Sourate Al-Ahzab (n°33) Les Coalisés
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Nom de la sourate
Ce passage tire son appellation du verset 20 qui mentionne les "Ahzab" (les Clans).
Période de révélation
Le texte aborde trois événements majeurs : la Bataille du Fossé (ou des Clans), qui s'est déroulée en Shawwal de la 5ème année de l'Hégire ; le raid contre les Bani Quraizah mené en Dhil-Qa'dah de la même année ; ainsi que le mariage du Prophète avec Zaynab, célébré également en Dhil-Qa'dah de cette 5ème année. Ces faits historiques permettent de dater précisément la période de révélation de ce passage.
Contexte historique
Après la défaite des musulmans à Uhud (3ème année de l'Hégire), due à l'erreur des archers désignés par le Prophète, les Arabes païens, les Juifs et les hypocrites ont repris espoir d'anéantir l'Islam et les croyants.
Dans l'année suivant Uhud, la tribu des Bani Asad de Najd s'est préparée à attaquer Médine, obligeant le Prophète à envoyer une expédition sous Abu Salamah pour les contrer.
En Safar de la 4ème année, des membres des tribus Adal et Qarah ont demandé au Prophète d'envoyer des instructeurs. Six Compagnons sont partis, mais ont été trahis : quatre ont été tués et deux capturés pour être vendus à La Mecque.
Le même mois, à la demande d'un chef des Bani Amir, le Prophète a envoyé 40 (ou 70) jeunes Ansars prêcher à Najd. Mais ils ont été encerclés et massacrés par les tribus Usayyah, Ri'l et Dhakwan.
Pendant ce temps, les Juifs Bani an-Nadir de Médine ont continué à violer les traités, allant jusqu'à comploter contre la vie du Prophète en Rabi'ul Awwal.
En Jamadi al-Ula, les Bani Thalbah et Bani Muharib se sont préparés à attaquer Médine, obligeant le Prophète à intervenir contre eux. Ainsi, pendant 7 à 8 mois après Uhud, les musulmans ont dû faire face à des répercussions continues.
Cependant, grâce à la sagesse du Prophète et au sacrifice de ses Compagnons, la situation s'est rapidement inversée. Le boycott économique rendait la vie difficile à Médine, les tribus polythéistes se rebellaient, et les Juifs et hypocrites fomentaient des troubles en interne. Mais les mesures prises par les musulmans sincères ont non seulement rétabli l'image de force de l'Islam en Arabie, mais l'ont également renforcée.
Raids précédant la Bataille du Fossé
La première mesure a été prise dès le lendemain d'Uhud. Alors que de nombreux musulmans étaient blessés, que des proches avaient été tués au combat, et que le Prophète lui-même était blessé et attristé par le martyre de son oncle Hamzah, il a appelé les fidèles à le suivre pour poursuivre les païens et les dissuader de revenir attaquer Médine.
L'analyse du Prophète était juste. Il savait que les Quraych, bien que victorieux, regretteraient sûrement de ne pas avoir poursuivi leur avantage et reviendraient attaquer Médine. Il a donc décidé de les poursuivre, et 630 musulmans se sont portés volontaires pour l'accompagner.
Arrivés à Hamra al-Asad, le Prophète a appris par un non-musulman bienveillant qu'Abu Sufyan s'était arrêté à Ar-Rauha avec 2 978 hommes, regrettant son erreur et prévoyant de revenir attaquer Médine. Mais en apprenant que le Prophète les poursuivait, ils ont abandonné leur plan.
Ainsi, non seulement les Quraych ont été dissuadés, mais les autres ennemis autour de Médine ont compris qu'ils faisaient face à un chef bien informé, sage et résolu, et que les musulmans étaient prêts à tout sacrifier sur son ordre.
Lorsque les Bani Asad se sont préparés à attaquer Médine, les agents du Prophète l'ont prévenu à temps. Avant qu'ils n'arrivent en force, il a envoyé 150 hommes sous Abu Salamah qui les ont surpris et mis en fuite, s'emparant de leurs biens.
Ensuite, les Bani an-Nadir ont comploté contre la vie du Prophète. Lorsque le complot a été découvert, il leur a ordonné de quitter Médine sous 10 jours, sous peine de mort. Abdullah bin Ubayy, chef des hypocrites, les a encouragés à défier l'ordre, promettant l'aide de 2 000 hommes et des Bani Ghatafan. Mais une fois le délai expiré, le Prophète a assiégé leur quartier sans que personne n'ose venir à leur secours. Ils se sont finalement rendus, à condition de pouvoir emporter quelques biens avant de partir. Ainsi, leurs propriétés sont tombées aux mains des musulmans.
Puis le Prophète s'est tourné vers les Bani Ghatafan qui se préparaient à la guerre. Avec 400 musulmans, il les a surpris à Dhat ar-Riqa, les forçant à fuir leurs demeures pour se réfugier dans les montagnes.
En Shaban de la 4ème année, le Prophète s'est rendu à Badr pour combattre Abu Sufyan, qui l'avait défié après Uhud. Avec 1 500 musulmans, il l'a attendu 8 jours, pendant lesquels les croyants ont pu faire du commerce avec une caravane. Mais Abu Sufyan, avec 2 000 hommes, n'a pas osé aller au-delà de Marr-az-Zahran.
