَ آمَنُوا ۚ سَأُلْقِي فِي قُلُوبِ الَّذِينَ كَفَرُوا الرُّعْبَ فَاضْرِبُوا فَوْقَ الْأَعْنَاقِ وَاضْرِبُوا مِنْهُمْ كُلَّ بَنَانٍ

12/

Ce jour-là, ton Seigneur révéla aux anges : « Je suis avec vous. Raffermissez les croyants. Je vais remplir les mécréants d’effroi. Frappez-les donc au cou, frappez l’extrémité de chacun de leurs doigts. »

ذَٰلِكَ بِأَنَّهُمْ شَاقُّوا اللَّهَ وَرَسُولَهُ ۚ وَمَن يُشَاقِقِ اللَّهَ وَرَسُولَهُ فَإِنَّ اللَّهَ شَدِيدُ الْعِقَابِ

13/

Ne se sont-ils pas opposés à Allah et Son Messager ? Que celui qui s’oppose à Allah et Son Messager sache qu’Allah est terrible lorsqu’Il décide de châtier.

ذَٰلِكُمْ فَذُوقُوهُ وَأَنَّ لِلْكَافِرِينَ عَذَابَ النَّارِ

14/

Goûtez donc ce châtiment ici-bas ! Et sachez que les mécréants sont voués aux tourments de l’Enfer.

يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا إِذَا لَقِيتُمُ الَّذِينَ كَفَرُوا زَحْفًا فَلَا تُوَلُّوهُمُ الْأَدْبَارَ

15/

Vous qui croyez ! Lorsque les mécréants marchent sur vous pour vous affronter, gardez-vous de leur tourner le dos.

وَمَن يُوَلِّهِمْ يَوْمَئِذٍ دُبُرَهُ إِلَّا مُتَحَرِّفًا لِّقِتَالٍ أَوْ مُتَحَيِّزًا إِلَىٰ فِئَةٍ فَقَدْ بَاءَ بِغَضَبٍ مِّنَ اللَّهِ وَمَأْوَاهُ جَهَنَّمُ ۖ وَبِئْسَ الْمَصِيرُ

16/

Quiconque tournerait alors le dos à l’ennemi - à moins de se replier pour mieux revenir à la charge ou de rallier un autre groupe - serait poursuivi par la colère d’Allah et voué à la Géhenne. Et quelle horrible demeure !

فَلَمْ تَقْتُلُوهُمْ وَلَـٰكِنَّ اللَّهَ قَتَلَهُمْ ۚ وَمَا رَمَيْتَ إِذْ رَمَيْتَ وَلَـٰكِنَّ اللَّهَ رَمَىٰ ۚ وَلِيُبْلِيَ الْمُؤْمِنِينَ مِنْهُ بَلَاءً حَسَنًا ۚ إِنَّ اللَّهَ سَمِيعٌ عَلِيمٌ

17/

Ce n’est pas vous en réalité qui les avez tués, mais bien Allah[483]. Et lorsque tu lançais[484], ce n’est pas toi qui lançais réellement, mais bien Allah[485] qui voulait ainsi combler les croyants de Ses faveurs. Allah entend tout et sait tout.

[483] Qui vous a permis de les mettre en déroute par le soutien qu’Il vous a apporté. [484] Une poignée de sable aux visages des mécréants, avant la bataille de Badr, expliquent les exégètes. [485] Qui fit parvenir ce sable aux visages des polythéistes.

ذَٰلِكُمْ وَأَنَّ اللَّهَ مُوهِنُ كَيْدِ الْكَافِرِينَ

18/

Il en fut donc ainsi par la volonté d’Allah qui ne cessera de ruiner les desseins des mécréants.

إِن تَسْتَفْتِحُوا فَقَدْ جَاءَكُمُ الْفَتْحُ ۖ وَإِن تَنتَهُوا فَهُوَ خَيْرٌ لَّكُمْ ۖ وَإِن تَعُودُوا نَعُدْ وَلَن تُغْنِيَ عَنكُمْ فِئَتُكُمْ شَيْئًا وَلَوْ كَثُرَتْ وَأَنَّ اللَّهَ مَعَ الْمُؤْمِنِينَ

19/

Si vous avez réclamé le jugement d’Allah[486], son jugement a maintenant été rendu. Et si vous mettez un terme à vos agissements, voilà qui est préférable pour vous. Si, en revanche, vous récidivez, Nous vous ferons subir un sort identique. Vos troupes, aussi nombreuses soient-elles, ne vous seront alors d’aucune utilité, car Allah est avec les croyants.

[486] Allusion possible à ces paroles prononcées par Abou Jahl - le chef des mécréants de la Mecque - au moment où les deux armées se firent face : « Allah ! Anéantis ce matin celui des deux camps qui a le plus gravement rompu les liens du sang et qui a apporté des croyances inconnues jusqu’ici. » (Voir Tafsîr ibn Kathîr).

يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا أَطِيعُوا اللَّهَ وَرَسُولَهُ وَلَا تَوَلَّوْا عَنْهُ وَأَنتُمْ تَسْمَعُونَ

20/

Vous qui croyez ! Obéissez à Allah et à Son Messager. Ne vous détournez pas de lui alors que vous entendez le message qu’il est chargé de vous délivrer.

