Sourate Al-Balad (n°90) La Cité
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Nom de la sourate
Cette sourate a été nommée d'après le mot "al balad" qui apparaît dans le premier verset.
Période de révélation
Le contenu et le style de cette sourate ressemblent à ceux des toutes premières sourates révélées à La Mecque. Cependant, elle contient un indice qui suggère qu'elle a été révélée à une période où les mécréants de La Mecque avaient décidé de s'opposer au Prophète (que la paix soit sur lui) et s'étaient permis de commettre des actes de tyrannie et d'excès contre lui.
Thème et sujet
Dans cette sourate, un vaste sujet a été condensé en quelques phrases brèves. C'est un miracle du Coran qu'une idéologie complète de la vie, qui pourrait difficilement être expliquée dans un épais volume, ait été résumée de manière très efficace dans les courtes phrases de cette sourate.
Son thème est d'expliquer la véritable position de l'homme dans le monde et du monde par rapport à l'homme, et de dire que Dieu a montré à l'homme les voies du bien et du mal. Il lui a également fourni les moyens de les juger, de les voir et de les suivre. Maintenant, il appartient à l'effort et au jugement de l'homme de choisir le chemin de la vertu et d'atteindre la félicité, ou d'adopter le chemin du vice et de connaître la perdition.
Tout d'abord, la ville de La Mecque et les épreuves auxquelles le Prophète (que la paix soit sur lui) y était confronté, ainsi que l'état des enfants d'Adam, ont été cités comme témoins de la vérité que ce monde n'est pas un lieu de repos et de facilité pour l'homme, où il serait né pour profiter de la vie. Au contraire, il a été créé ici pour peiner et lutter. Si on lit ce thème avec le verset 39 de la sourate An-Najm ("Il n'y a rien pour l'homme sauf ce pour quoi il a œuvré"), il devient clair que dans ce monde, le futur de l'homme dépend de ses efforts, de ses luttes et de son acharnement.
Ensuite, le malentendu de l'homme qui pense qu'il est tout dans ce monde et qu'il n'y a pas de pouvoir supérieur pour surveiller ce qu'il fait et lui demander des comptes, a été réfuté.
Puis, en prenant comme exemple l'un des nombreux concepts moraux erronés que l'homme tient de l'ignorance, il a été souligné quels mauvais critères de mérite et de grandeur il s'est proposé dans ce monde. La personne qui, par ostentation et par vanité, dilapide des tas de richesses, non seulement s'enorgueillit de ses extravagances, mais les gens l'admirent aussi pour cela avec enthousiasme. Alors que l'Être qui veille sur ses actes voit par quelles méthodes il a obtenu cette richesse, de quelles manières, avec quelles motivations et quelles intentions il l'a dépensée.
Ensuite, Allah dit : Nous avons donné à l'homme les moyens de la connaissance, les facultés de réflexion et de compréhension, et nous avons ouvert devant lui les deux voies de la vertu et du vice. L'une mène à la dépravation morale, et c'est une voie facile et agréable pour l'ego. L'autre mène aux sommets de la moralité, elle est raide comme une route en pente, et pour la gravir, l'homme doit faire preuve de maîtrise de soi. C'est la faiblesse de l'homme de préférer glisser dans l'abîme plutôt que d'escalader la falaise.
Puis, Allah a expliqué ce qu'est cette voie raide en suivant laquelle l'homme peut s'élever. C'est qu'il doit renoncer à dépenser par ostentation, par vanité et par orgueil, et qu'il doit dépenser sa richesse pour aider les orphelins et les nécessiteux. Il doit croire en Allah et en Sa religion, et en rejoignant la compagnie des croyants, il doit participer à la construction d'une société qui réponde aux exigences de la vertu et de la droiture avec patience et compassion envers les gens. La fin de ceux qui suivent cette voie est qu'ils deviennent dignes des miséricordes d'Allah. Au contraire, la fin de ceux qui suivent la mauvaise voie est le feu de l'Enfer dont il n'y a pas d'échappatoire.
Lire la sourate Al-Balad en français
en arabe
بِسْمِ اللَّهِ الرَّحْمَـٰنِ الرَّحِيمِ Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
لَا أُقْسِمُ بِهَـٰذَا الْبَلَدِ
1/Je jure par cette cité[1583]
[1583] La Mecque.
وَأَنتَ حِلٌّ بِهَـٰذَا الْبَلَدِ
2/où tu pourras agir en toute liberté !
وَوَالِدٍ وَمَا وَلَدَ
3/Par le père[1584] et sa postérité !
[1584] De l’humanité, Adam, précisent nombre d’exégètes ou par le « père des prophètes », Abraham, selon d’autres qui font remarquer qu’un lien étroit lie Abraham à la Mecque mentionnée peu avant. D’autres encore pensent que ce verset se rapporte à tout père de famille et sa descendance.
لَقَدْ خَلَقْنَا الْإِنسَانَ فِي كَبَدٍ
4/Nous avons créé l’homme pour une vie d’adversité.
أَيَحْسَبُ أَن لَّن يَقْدِرَ عَلَيْهِ أَحَدٌ
5/Pense-t-il que nul ne pourra le soumettre à son autorité[1585] ?
[1585] Pas même son Créateur.
يَقُولُ أَهْلَكْتُ مَالًا لُّبَدًا
6/Il se vante d’avoir dépensé sans compter.
أَيَحْسَبُ أَن لَّمْ يَرَهُ أَحَدٌ
7/Pense-t-il vraiment que nul ne l’a remarqué ?
أَلَمْ نَجْعَل لَّهُ عَيْنَيْنِ
8/Ne l’avons-Nous pas doté de deux yeux,
وَلِسَانًا وَشَفَتَيْنِ
9/mais aussi d’une langue et de deux lèvres ?
وَهَدَيْنَاهُ النَّجْدَيْنِ
10/Ne lui avons-Nous pas indiqué les deux voies[1586] ?
[1586] La voie du bien et celle du mal.
فَلَا اقْتَحَمَ الْعَقَبَةَ
11/Si seulement il s’engageait dans la voie, si difficile, de son salut !
وَمَا أَدْرَاكَ مَا الْعَقَبَةُ
12/Mais qui pourrait t’indiquer en quoi consiste cette voie si ardue ?
فَكُّ رَقَبَةٍ
13/A affranchir un esclave,
أَوْ إِطْعَامٌ فِي يَوْمٍ ذِي مَسْغَبَةٍ
14/ou à nourrir, malgré la faim,
يَتِيمًا ذَا مَقْرَبَةٍ
15/un proche parent orphelin
أَوْ مِسْكِينًا ذَا مَتْرَبَةٍ
16/ou un pauvre dans le besoin,
ثُمَّ كَانَ مِنَ الَّذِينَ آمَنُوا وَتَوَاصَوْا بِالصَّبْرِ وَتَوَاصَوْا بِالْمَرْحَمَةِ
17/tout en étant du nombre des croyants qui se recommandent la constance et la compassion.
أُولَـٰئِكَ أَصْحَابُ الْمَيْمَنَةِ
18/Ce sont ceux qui agissent ainsi qui sont promis au Paradis,
وَالَّذِينَ كَفَرُوا بِآيَاتِنَا هُمْ أَصْحَابُ الْمَشْأَمَةِ
19/tandis que ceux qui renient Nos signes sont voués à l’Enfer.
عَلَيْهِمْ نَارٌ مُّؤْصَدَةٌ
20/C’est sur ces derniers que le Feu se refermera.