Cet événement a contribué à restaurer l'image de puissance des musulmans, qui avait été entachée à Uhud. Il a également fait prendre conscience à toute l'Arabie que les Quraish ne pouvaient plus, à eux seuls, résister à Muhammad (que la paix et les bénédictions d'Allah soient sur lui). (Veuillez également vous référer à la note 124 d'Al-i-\`Imran).
Cette stature et cette position des musulmans ont été renforcées par un autre fait. Dumat al-Jandal (l'actuelle Al-Jauf) était un lieu stratégique à la frontière entre l'Arabie et la Syrie. Lorsque les caravanes arabes, commerçant entre l'Irak au sud et la Syrie et l'Égypte au nord, passaient par là, elles étaient harcelées et pillées par les autochtones. En Rabi al-Awwal de l'an 5 de l'Hégire, le Prophète lui-même s'est rendu là avec une armée de 1 000 hommes pour les punir. Ils n'ont pas eu le courage de sortir et de l'affronter, fuyant les lieux. Cela a fait craindre à toute l'Arabie du Nord la puissance de l'Islam, et les tribus ont commencé à réaliser que la grande force émergeant de Médine était redoutable et ne pouvait plus être combattue par une ou quelques tribus.
La bataille du Fossé
C'est dans ces circonstances que la bataille du Fossé a eu lieu. Il s'agissait en fait d'un raid combiné de nombreuses tribus arabes, qui voulaient écraser la puissance de Médine. Il avait été fomenté par les chefs des Bani an-Nadir, qui s'étaient installés à Khyber après leur expulsion de Médine. Ils ont fait le tour des Quraish, des Ghatafan, des Hudhail et de nombreuses autres tribus, les incitant à rassembler toutes leurs forces pour attaquer Médine ensemble. Ainsi, en Shawwal, an 5 de l'Hégire, une armée sans précédent des tribus arabes a marché contre la petite ville de Médine. Du nord sont venus les Juifs des Bani an-Nadir et des Bani Qainuqa qui, après leur bannissement de Médine, s'étaient installés à Khaiber et Wad il Qura. De l'est ont avancé les tribus de Ghatafan, Bani Sulaim, Fazarah, Murrah, Ashja, Sad, Asad, etc. et du sud les Quraish, avec une grande force de leurs alliés. Ensemble, ils comptaient de dix à douze mille hommes.
S'il s'était agi d'une attaque soudaine, cela aurait été catastrophique. Mais le Saint Prophète n'était pas sans le savoir à Médine. Ses informateurs et les sympathisants du mouvement Islamique, présents dans chaque tribu, le tenaient au courant des mouvements de l'ennemi. Avant même que l'adversaire ne puisse atteindre sa ville, il a fait creuser un fossé au nord-ouest de Médine en six jours, et ayant le Mont Salat dans leur dos, a pris une position défensive avec 3 000 hommes à l'abri du Fossé. Au sud de Médine, il y avait de nombreux jardins (même maintenant il y en a) de sorte qu'elle ne pouvait pas être attaquée de ce côté. À l'est, il y a des roches de lave infranchissables pour une grande armée. C'est également le cas du côté sud-ouest. L'attaque ne pouvait donc être menée que depuis les côtés est et ouest de l'Uhud, que le Saint Prophète avait sécurisés en creusant un fossé. Les mécréants n'étaient pas du tout au courant qu'ils devraient faire face au fossé à l'extérieur de Médine. Ce type de stratagème défensif était inconnu des Arabes. Ainsi, ils ont dû faire un long siège en hiver pour lequel ils n'étaient pas préparés.
Après cela, il ne restait qu'une seule alternative aux mécréants : inciter la tribu juive des Bani Quraizah, qui habitait la partie sud-est de la ville, à la rébellion. Comme les musulmans avaient conclu un traité avec eux selon lequel, en cas d'attaque de Médine, ils défendraient la ville avec eux, les musulmans n'avaient fait aucun arrangement défensif là-bas et avaient même envoyé leurs familles s'abriter dans les forts situés de ce côté. Les envahisseurs ont perçu cette faiblesse des défenses Islamiques. Ils ont envoyé Huyayy bin Akhtab, le chef juif des Bani an-Nadir, aux Bani Quraizah afin de les inciter à rompre le traité et à se joindre à la guerre. Au début, ils ont refusé d'obtempérer et ont déclaré : "Nous avons un traité avec Muhammad (que la paix soit sur lui) qu'il a fidèlement respecté et ne nous a donné aucun motif de plainte." Mais lorsqu'Ibn Akhtab leur a dit : "Regarde, j'ai convoqué la force unie de toute l'Arabie contre lui : c'est une occasion parfaite de te débarrasser de lui. Si tu la perds, tu n'en auras jamais d'autre", l'esprit juif anti-Islamique a prévalu sur toute considération morale et les Bani Quraizah ont été persuadés de rompre le traité.