وَلَا تَكُونُوا كَالَّذِينَ قَالُوا سَمِعْنَا وَهُمْ لَا يَسْمَعُونَ

21/

N’imitez pas ceux qui affirment : « Nous avons bien entendu », alors qu’ils restent sourds aux exhortations qui leur sont adressées.

إِنَّ شَرَّ الدَّوَابِّ عِندَ اللَّهِ الصُّمُّ الْبُكْمُ الَّذِينَ لَا يَعْقِلُونَ

22/

Il n’est pires créatures pour Allah que ceux qui sont sourds à la vérité, frappés de mutisme et incapables de raisonner.

وَلَوْ عَلِمَ اللَّهُ فِيهِمْ خَيْرًا لَّأَسْمَعَهُمْ ۖ وَلَوْ أَسْمَعَهُمْ لَتَوَلَّوا وَّهُم مُّعْرِضُونَ

23/

Si Allah avait reconnu en eux quelque vertu, Il leur aurait permis de comprendre Ses enseignements. Mais ils auraient alors tourné le dos à la vérité.

يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا اسْتَجِيبُوا لِلَّهِ وَلِلرَّسُولِ إِذَا دَعَاكُمْ لِمَا يُحْيِيكُمْ ۖ وَاعْلَمُوا أَنَّ اللَّهَ يَحُولُ بَيْنَ الْمَرْءِ وَقَلْبِهِ وَأَنَّهُ إِلَيْهِ تُحْشَرُونَ

24/

Vous qui croyez ! Répondez à Allah et au Messager lorsqu’il vous appelle à ce qui vous assurera une vie éternelle[487]. Et sachez qu’Allah s’interpose entre l’homme et son cœur[488] et que c’est vers Lui que vous serez rassemblés.

[487] Ou : à ce qui donne vie à vos cœurs, c’est-à-dire, la foi. [488] Il s’interpose entre le croyant et l’impiété et entre le mécréant et la foi, si bien que nul ne peut croire ou rejeter la foi que par Sa volonté.

وَاتَّقُوا فِتْنَةً لَّا تُصِيبَنَّ الَّذِينَ ظَلَمُوا مِنكُمْ خَاصَّةً ۖ وَاعْلَمُوا أَنَّ اللَّهَ شَدِيدُ الْعِقَابِ

25/

Prenez garde à des épreuves qui ne toucheront pas uniquement ceux d’entre vous qui se livrent au péché[489]. Et sachez qu’Allah est terrible lorsqu’Il décide de châtier.

[489] Allah exhorte ici les croyants à ne pas fermer les yeux sur les péchés commis sous leurs yeux, faute de quoi Il châtiera aussi bien les pécheurs que ceux qui se taisent devant leurs agissements (Tafsîr ibn Kathîr).

وَاذْكُرُوا إِذْ أَنتُمْ قَلِيلٌ مُّسْتَضْعَفُونَ فِي الْأَرْضِ تَخَافُونَ أَن يَتَخَطَّفَكُمُ النَّاسُ فَآوَاكُمْ وَأَيَّدَكُم بِنَصْرِهِ وَرَزَقَكُم مِّنَ الطَّيِّبَاتِ لَعَلَّكُمْ تَشْكُرُونَ

26/

Souvenez-vous lorsque vous étiez une poignée d’hommes et de femmes persécutés dans votre patrie[490], redoutant d’être enlevés par vos ennemis. Allah vous a alors offert un asile[491], prêté assistance et comblés de Ses bienfaits afin que vous Lui soyez reconnaissants.

[490] La Mecque, avant l’hégire. [491] A Médine.

يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا لَا تَخُونُوا اللَّهَ وَالرَّسُولَ وَتَخُونُوا أَمَانَاتِكُمْ وَأَنتُمْ تَعْلَمُونَ

27/

Vous qui croyez ! Gardez-vous de trahir Allah et le Messager, et de manquer sciemment à vos obligations religieuses[492].

[492] Ou : et de trahir délibérément la confiance placée en vous.

وَاعْلَمُوا أَنَّمَا أَمْوَالُكُمْ وَأَوْلَادُكُمْ فِتْنَةٌ وَأَنَّ اللَّهَ عِندَهُ أَجْرٌ عَظِيمٌ

28/

Sachez que vos richesses et vos enfants ne sont pour vous que tentation et épreuve, et qu’auprès d’Allah se trouve une immense récompense[493].

[493] Dont vos richesses et vos enfants ne doivent en aucun cas vous détourner.

يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا إِن تَتَّقُوا اللَّهَ يَجْعَل لَّكُمْ فُرْقَانًا وَيُكَفِّرْ عَنكُمْ سَيِّئَاتِكُمْ وَيَغْفِرْ لَكُمْ ۗ وَاللَّهُ ذُو الْفَضْلِ الْعَظِيمِ

29/

Vous qui croyez ! Si vous craignez Allah, Il vous accordera la faculté de discerner le vrai du faux[494], effacera vos péchés et vous accordera Son pardon. Les faveurs d’Allah sont infinies.

[494] Ou : Il vous offrira une victoire décisive, ou encore : une issue à toutes vos difficultés.

وَإِذْ يَمْكُرُ بِكَ الَّذِينَ كَفَرُوا لِيُثْبِتُوكَ أَوْ يَقْتُلُوكَ أَوْ يُخْرِجُوكَ ۚ وَيَمْكُرُونَ وَيَمْكُرُ اللَّهُ ۖ وَاللَّهُ خَيْرُ الْمَاكِرِينَ

30/

Souviens-toi des sombres projets élaborés par les impies pour t’arrêter, t’assassiner ou t’exiler. Ils ont tramé un complot qu’Allah a déjoué. Nul mieux qu’Allah n’est en mesure de déjouer les complots.

وَإِذَا تُتْلَىٰ عَلَيْهِمْ آيَاتُنَا قَالُوا قَدْ سَمِعْنَا لَوْ نَشَاءُ لَقُلْنَا مِثْلَ هَـٰذَا ۙ إِنْ هَـٰذَا إِلَّا أَسَاطِيرُ الْأَوَّلِينَ

31/

Lorsque Nos versets leur sont récités, ils disent : « Nous avons déjà entendu ce genre de récits[495] ! Nous pourrions, si nous le voulions, en produire de semblables. Ce ne sont là que légendes des temps anciens ! »

[495] Ou : nous t’avons bien entendu.

وَإِذْ قَالُوا اللَّهُمَّ إِن كَانَ هَـٰذَا هُوَ الْحَقَّ مِنْ عِندِكَ فَأَمْطِرْ عَلَيْنَا حِجَارَةً مِّنَ السَّمَاءِ أَوِ ائْتِنَا بِعَذَابٍ أَلِيمٍ

32/

Et ils disent : « Ô Allah ! Si ce message provient bien de Toi, alors fais-nous périr sous une pluie de pierres ou subir un douloureux châtiment. »

وَمَا كَانَ اللَّهُ لِيُعَذِّبَهُمْ وَأَنتَ فِيهِمْ ۚ وَمَا كَانَ اللَّهُ مُعَذِّبَهُمْ وَهُمْ يَسْتَغْفِرُونَ

33/

Or, Allah ne saurait les châtier alors que tu te trouves parmi eux, de même qu’Il ne saurait les punir s’ils implorent Son pardon.

وَمَا لَهُمْ أَلَّا يُعَذِّبَهُمُ اللَّهُ وَهُمْ يَصُدُّونَ عَنِ الْمَسْجِدِ الْحَرَامِ وَمَا كَانُوا أَوْلِيَاءَهُ ۚ إِنْ أَوْلِيَاؤُهُ إِلَّا الْمُتَّقُونَ وَلَـٰكِنَّ أَكْثَرَهُمْ لَا يَعْلَمُونَ

34/

Ne méritent-ils pas d’être châtiés par Allah, eux qui interdisent aux croyants l’accès à la Mosquée sacrée dont ils ne sont pourtant pas les gardiens ? Seuls, en effet, sont dignes d’en assurer la garde ceux qui craignent Allah, mais la plupart d’entre eux ne le savent pas.

وَمَا كَانَ صَلَاتُهُمْ عِندَ الْبَيْتِ إِلَّا مُكَاءً وَتَصْدِيَةً ۚ فَذُوقُوا الْعَذَابَ بِمَا كُنتُمْ تَكْفُرُونَ

35/

D’autant que leurs prières autour du Sanctuaire sacré ne sont que sifflements et battements de mains[496]. « Goûtez donc le châtiment pour prix de votre impiété ! »

[496] Les païens de la Mecque effectuaient les circumambulations autour de la Kaaba en étant nus, en sifflant et en battant des mains (Tafsîr ibn Kathîr).

إِنَّ الَّذِينَ كَفَرُوا يُنفِقُونَ أَمْوَالَهُمْ لِيَصُدُّوا عَن سَبِيلِ اللَّهِ ۚ فَسَيُنفِقُونَهَا ثُمَّ تَكُونُ عَلَيْهِمْ حَسْرَةً ثُمَّ يُغْلَبُونَ ۗ وَالَّذِينَ كَفَرُوا إِلَىٰ جَهَنَّمَ يُحْشَرُونَ

36/

Ceux qui ont rejeté la foi dépensent leurs biens pour détourner les hommes de la voie d’Allah. Mais ils finiront par regretter toutes ces dépenses et être vaincus. Les impies seront conduits vers la Géhenne où ils seront réunis.

لِيَمِيزَ اللَّهُ الْخَبِيثَ مِنَ الطَّيِّبِ وَيَجْعَلَ الْخَبِيثَ بَعْضَهُ عَلَىٰ بَعْضٍ فَيَرْكُمَهُ جَمِيعًا فَيَجْعَلَهُ فِي جَهَنَّمَ ۚ أُولَـٰئِكَ هُمُ الْخَاسِرُونَ

37/

Allah séparera ainsi les êtres bons des mauvais qui seront entassés les uns sur les autres dans la Géhenne. Voilà ceux qui auront perdu leurs âmes.

قُل لِّلَّذِينَ كَفَرُوا إِن يَنتَهُوا يُغْفَرْ لَهُم مَّا قَدْ سَلَفَ وَإِن يَعُودُوا فَقَدْ مَضَتْ سُنَّتُ الْأَوَّلِينَ

38/

Dis à ceux qui ont rejeté la foi que s’ils renoncent à leur impiété, leurs péchés passés leur seront pardonnés[497]. Mais s’ils s’obstinent, ils connaissent déjà le sort subi par leurs devanciers.