Le Saint Prophète a reçu la nouvelle de cela. Il a aussitôt dit à Sad bin Ubadah, Sad bin Muadh, Abdullah bin Rawahah et Khawwat bin Jubair, chefs des Ansar, d'aller vérifier la vérité. Il leur a conseillé que s'ils trouvaient les Bani Quraizah toujours fidèles au traité, ils devaient revenir et le dire ouvertement devant l'armée musulmane ; cependant, s'ils constataient qu'ils étaient déterminés à trahir, ils ne devaient l'en informer que lui, afin que les musulmans ordinaires ne soient pas découragés. En arrivant là-bas, les Compagnons ont trouvé les Bani Quraizah entièrement penchés sur la méchanceté. Ils ont dit ouvertement aux Compagnons : "Il n'y a pas d'accord ni de traité entre nous et Muhammad." À cela, ils sont retournés à l'armée Islamique et ont soumis leur rapport au Saint Prophète, en disant : "'Adal et Qarah." C'est-à-dire : "Les Quraizah sont déterminés à faire ce que les Adal et Qarah avaient fait avec les prédicateurs de l'Islam à Raji."
Cette nouvelle s'est répandue parmi les musulmans et a causé une grande consternation parmi eux, car ils avaient été encerclés et leur ville avait été mise en danger du côté où il n'existait aucun arrangement défensif et où ils avaient également envoyé leurs familles s'abriter dans les forts. Cela a encore accru les activités des hypocrites et ils ont commencé à mener des attaques psychologiques pour briser le moral des musulmans. L'un a dit : "Comme c'est étrange ! On nous prédisait que les terres de César et de Chosroès nous reviendraient, mais nous voilà qu'aucun d'entre nous ne peut même sortir pour se soulager." Un autre a demandé la permission de quitter son poste au Fossé pour aller protéger sa propre maison qui était en danger. Un autre a commencé à faire de la propagande secrète dans le sens suivant : "Règle toi-même ton affaire avec les envahisseurs et remets-leur Muhammad." C'était une heure de grande épreuve, qui a exposé toute personne qui abritait de l'hypocrisie dans son cœur. Seuls les musulmans sincères et véritables sont restés fermes et inébranlables dans leur détermination et leur dévouement.
Pendant ce temps, Nuaim bin Masud, un membre de la branche Ashja de la tribu Ghatafan, est devenu musulman et s'est présenté devant le Saint Prophète en disant : "Personne ne sait encore que j'ai embrassé l'Islam : tu peux me demander le service que tu veux." Le Saint Prophète a répondu : "Va semer les graines de la discorde parmi l'ennemi." Alors, tout d'abord, Nu'aim est allé voir les Quraizah avec lesquels il était en bons termes, et leur a dit : "Les Quraish et les Ghatafan peuvent se lasser du siège et repartir, et ils ne perdront rien, mais vous devez vivre ici avec les musulmans. Réfléchis à ce que sera ta position si les choses tournent ainsi. Par conséquent, je te conseillerais de ne pas te joindre à l'ennemi tant que les étrangers ne t'auront pas envoyé certains de leurs hommes éminents en otages." Cela a eu l'effet désiré sur les Bani Quraizah et ils ont décidé d'exiger des otages du front uni des tribus. Ensuite, il est allé voir les chefs des Quraish et des Ghatafan et leur a dit : "Les Bani Quraizah semblent être mous et irrésolus. Peut-être qu'ils vous demanderont des hommes en otage, puis les remettront à Muhammad (que la paix soit sur lui) pour régler leur affaire avec lui. Par conséquent, soyez très fermes et prudents dans vos relations avec eux." Cela a rendu les dirigeants du front uni méfiants envers les Bani Quraizah. et ils leur ont envoyé un message disant : "Nous sommes fatigués du long siège ; qu'il y ait une bataille décisive ; faisons donc un assaut général simultanément des deux côtés." Les Bani Quraizah ont renvoyé le mot, disant : "Nous ne pouvons pas nous permettre de nous joindre à la guerre à moins que vous ne nous remettiez certains de vos hommes éminents en otages." Les chefs du front uni se sont convaincus que ce que Nuaim avait dit était vrai. Ils ont refusé d'envoyer des otages. Et les Bani Quraizah, de l'autre côté, ont également senti que Nuaim leur avait donné le bon conseil. Ainsi, la stratégie a fonctionné : elle a divisé l'ennemi contre lui-même.
L'affrontement dura plus de 25 jours. C'était en plein hiver. Les réserves de nourriture, d'eau et de fourrage se raréfiaient de jour en jour, et la division régnait au sein du camp assiégeant, minant gravement le moral des troupes. Puis, une nuit, une violente tempête de vent accompagnée d'éclairs et de tonnerre s'abattit sur le campement. Ajoutant au froid et à l'obscurité, les rafales renversèrent les tentes et mirent l'ennemi en déroute. Incapables de supporter cette rude épreuve naturelle, ils quittèrent le champ de bataille dès cette nuit-là pour regagner leurs foyers. Au réveil, les musulmans ne virent plus âme qui vive sur les lieux. Le Saint Prophète, constatant le départ des assaillants, déclara : "Les Quraish ne vous attaqueront plus désormais, c'est vous qui prendrez l'offensive." Une juste analyse de la situation. Non seulement les Quraish, mais la coalition de toutes les tribus hostiles avait lancé son ultime assaut contre l'Islam, en vain. Ils n'oseraient plus envahir Médine, laissant l'initiative aux musulmans.
Expédition contre les Bani Quraizah
De retour de la Tranchée, le Prophète reçut de Gabriel l'ordre divin de ne pas déposer les armes mais de s'occuper également des Bani Quraizah. Sur ces instructions, il fit cette annonce : "Que nul fervent croyant ne prie l'Asr avant d'avoir rejoint le territoire des Bani Quraizah." Aussitôt, il dépêcha Ali avec un contingent en avant-garde vers leur localité.
À leur arrivée, les Juifs montèrent sur les toits et se mirent à insulter le Prophète et les musulmans. Mais leurs outrages ne les préserveraient pas des conséquences de leur trahison. Ils avaient rompu le traité au plus fort de la guerre, fait cause commune avec les envahisseurs et mis en péril toute la population de Médine.
Voyant le détachement d'Ali, ils crurent d'abord à une simple intimidation. Mais lorsque l'armée Islamique au complet, menée par le Prophète lui-même, vint assiéger leurs quartiers, la peur les gagna. Ils ne purent tenir plus de deux ou trois semaines face à la rigueur du siège. Finalement, ils se rendirent au Prophète, à condition d'accepter le jugement de Sad bin Muadh, chef des Aus.
Ils avaient choisi Sad comme arbitre car, avant l'Islam, les Aus et les Quraizah étaient alliés. Ils espéraient qu'en raison de ces anciens liens, il les autoriserait à quitter Médine, comme cela s'était produit pour les Bani Qainuqa et les Bani an-Nadir auparavant. Les Aus eux-mêmes souhaitaient qu'il fasse preuve de clémence envers leurs anciens alliés.
Cependant, Sad avait vu comment les deux tribus juives expulsées de Médine avaient incité les autres tribus alentour à former une coalition de dix à douze mille hommes contre les musulmans. Il savait aussi avec quelle perfidie cette dernière tribu juive s'était comportée au moment même où la ville était attaquée de l'extérieur, menaçant la sécurité de tous ses habitants.
En conséquence, il décréta que tous les hommes des Quraizah seraient exécutés, leurs femmes et enfants faits prisonniers, et leurs biens distribués aux musulmans. La sentence fut dûment appliquée. Lorsque les musulmans pénétrèrent dans leurs forteresses, ils découvrirent que ces traîtres avaient rassemblé 1 500 épées, 300 cottes de mailles, 2 000 lances et 1 500 boucliers pour participer au combat.
Sans l'aide d'Allah, tout cet armement aurait été utilisé pour attaquer Médine par l'arrière au moment même où les polythéistes se préparaient à un assaut général contre les musulmans après avoir franchi la Tranchée. Après cette révélation, nul doute que la décision de Sad concernant ces gens était pleinement justifiée.
Réformes sociétales
Malgré les troubles et les épreuves survenus durant les deux années séparant les batailles d'Uhud et de la Tranchée, période où le Prophète et ses Compagnons ne purent guère jouir de paix et de sérénité, les efforts de réforme globale et de reconstruction de la société musulmane se poursuivirent sans relâche.
C'est à cette époque que les lois Islamiques relatives au mariage et au divorce furent parachevées, que la loi sur les successions fut instaurée, que la consommation d'alcool et les jeux de hasard furent interdits, et que de nouvelles règles et réglementations concernant de nombreux autres aspects de la vie économique et sociale furent mises en application.
Une question importante qui devait être réformée était celle de l'adoption d'un fils. Chez les Arabes, quiconque adoptait un fils le considérait comme son propre enfant : il avait droit à une part d'héritage, il était traité comme un véritable fils et frère par la mère et la sœur adoptives, il ne pouvait épouser la fille de son père adoptif ni sa veuve après son décès. Et inversement, si le fils adoptif mourait ou divorçait, le père adoptif considérait son épouse comme sa véritable belle-fille.
Cette coutume entrait en contradiction totale avec les lois sur le mariage, le divorce et les successions prescrites par Allah dans les sourates Al-Baqarah et An-Nisa. Elle permettait à une personne sans droit à l'héritage d'en obtenir une part au détriment des véritables ayants droit. Elle interdisait le mariage entre des hommes et des femmes pouvant légalement s'unir. Et surtout, elle contribuait à propager les immoralités que la loi Islamique cherchait à éradiquer.
Car une vraie mère, sœur ou fille ne peut être assimilée à une mère, sœur ou fille adoptives, même si l'on tente de sacraliser les liens adoptifs par la coutume. Lorsque des relations artificielles dotées d'une sainteté coutumière sont autorisées à se mêler librement comme les relations réelles, cela ne peut qu'engendrer de fâcheuses conséquences.
C'est pourquoi la loi Islamique sur le mariage, le divorce, les successions et l'interdiction de l'adultère exigeait l'éradication complète du concept et de la coutume consistant à considérer le fils adoptif comme un véritable fils.
Cependant, ce concept ne pouvait être déraciné par la simple promulgation d'un ordre légal stipulant : "Le fils adoptif n'est pas le vrai fils". Les préjugés et superstitions séculaires ne se changent pas à coups de paroles. Même si les gens avaient accepté que ces relations n'étaient pas les vraies, ils auraient encore considéré le mariage entre la mère et le fils adoptifs, le frère et la sœur adoptifs, le père et la fille adoptifs, ou le beau-père et la belle-fille adoptifs comme odieux et détestable. Et une certaine liberté de se mélanger librement aurait subsisté.