[497] Le Prophète a dit : « La conversion à l’islam efface les péchés commis avant elle. »

وَقَاتِلُوهُمْ حَتَّىٰ لَا تَكُونَ فِتْنَةٌ وَيَكُونَ الدِّينُ كُلُّهُ لِلَّهِ ۚ فَإِنِ انتَهَوْا فَإِنَّ اللَّهَ بِمَا يَعْمَلُونَ بَصِيرٌ

39/

Combattez-les jusqu’à ce que nul ne soit persécuté pour sa foi et que le culte soit exclusivement voué à Allah. S’ils cessent leurs hostilités, alors qu’ils sachent qu’Allah voit parfaitement ce qu’ils font.

وَإِن تَوَلَّوْا فَاعْلَمُوا أَنَّ اللَّهَ مَوْلَاكُمْ ۚ نِعْمَ الْمَوْلَىٰ وَنِعْمَ النَّصِيرُ

40/

Mais s’ils persistent, alors sachez qu’Allah est votre Maître. Quel bon Maître et quel excellent Protecteur !

وَاعْلَمُوا أَنَّمَا غَنِمْتُم مِّن شَيْءٍ فَأَنَّ لِلَّهِ خُمُسَهُ وَلِلرَّسُولِ وَلِذِي الْقُرْبَىٰ وَالْيَتَامَىٰ وَالْمَسَاكِينِ وَابْنِ السَّبِيلِ إِن كُنتُمْ آمَنتُم بِاللَّهِ وَمَا أَنزَلْنَا عَلَىٰ عَبْدِنَا يَوْمَ الْفُرْقَانِ يَوْمَ الْتَقَى الْجَمْعَانِ ۗ وَاللَّهُ عَلَىٰ كُلِّ شَيْءٍ قَدِيرٌ

41/

Sachez que, sur tout butin arraché à l’ennemi, le cinquième revient à Allah, au Messager, à ses proches parents[498], aux orphelins, aux nécessiteux et aux voyageurs démunis[499], si vraiment vous croyez en Allah et en ce que Nous avons révélé à Notre serviteur le jour du discernement[500], jour où les deux troupes se sont affrontées. Allah a pouvoir sur toute chose.

[498] La tribu des Bani Hâchim et celle des Bani Al-Mouttalib. [499] Le Prophète avait l’habitude de partager le butin en cinq parts égales, quatre revenant aux hommes ayant participé aux combats, la cinquième étant elle-même divisée en cinq autres parts destinées au Messager - qui l’utilisait dans l’intérêt des musulmans -, à ses proches parents, aux orphelins, aux pauvres et aux voyageurs sans ressources (Tafsîr ibn Kathîr). [500] Les versets révélés au Prophète ou les miracles produits par le Seigneur lors de la bataille de Badr qui ont conduit à la victoire musulmane. Au cours de cette bataille, Allah a discerné le vrai du faux en faisant triompher la foi.

إِذْ أَنتُم بِالْعُدْوَةِ الدُّنْيَا وَهُم بِالْعُدْوَةِ الْقُصْوَىٰ وَالرَّكْبُ أَسْفَلَ مِنكُمْ ۚ وَلَوْ تَوَاعَدتُّمْ لَاخْتَلَفْتُمْ فِي الْمِيعَادِ ۙ وَلَـٰكِن لِّيَقْضِيَ اللَّهُ أَمْرًا كَانَ مَفْعُولًا لِّيَهْلِكَ مَنْ هَلَكَ عَن بَيِّنَةٍ وَيَحْيَىٰ مَنْ حَيَّ عَن بَيِّنَةٍ ۗ وَإِنَّ اللَّهَ لَسَمِيعٌ عَلِيمٌ

42/

Vous aviez alors installé votre campement sur le versant de la vallée le plus proche[501], tandis que l’ennemi campait sur le versant le plus éloigné et que la caravane se trouvait en contrebas. Si vous vous étiez donné rendez-vous, vous l’auriez certainement manqué, mais le décret d’Allah devait être exécuté afin que celui qui devait périr périsse sans aucune excuse et que celui qui devait survivre vive en connaissance de cause[502]. Allah entend tout et sait tout.

[501] De Médine. [502] Autre sens : afin que celui qui avait choisi l’impiété n’ait plus aucune excuse et que celui qui avait choisi la foi ait décidé en connaissance de cause.

إِذْ يُرِيكَهُمُ اللَّهُ فِي مَنَامِكَ قَلِيلًا ۖ وَلَوْ أَرَاكَهُمْ كَثِيرًا لَّفَشِلْتُمْ وَلَتَنَازَعْتُمْ فِي الْأَمْرِ وَلَـٰكِنَّ اللَّهَ سَلَّمَ ۗ إِنَّهُ عَلِيمٌ بِذَاتِ الصُّدُورِ

43/

Souviens-toi quand Allah te fit voir en songe l’ennemi peu nombreux. S’Il te l’avait montré plus nombreux, vous auriez renoncé par lâcheté et vous vous seriez disputés. Mais Allah, qui connaît si bien le fond de vos pensées, vous en a préservés.