Il était donc inévitable que cette coutume soit éradiquée dans la pratique, par le Prophète lui-même. Car aucun musulman ne pourrait jamais concevoir comme détestable un acte accompli par le Prophète sous l'ordre d'Allah.
C'est pourquoi, peu avant la bataille de la Tranchée, le Prophète reçut l'inspiration divine d'épouser la femme divorcée de son fils adoptif, Zaid bin Harithah (qu'Allah l'agrée), et il s'exécuta durant le siège des Bani Quraizah. (Le délai était probablement dû au fait que la période d'attente prescrite n'était pas encore terminée, et qu'entre-temps le Prophète avait dû s'occuper des préparatifs de guerre).
Tempête de propagande lors du mariage de Hadrat Zainab
Dès que le mariage fut conclu, une tempête de propagande s'abattit sur le Prophète. Les polythéistes, les hypocrites et les Juifs, tous jaloux de ses succès répétés, brûlaient de rage. La façon dont ils avaient été humiliés ces deux dernières années, lors de la bataille du Fossé et dans l'affaire des Quraizah, les avait profondément blessés. Ayant perdu l'espoir de le soumettre sur le champ de bataille, ils saisirent l'occasion de ce mariage pour tenter de ruiner sa supériorité morale, véritable secret de son pouvoir et de sa réussite.
Des histoires furent alors inventées selon lesquelles Muhammad, que Dieu le préserve, était tombé amoureux de sa belle-fille, et quand le fils l'avait appris, il avait divorcé de sa femme, permettant au père d'épouser sa belle-fille. Mais cette propagande était absurde d'emblée. Hadrat Zainab était la cousine germaine du Prophète, qu'il connaissait depuis l'enfance. Il ne pouvait donc être question qu'il tombe amoureux d'elle au premier regard. De plus, c'est lui-même qui avait arrangé son mariage avec Hadrat Zaid malgré l'opposition de toute sa famille, qui n'appréciait pas qu'une fille de la noble Quraish soit donnée à un esclave affranchi. Hadrat Zainab elle-même n'était pas ravie de cet arrangement. Mais chacun dut se soumettre à l'ordre du Prophète. Ce mariage fut célébré, établissant un précédent en Arabie en élevant un esclave affranchi au rang de la noblesse quraishite.
Si le Prophète avait réellement eu un désir pour Hadrat Zainab, il n'aurait pas été obligé de la marier à Hadrat Zaid ; il aurait pu l'épouser directement. Cependant, malgré cela, les détracteurs effrontés inventèrent des histoires d'amour, les propagèrent avec une grande exagération et les rendirent publiques avec tant de véhémence que même certains musulmans commencèrent à les croire vraies.
Premières directives sur le voile
Le fait que ces récits inventés par les ennemis devinrent aussi des sujets de conversation parmi les musulmans était un signe clair que l'élément de sensualité dans la société avait dépassé toutes les limites. Si ce mal n'avait pas été présent, il n'aurait pas été possible que les esprits prêtent la moindre attention à des histoires aussi absurdes et dégoûtantes sur une personne droite et pure comme le Prophète. C'est précisément à cette occasion que les commandements réformateurs relatifs à la loi du Hijab ou voile furent d'abord appliqués dans la société Islamique. Ces réformes furent introduites dans cette sourate et complétées un an plus tard dans la sourate An-Nur, lorsqu'une calomnie fut faite sur l'honneur de Hadrat Aishah. (Pour plus de détails, consulte l'introduction de la sourate An-Nur).
Affaires domestiques du Prophète
Il y avait deux autres problèmes qui nécessitaient une attention à cette époque. Bien qu'apparemment ils concernaient la vie domestique du Prophète, il était nécessaire de les résoudre pour la paix domestique et mentale de la personne qui déployait tous les efforts pour promouvoir la cause de la religion d'Allah et qui était jour et nuit absorbée dans cette grande mission. Par conséquent, Allah prit aussi officiellement ces deux problèmes en main.
Le premier problème était qu'économiquement, le Prophète se trouvait à cette époque dans des circonstances difficiles. Pendant les quatre premières années, il n'avait aucune source de revenu. En l'an 4 de l'Hégire, après le bannissement des Bani an-Nadir, une partie de leurs terres évacuées fut réservée à son usage par le commandement d'Allah, mais ce n'était pas suffisant pour les besoins de sa famille. D'autre part, les devoirs de la fonction de prophète étaient si lourds qu'ils absorbaient toutes ses énergies d'esprit, de corps et de cœur, et chaque instant de son temps, et il ne pouvait faire aucun effort pour gagner sa vie. Dans de telles conditions, lorsque ses épouses venaient à troubler sa paix mentale en raison des difficultés économiques, il se sentait doublement tendu et éprouvé.
L'autre problème était qu'avant d'épouser Hadrat Zainab, il avait déjà quatre épouses dans les maisons : Hadrat Saudah, Hadrat Aishah, Hadrat Hafsah et Hadrat Umm Salamah. Hadrat Zainab était sa cinquième épouse. À cela, les opposants soulevèrent l'objection, et les musulmans commencèrent aussi à avoir des doutes, car il avait été interdit aux autres d'avoir plus de quatre épouses à la fois, mais comment le Prophète lui-même avait-il pris une cinquième épouse.
Sujet et thèmes
Telles étaient les questions qui retenaient l'attention du Prophète et des musulmans au moment où la sourate Al-Ahzab fut révélée, et les réponses à celles-ci constituent le sujet de cette sourate.
Un examen du thème et du contexte montre que la sourate n'est pas un discours unique qui fut révélé d'un seul tenant, mais qu'elle se compose de plusieurs injonctions, commandements et discours, qui furent révélés les uns après les autres, en rapport avec les événements importants de l'époque, puis rassemblés en une seule sourate. Ses parties suivantes se distinguent clairement les unes des autres :
Les versets 1 à 8 semblent avoir été révélés avant la bataille du Fossé. Leur lecture, en gardant à l'esprit le contexte historique, montre qu'au moment de leur révélation, Hadrat Zaid avait déjà divorcé de Hadrat Zainab. Le Prophète ressentait la nécessité d'éradiquer les concepts, les coutumes et les superstitions de l'ignorance concernant l'adoption du fils, et il sentait aussi que les sentiments délicats et profonds que les gens chérissaient à propos des relations adoptives, simplement pour des raisons émotionnelles, ne seraient pas déracinés tant que lui-même ne prendrait pas l'initiative d'éradiquer pratiquement cette coutume. Mais en même temps, il hésitait et considérait sérieusement que s'il épousait la femme divorcée de Hadrat Zaid, alors les hypocrites, les Juifs et les mécréants, qui étaient déjà enclins à la malveillance, auraient un nouveau prétexte pour lancer une campagne de propagande contre l'Islam. Telle fut l'occasion de la révélation des versets 1 à 8.
Les versets 9 à 27 évaluent la bataille du Fossé et le raid contre les Bani Quraizah, démontrant clairement que ces passages ont été révélés après ces événements.
Le discours contenu dans les versets 28 à 35 se divise en deux parties. Premièrement, Allah met en garde les épouses du Prophète, impatientes face aux circonstances difficiles : "Choisis entre le monde et ses ornements, et Allah, Son Prophète et l'Au-delà. Si tu cherches le premier, dis-le ouvertement : tu ne seras pas retenue dans la difficulté même un seul jour, mais tu seras renvoyée avec grâce. Et si tu cherches le second, coopère avec Allah et Son messager et supporte patiemment." Deuxièmement, les premières étapes des réformes sociales nécessaires selon le modèle Islamique sont entreprises. La réforme commence par la maison du Prophète lui-même, et ses épouses reçoivent l'ordre d'éviter les comportements de l'ignorance pré-Islamique, de rester chez elles avec dignité et de faire preuve de prudence dans leurs conversations avec les autres hommes. C'est le début des commandements sur le voile.
Les versets 36 à 48 traitent du mariage du Prophète avec Hadrat Zainab. Cette section réfute les objections des opposants concernant cette union, dissipe les doutes des musulmans, les informe de la position et du statut du Prophète, et conseille à ce dernier de faire preuve de patience face à la propagande mensongère des mécréants et des hypocrites.
Le verset 49, unique, établit une clause de la loi sur le divorce, probablement en lien avec les mêmes événements.
Les versets 50 à 52 instaurent une réglementation spéciale du mariage pour le Prophète, qui fait exception à plusieurs restrictions imposées aux autres musulmans concernant la vie conjugale.
Les versets 53 à 55 franchissent la deuxième étape de la réforme sociale, avec les injonctions suivantes : restriction des visites des autres hommes chez les épouses du Prophète ; étiquette Islamique concernant les visites et invitations ; seuls les proches parents peuvent visiter les saintes épouses chez elles ; les autres hommes ne peuvent leur parler ou leur demander quelque chose que derrière un rideau ; interdiction pour les musulmans d'épouser une épouse du Prophète après lui ; et ces dernières sont considérées comme leurs mères.
Les versets 56 et 57 mettent en garde contre la critique du mariage du Prophète et de sa vie domestique. Les croyants sont exhortés à ne pas chercher les fautes comme les ennemis de l'Islam, mais à invoquer les bénédictions d'Allah pour leur Prophète, et à éviter de s'accuser faussement les uns les autres, encore moins concernant la personne du Prophète.
Le verset 59 franchit la troisième étape de la réforme sociale en ordonnant à toutes les femmes musulmanes de sortir bien couvertes de vêtements extérieurs et le visage voilé chaque fois qu'elles quittent leur domicile pour un besoin légitime.
Ensuite, jusqu'à la fin de la sourate, les hypocrites et autres personnes insensées et mesquines sont réprimandés pour leur propagande menée à cette époque contre l'Islam et les musulmans.