وَإِذْ يُرِيكُمُوهُمْ إِذِ الْتَقَيْتُمْ فِي أَعْيُنِكُمْ قَلِيلًا وَيُقَلِّلُكُمْ فِي أَعْيُنِهِمْ لِيَقْضِيَ اللَّهُ أَمْرًا كَانَ مَفْعُولًا ۗ وَإِلَى اللَّهِ تُرْجَعُ الْأُمُورُ

44/

Lorsque les deux armées se firent face, Il fit paraître vos ennemis peu nombreux à vos yeux, de même que vous leur paraissiez peu nombreux, afin que le décret d’Allah soit exécuté. Toute décision appartient à Allah.

يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا إِذَا لَقِيتُمْ فِئَةً فَاثْبُتُوا وَاذْكُرُوا اللَّهَ كَثِيرًا لَّعَلَّكُمْ تُفْلِحُونَ

45/

Vous qui croyez ! Tenez ferme face à l’ennemi et invoquez Allah avec ferveur afin d’obtenir la victoire.

وَأَطِيعُوا اللَّهَ وَرَسُولَهُ وَلَا تَنَازَعُوا فَتَفْشَلُوا وَتَذْهَبَ رِيحُكُمْ ۖ وَاصْبِرُوا ۚ إِنَّ اللَّهَ مَعَ الصَّابِرِينَ

46/

Obéissez à Allah et à Son Messager et fuyez les divisions qui ne manqueraient pas de vous affaiblir et de tempérer votre ardeur. Armez-vous de patience. Allah est avec ceux qui font preuve de constance.

وَلَا تَكُونُوا كَالَّذِينَ خَرَجُوا مِن دِيَارِهِم بَطَرًا وَرِئَاءَ النَّاسِ وَيَصُدُّونَ عَن سَبِيلِ اللَّهِ ۚ وَاللَّهُ بِمَا يَعْمَلُونَ مُحِيطٌ

47/

Ne soyez pas comme ces impies qui, affichant ostensiblement leur puissance, quittèrent leurs terres en paradant, décidés à détourner les hommes de la voie d’Allah[503]. Mais rien de leurs agissements n’échappait à Allah.

[503] Les païens mecquois qui quittèrent la Mecque pour venir en aide à leur caravane en danger.

وَإِذْ زَيَّنَ لَهُمُ الشَّيْطَانُ أَعْمَالَهُمْ وَقَالَ لَا غَالِبَ لَكُمُ الْيَوْمَ مِنَ النَّاسِ وَإِنِّي جَارٌ لَّكُمْ ۖ فَلَمَّا تَرَاءَتِ الْفِئَتَانِ نَكَصَ عَلَىٰ عَقِبَيْهِ وَقَالَ إِنِّي بَرِيءٌ مِّنكُمْ إِنِّي أَرَىٰ مَا لَا تَرَوْنَ إِنِّي أَخَافُ اللَّهَ ۚ وَاللَّهُ شَدِيدُ الْعِقَابِ

48/

Satan avait embelli leur entreprise à leurs yeux, leur suggérant : « Nul ne pourra aujourd’hui vous vaincre, je me charge de votre protection. » Mais lorsque les deux troupes furent en vue l’une de l’autre, il tourna le dos en disant : « Je vous désavoue, car je vois des choses[504] que vous ne pouvez voir. Je redoute Allah dont le châtiment est terrible. »

[504] Les anges, aux côtés des musulmans, précisent les exégètes.

إِذْ يَقُولُ الْمُنَافِقُونَ وَالَّذِينَ فِي قُلُوبِهِم مَّرَضٌ غَرَّ هَـٰؤُلَاءِ دِينُهُمْ ۗ وَمَن يَتَوَكَّلْ عَلَى اللَّهِ فَإِنَّ اللَّهَ عَزِيزٌ حَكِيمٌ

49/

Les hypocrites et ceux dont les cœurs étaient malades dirent alors à propos des croyants : « Ces gens sont abusés par leur religion. » Or, quiconque s’en remet à Allah saura qu’Il est Tout-Puissant et infiniment Sage.

وَلَوْ تَرَىٰ إِذْ يَتَوَفَّى الَّذِينَ كَفَرُوا ۙ الْمَلَائِكَةُ يَضْرِبُونَ وُجُوهَهُمْ وَأَدْبَارَهُمْ وَذُوقُوا عَذَابَ الْحَرِيقِ

50/

Si tu pouvais voir[505] les anges arracher les âmes des impies et les frapper par devant et par derrière, leur disant : « Goûtez les tourments du Feu

[505] Le jour de la bataille de Badr, expliquent certains exégètes, pour qui ce verset s’inscrit donc dans le récit de la première grande bataille de l’islam, tandis que d’autres lui donnent une portée plus générale. Ce verset décrirait, selon eux, le moment où les anges de la mort viennent arracher l’âme du mécréant.

ذَٰلِكَ بِمَا قَدَّمَتْ أَيْدِيكُمْ وَأَنَّ اللَّهَ لَيْسَ بِظَلَّامٍ لِّلْعَبِيدِ

51/

pour prix du mal que vous avez commis durant votre vie. Car Allah ne saurait traiter injustement Ses serviteurs. »

كَدَأْبِ آلِ فِرْعَوْنَ ۙ وَالَّذِينَ مِن قَبْلِهِمْ ۚ كَفَرُوا بِآيَاتِ اللَّهِ فَأَخَذَهُمُ اللَّهُ بِذُنُوبِهِمْ ۗ إِنَّ اللَّهَ قَوِيٌّ شَدِيدُ الْعِقَابِ

52/

Ils sont à l’image du peuple de Pharaon et des nations qui l’ont précédé. Comme eux, ils ont rejeté les signes d’Allah qui les a donc saisis pour prix de leurs péchés. Allah est Fort et terrible lorsqu’Il décide de châtier.

ذَٰلِكَ بِأَنَّ اللَّهَ لَمْ يَكُ مُغَيِّرًا نِّعْمَةً أَنْعَمَهَا عَلَىٰ قَوْمٍ حَتَّىٰ يُغَيِّرُوا مَا بِأَنفُسِهِمْ ۙ وَأَنَّ اللَّهَ سَمِيعٌ عَلِيمٌ

53/

Allah ne saurait en effet modifier Ses bienfaits envers un peuple tant que ce dernier n’a pas modifié son comportement[506]. Allah entend tout et sait tout.

[506] Allah ne saurait en effet retirer Ses faveurs à un peuple tant que ce dernier ne s’est pas corrompu.

كَدَأْبِ آلِ فِرْعَوْنَ ۙ وَالَّذِينَ مِن قَبْلِهِمْ ۚ كَذَّبُوا بِآيَاتِ رَبِّهِمْ فَأَهْلَكْنَاهُم بِذُنُوبِهِمْ وَأَغْرَقْنَا آلَ فِرْعَوْنَ ۚ وَكُلٌّ كَانُوا ظَالِمِينَ

54/

Ils sont à l’image du peuple de Pharaon et des nations qui l’ont précédé qui, comme eux, ont rejeté Nos signes et que Nous avons donc anéantis pour prix de leurs méfaits, noyant sous les eaux Pharaon et ses sujets. Tous se sont comportés avec la plus grande iniquité.

إِنَّ شَرَّ الدَّوَابِّ عِندَ اللَّهِ الَّذِينَ كَفَرُوا فَهُمْ لَا يُؤْمِنُونَ

55/

Il n’est pires créatures pour Allah que ces impies qui rejettent obstinément la foi,

الَّذِينَ عَاهَدتَّ مِنْهُمْ ثُمَّ يَنقُضُونَ عَهْدَهُمْ فِي كُلِّ مَرَّةٍ وَهُمْ لَا يَتَّقُونَ

56/

qui ne cessent de violer les pactes conclus avec toi, sans être arrêtés par la crainte d’Allah.

فَإِمَّا تَثْقَفَنَّهُمْ فِي الْحَرْبِ فَشَرِّدْ بِهِم مَّنْ خَلْفَهُمْ لَعَلَّهُمْ يَذَّكَّرُونَ

57/

Si tu dois un jour les dominer à la guerre, inflige-leur un traitement exemplaire à même de dissuader ceux qui seraient tentés de les imiter.

وَإِمَّا تَخَافَنَّ مِن قَوْمٍ خِيَانَةً فَانبِذْ إِلَيْهِمْ عَلَىٰ سَوَاءٍ ۚ إِنَّ اللَّهَ لَا يُحِبُّ الْخَائِنِينَ

58/

Et si tu redoutes d’être trahi par un groupe, alors dénonce ouvertement le pacte qui vous lie, afin d’être sur un pied d’égalité avec lui[507]. Allah n’aime pas les traîtres.

[507] Chacun saura, en effet, que le traité de paix est caduc et pourra se préparer à la guerre.

وَلَا يَحْسَبَنَّ الَّذِينَ كَفَرُوا سَبَقُوا ۚ إِنَّهُمْ لَا يُعْجِزُونَ

59/

Que ceux qui ont rejeté la foi ne croient surtout pas qu’ils Nous ont échappé. Non ! Ils ne pourront éviter Notre châtiment.

وَأَعِدُّوا لَهُم مَّا اسْتَطَعْتُم مِّن قُوَّةٍ وَمِن رِّبَاطِ الْخَيْلِ تُرْهِبُونَ بِهِ عَدُوَّ اللَّهِ وَعَدُوَّكُمْ وَآخَرِينَ مِن دُونِهِمْ لَا تَعْلَمُونَهُمُ اللَّهُ يَعْلَمُهُمْ ۚ وَمَا تُنفِقُوا مِن شَيْءٍ فِي سَبِيلِ اللَّهِ يُوَفَّ إِلَيْكُمْ وَأَنتُمْ لَا تُظْلَمُونَ

60/

Préparez, pour les affronter, tout ce que vous pourrez rassembler comme forces et destriers, afin d’effrayer l’ennemi d’Allah et le vôtre, et d’autres encore que vous ignorez mais qu’Allah connaît. Toute dépense que vous ferez pour la cause d’Allah vous sera pleinement restituée, sans que vous soyez lésés.

وَإِن جَنَحُوا لِلسَّلْمِ فَاجْنَحْ لَهَا وَتَوَكَّلْ عَلَى اللَّهِ ۚ إِنَّهُ هُوَ السَّمِيعُ الْعَلِيمُ

61/

Mais s’ils t’offrent la paix, accepte leur proposition, en plaçant ta confiance en Allah, Celui qui entend tout et sait tout.