Lire la sourate Al-Ahzab en français
en arabe
بِسْمِ اللَّهِ الرَّحْمَـٰنِ الرَّحِيمِ Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
يَا أَيُّهَا النَّبِيُّ اتَّقِ اللَّهَ وَلَا تُطِعِ الْكَافِرِينَ وَالْمُنَافِقِينَ ۗ إِنَّ اللَّهَ كَانَ عَلِيمًا حَكِيمًا
1/Prophète ! Crains Allah ! N’obéis ni aux mécréants, ni aux hypocrites ! Allah, en vérité, est Omniscient et infiniment Sage.
وَاتَّبِعْ مَا يُوحَىٰ إِلَيْكَ مِن رَّبِّكَ ۚ إِنَّ اللَّهَ كَانَ بِمَا تَعْمَلُونَ خَبِيرًا
2/Conforme-toi, au contraire, à ce qui t’est révélé de la part de ton Seigneur. Allah est parfaitement informé de ce que vous faites.
وَتَوَكَّلْ عَلَى اللَّهِ ۚ وَكَفَىٰ بِاللَّهِ وَكِيلًا
3/Place ta confiance en Allah qui est un protecteur amplement suffisant.
مَّا جَعَلَ اللَّهُ لِرَجُلٍ مِّن قَلْبَيْنِ فِي جَوْفِهِ ۚ وَمَا جَعَلَ أَزْوَاجَكُمُ اللَّائِي تُظَاهِرُونَ مِنْهُنَّ أُمَّهَاتِكُمْ ۚ وَمَا جَعَلَ أَدْعِيَاءَكُمْ أَبْنَاءَكُمْ ۚ ذَٰلِكُمْ قَوْلُكُم بِأَفْوَاهِكُمْ ۖ وَاللَّهُ يَقُولُ الْحَقَّ وَهُوَ يَهْدِي السَّبِيلَ
4/De même qu’Allah n’a pas placé deux cœurs dans la poitrine d’un seul homme, de même Il n’a pas fait de vos épouses des mères pour vous, épouses que vous répudiez pourtant en affirmant qu’elles vous sont interdites comme le sont vos propres mères. Et Il n’a pas fait des enfants que vous adoptez vos véritables enfants[1067]. Simples allégations qui ne reposent sur rien. Allah, quant à Lui, énonce la vérité et indique le droit chemin.
[1067] Allusion, selon les commentateurs, à un compagnon appelé Zayd que le Prophète avait adopté avant l’islam si bien qu’il était surnommé Zayd, fils de Mouhammad. Ce verset met donc fin à cette pratique répandue chez les Arabes.
ادْعُوهُمْ لِآبَائِهِمْ هُوَ أَقْسَطُ عِندَ اللَّهِ ۚ فَإِن لَّمْ تَعْلَمُوا آبَاءَهُمْ فَإِخْوَانُكُمْ فِي الدِّينِ وَمَوَالِيكُمْ ۚ وَلَيْسَ عَلَيْكُمْ جُنَاحٌ فِيمَا أَخْطَأْتُم بِهِ وَلَـٰكِن مَّا تَعَمَّدَتْ قُلُوبُكُمْ ۚ وَكَانَ اللَّهُ غَفُورًا رَّحِيمًا
5/Rattachez ces enfants à leurs vrais pères[1068]. Voilà qui est plus juste pour Allah. Si vous ignorez leurs véritables pères, alors considérez-les comme vos frères par la foi ou vos alliés. Vous n’aurez pas à répondre des mots qui vous auront échappés, mais seulement de ceux que vous aurez prononcés délibérément. Allah est Très Clément et Très Miséricordieux.
[1068] En les appelant par le nom de leurs vrais pères.
النَّبِيُّ أَوْلَىٰ بِالْمُؤْمِنِينَ مِنْ أَنفُسِهِمْ ۖ وَأَزْوَاجُهُ أُمَّهَاتُهُمْ ۗ وَأُولُو الْأَرْحَامِ بَعْضُهُمْ أَوْلَىٰ بِبَعْضٍ فِي كِتَابِ اللَّهِ مِنَ الْمُؤْمِنِينَ وَالْمُهَاجِرِينَ إِلَّا أَن تَفْعَلُوا إِلَىٰ أَوْلِيَائِكُم مَّعْرُوفًا ۚ كَانَ ذَٰلِكَ فِي الْكِتَابِ مَسْطُورًا
6/Le Prophète a plus de droits sur les croyants que ceux-ci n’en ont les uns sur les autres[1069] et ses épouses sont comme leurs mères[1070]. Selon la loi d’Allah, consignée de toute éternité dans le Livre[1071], les liens de consanguinité ont la priorité, en cas de succession, sur les liens de fraternité unissant les croyants de Médine aux émigrés[1072]. Rien ne vous empêche néanmoins de faire un acte de charité envers vos frères croyants.
[1069] Droit notamment à être obéi. Le croyant doit donc obéir au Prophète avant d’obéir aux autres et à ses propres passions. Autre traduction : le prophète est plus proche des croyants qu’ils ne le sont les uns des autres. [1070] C’est-à-dire, qu’il ne leur est pas permis de les épouser après sa mort et qu’elles méritent le même respect que les mères des croyants. [1071] Archétype ou dans le Coran. [1072] A leur arrivée à Médine, les émigrés de la Mecque pouvaient hériter des musulmans de Médine qui les avaient accueillis (Ansars) au détriment des proches de ces derniers, en raison des liens de fraternité que le Messager d’Allah avait établis entre émigrés et Ansars (Tafsîr ibn Kathîr).