وَإِن يُرِيدُوا أَن يَخْدَعُوكَ فَإِنَّ حَسْبَكَ اللَّهُ ۚ هُوَ الَّذِي أَيَّدَكَ بِنَصْرِهِ وَبِالْمُؤْمِنِينَ

62/

Et s’ils cherchent par cela à te trahir, sache qu’Allah te suffit, Lui qui t’a déjà apporté Son soutien et celui des croyants,

وَأَلَّفَ بَيْنَ قُلُوبِهِمْ ۚ لَوْ أَنفَقْتَ مَا فِي الْأَرْضِ جَمِيعًا مَّا أَلَّفْتَ بَيْنَ قُلُوبِهِمْ وَلَـٰكِنَّ اللَّهَ أَلَّفَ بَيْنَهُمْ ۚ إِنَّهُ عَزِيزٌ حَكِيمٌ

63/

et qui a uni leurs cœurs. Or, si tu y avais consacré toutes les richesses de la terre, tu n’aurais pu unir leurs cœurs comme Allah, dans Sa toute-puissance et Son infinie sagesse, a pu le faire.

يَا أَيُّهَا النَّبِيُّ حَسْبُكَ اللَّهُ وَمَنِ اتَّبَعَكَ مِنَ الْمُؤْمِنِينَ

64/

Prophète ! Sache qu’Allah est un soutien bien suffisant pour toi et pour ceux des croyants qui te suivent au combat[508].

[508] Ou : sache qu’Allah est pour toi un soutien bien suffisant, de même que ceux des croyants qui te suivent au combat.

يَا أَيُّهَا النَّبِيُّ حَرِّضِ الْمُؤْمِنِينَ عَلَى الْقِتَالِ ۚ إِن يَكُن مِّنكُمْ عِشْرُونَ صَابِرُونَ يَغْلِبُوا مِائَتَيْنِ ۚ وَإِن يَكُن مِّنكُم مِّائَةٌ يَغْلِبُوا أَلْفًا مِّنَ الَّذِينَ كَفَرُوا بِأَنَّهُمْ قَوْمٌ لَّا يَفْقَهُونَ

65/

Prophète ! Incite sans relâche les croyants au combat. S’il se trouve parmi vous une vingtaine d’hommes endurants, ils en vaincront deux cents, et s’il s’en trouve une centaine, ils triompheront de mille mécréants. Ce sont en effet des gens privés de tout entendement.

الْآنَ خَفَّفَ اللَّهُ عَنكُمْ وَعَلِمَ أَنَّ فِيكُمْ ضَعْفًا ۚ فَإِن يَكُن مِّنكُم مِّائَةٌ صَابِرَةٌ يَغْلِبُوا مِائَتَيْنِ ۚ وَإِن يَكُن مِّنكُمْ أَلْفٌ يَغْلِبُوا أَلْفَيْنِ بِإِذْنِ اللَّهِ ۗ وَاللَّهُ مَعَ الصَّابِرِينَ

66/

Connaissant votre faiblesse, Allah allège à présent ce commandement[509]. Une centaine de combattants endurants parmi vous viendront à bout de deux cents de vos ennemis et un millier auront raison de deux mille impies par la volonté d’Allah qui est toujours avec ceux qui se montrent endurants.

[509] En abrogeant le verset précédent qui interdisait aux musulmans de fuir devant un ennemi dix fois plus nombreux.

مَا كَانَ لِنَبِيٍّ أَن يَكُونَ لَهُ أَسْرَىٰ حَتَّىٰ يُثْخِنَ فِي الْأَرْضِ ۚ تُرِيدُونَ عَرَضَ الدُّنْيَا وَاللَّهُ يُرِيدُ الْآخِرَةَ ۗ وَاللَّهُ عَزِيزٌ حَكِيمٌ

67/

Il n’appartient pas à un prophète de faire des prisonniers tant qu’il n’a pas étendu son autorité sur terre. Vous convoitez les biens éphémères de ce monde[510], tandis qu’Allah veut pour vous la récompense de l’au-delà. Allah est Tout-Puissant et infiniment Sage.

[510] Des rançons contre la libération de vos prisonniers.

لَّوْلَا كِتَابٌ مِّنَ اللَّهِ سَبَقَ لَمَسَّكُمْ فِيمَا أَخَذْتُمْ عَذَابٌ عَظِيمٌ

68/

Sans un décret préalable de ton Seigneur, un terrible châtiment vous aurait été infligé pour prix de ces rançons que vous avez acceptées.

فَكُلُوا مِمَّا غَنِمْتُمْ حَلَالًا طَيِّبًا ۚ وَاتَّقُوا اللَّهَ ۚ إِنَّ اللَّهَ غَفُورٌ رَّحِيمٌ

69/

Disposez donc des prises de guerre qui vous sont entièrement licites et craignez Allah qui, en vérité, est Très Clément et Très Miséricordieux.

يَا أَيُّهَا النَّبِيُّ قُل لِّمَن فِي أَيْدِيكُم مِّنَ الْأَسْرَىٰ إِن يَعْلَمِ اللَّهُ فِي قُلُوبِكُمْ خَيْرًا يُؤْتِكُمْ خَيْرًا مِّمَّا أُخِذَ مِنكُمْ وَيَغْفِرْ لَكُمْ ۗ وَاللَّهُ غَفُورٌ رَّحِيمٌ

70/

Prophète ! Dis aux captifs qui sont entre vos mains : « Si Allah sait que vos cœurs sont disposés à croire, Il vous accordera mieux encore que ce qui vous a été enlevé[511] et vous pardonnera. Allah est Très Clément et Très Miséricordieux. »

[511] Les rançons versées contre votre libération.

وَإِن يُرِيدُوا خِيَانَتَكَ فَقَدْ خَانُوا اللَّهَ مِن قَبْلُ فَأَمْكَنَ مِنْهُمْ ۗ وَاللَّهُ عَلِيمٌ حَكِيمٌ

71/

S’ils cherchent à te trahir, sache qu’ils ont avant cela trahi Allah[512] qui les a alors mis à votre merci. Allah est Omniscient et d’une sagesse infinie.

[512] Notamment en rejetant la foi.

إِنَّ الَّذِينَ آمَنُوا وَهَاجَرُوا وَجَاهَدُوا بِأَمْوَالِهِمْ وَأَنفُسِهِمْ فِي سَبِيلِ اللَّهِ وَالَّذِينَ آوَوا وَّنَصَرُوا أُولَـٰئِكَ بَعْضُهُمْ أَوْلِيَاءُ بَعْضٍ ۚ وَالَّذِينَ آمَنُوا وَلَمْ يُهَاجِرُوا مَا لَكُم مِّن وَلَايَتِهِم مِّن شَيْءٍ حَتَّىٰ يُهَاجِرُوا ۚ وَإِنِ اسْتَنصَرُوكُمْ فِي الدِّينِ فَعَلَيْكُمُ النَّصْرُ إِلَّا عَلَىٰ قَوْمٍ بَيْنَكُمْ وَبَيْنَهُم مِّيثَاقٌ ۗ وَاللَّهُ بِمَا تَعْمَلُونَ بَصِيرٌ

72/

Ceux qui, après avoir embrassé la foi, ont émigré et sacrifié leurs biens et leurs vies pour la cause d’Allah[513] sont unis par des liens indéfectibles à ceux qui leur ont offert asile et prêté assistance[514]. Quant à ceux qui se sont convertis sans pour autant quitter leur patrie[515], vous n’avez nullement à leur reconnaître de tels liens tant qu’ils n’ont pas émigré à leur tour. Si toutefois ils réclament votre soutien au nom de votre foi commune, apportez-leur votre assistance, à moins que ce soit contre un groupe auquel vous êtes liés par un pacte. Allah voit parfaitement ce que vous faites.

[513] Première catégorie de musulmans décrite ici : les Mouhâjiroun, ceux qui ont émigré de la Mecque à Médine. [514] Seconde catégorie : les Ansars (les soutiens), qui les ont accueillis à Médine. Ces « liens indéfectibles » impliquaient, selon certains exégètes, que les uns devaient apporter leur soutien aux autres ou, selon d’autres, que les uns devaient hériter des autres. C’est d’ailleurs cette dernière prescription qui sera abrogée par le dernier verset de cette sourate. [515] Troisième catégorie : ceux qui ont embrassé la foi sans franchir le pas de l’émigration en terre d’islam.

وَالَّذِينَ كَفَرُوا بَعْضُهُمْ أَوْلِيَاءُ بَعْضٍ ۚ إِلَّا تَفْعَلُوهُ تَكُن فِتْنَةٌ فِي الْأَرْضِ وَفَسَادٌ كَبِيرٌ

73/

Les mécréants sont solidaires les uns des autres. Si donc vous n’agissez pas vous-mêmes de cette manière[516], la corruption et le désordre règneront sur terre.

[516] Si vous ne respectez pas les liens qui doivent unir les croyants et ne rompez pas avec les mécréants.

وَالَّذِينَ آمَنُوا وَهَاجَرُوا وَجَاهَدُوا فِي سَبِيلِ اللَّهِ وَالَّذِينَ آوَوا وَّنَصَرُوا أُولَـٰئِكَ هُمُ الْمُؤْمِنُونَ حَقًّا ۚ لَّهُم مَّغْفِرَةٌ وَرِزْقٌ كَرِيمٌ

74/

Ceux qui, après avoir embrassé la foi, ont émigré et lutté pour la cause d’Allah, ainsi que ceux qui leur ont offert asile et prêté assistance, voilà les vrais croyants qui obtiendront le pardon de leurs péchés et des dons généreux.

وَالَّذِينَ آمَنُوا مِن بَعْدُ وَهَاجَرُوا وَجَاهَدُوا مَعَكُمْ فَأُولَـٰئِكَ مِنكُمْ ۚ وَأُولُو الْأَرْحَامِ بَعْضُهُمْ أَوْلَىٰ بِبَعْضٍ فِي كِتَابِ اللَّهِ ۗ إِنَّ اللَّهَ بِكُلِّ شَيْءٍ عَلِيمٌ

75/

Les croyants qui, par la suite, émigreront et lutteront à vos côtés seront également vos frères. Allah a toutefois décrété que les liens de parenté devaient prévaloir sur les liens de fraternité et tout autre lien. Allah, en vérité, a une parfaite connaissance de toute chose.

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