وَإِذْ أَخَذْنَا مِنَ النَّبِيِّينَ مِيثَاقَهُمْ وَمِنكَ وَمِن نُّوحٍ وَإِبْرَاهِيمَ وَمُوسَىٰ وَعِيسَى ابْنِ مَرْيَمَ ۖ وَأَخَذْنَا مِنْهُم مِّيثَاقًا غَلِيظًا
7/Nous avons pris un engagement des prophètes, de toi-même, de Noé, d’Abraham, de Moïse et de Jésus, fils de Marie. Nous avons pris d’eux un engagement solennel[1073]
[1073] Celui notamment de transmettre le message qui leur fut confié sans écouter ceux, parmi les mécréants et les hypocrites, qui seraient tentés de les détourner de leur mission (voir versets 1 et 2).
لِّيَسْأَلَ الصَّادِقِينَ عَن صِدْقِهِمْ ۚ وَأَعَدَّ لِلْكَافِرِينَ عَذَابًا أَلِيمًا
8/afin d’interroger ceux qui croiront en eux et ceux qui les renieront, auxquels Nous avons préparé un douloureux châtiment.
يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا اذْكُرُوا نِعْمَةَ اللَّهِ عَلَيْكُمْ إِذْ جَاءَتْكُمْ جُنُودٌ فَأَرْسَلْنَا عَلَيْهِمْ رِيحًا وَجُنُودًا لَّمْ تَرَوْهَا ۚ وَكَانَ اللَّهُ بِمَا تَعْمَلُونَ بَصِيرًا
9/Vous qui croyez ! Souvenez-vous de Nos bienfaits envers vous lorsque Nous avons suscité une tempête et des légions invisibles[1074] contre les armées ennemies qui vous assiégeaient. Allah voyait parfaitement ce que vous faisiez.
[1074] D’anges. Et ce, lors de la bataille dite « de la tranchée » ou « des coalisés » qui firent le siège de Médine un mois entier avant de lever le siège (Voir en annexe).
إِذْ جَاءُوكُم مِّن فَوْقِكُمْ وَمِنْ أَسْفَلَ مِنكُمْ وَإِذْ زَاغَتِ الْأَبْصَارُ وَبَلَغَتِ الْقُلُوبُ الْحَنَاجِرَ وَتَظُنُّونَ بِاللَّهِ الظُّنُونَا
10/Lorsque, assiégés du haut et du fond de la vallée, yeux effarés et gorges serrées, vous vous livriez au sujet d’Allah à toutes sortes de suppositions[1075].
[1075] Certains musulmans pensèrent que la confrontation tournerait à l’avantage des coalisés.
هُنَالِكَ ابْتُلِيَ الْمُؤْمِنُونَ وَزُلْزِلُوا زِلْزَالًا شَدِيدًا
11/Les croyants furent alors soumis à rude épreuve et violemment ébranlés.
وَإِذْ يَقُولُ الْمُنَافِقُونَ وَالَّذِينَ فِي قُلُوبِهِم مَّرَضٌ مَّا وَعَدَنَا اللَّهُ وَرَسُولُهُ إِلَّا غُرُورًا
12/Les hypocrites et les hommes aux cœurs malades disaient : « Allah et Son Messager nous ont seulement bercés de vaines promesses. »
وَإِذْ قَالَت طَّائِفَةٌ مِّنْهُمْ يَا أَهْلَ يَثْرِبَ لَا مُقَامَ لَكُمْ فَارْجِعُوا ۚ وَيَسْتَأْذِنُ فَرِيقٌ مِّنْهُمُ النَّبِيَّ يَقُولُونَ إِنَّ بُيُوتَنَا عَوْرَةٌ وَمَا هِيَ بِعَوْرَةٍ ۖ إِن يُرِيدُونَ إِلَّا فِرَارًا
13/Un groupe d’entre eux dit : « Habitants de Yathrib[1076] ! Vous n’avez rien à faire ici ! Regagnez vos foyers ! » Tandis qu’un autre groupe de combattants demandaient au Prophète la permission de se retirer, prétextant que leurs maisons étaient exposées au danger. Or, celles-ci n’étaient nullement menacées, ils voulaient seulement déserter.
[1076] Ancien nom de Médine.
وَلَوْ دُخِلَتْ عَلَيْهِم مِّنْ أَقْطَارِهَا ثُمَّ سُئِلُوا الْفِتْنَةَ لَآتَوْهَا وَمَا تَلَبَّثُوا بِهَا إِلَّا يَسِيرًا
14/Si l’ennemi avait assailli la cité de tous côtés et les avait contraints à apostasier, ils se seraient exécutés sans tarder.
وَلَقَدْ كَانُوا عَاهَدُوا اللَّهَ مِن قَبْلُ لَا يُوَلُّونَ الْأَدْبَارَ ۚ وَكَانَ عَهْدُ اللَّهِ مَسْئُولًا
15/Ils s’étaient pourtant engagés envers Allah à ne jamais tourner le dos à l’ennemi. Ils auront donc à répondre de l’engagement pris.
قُل لَّن يَنفَعَكُمُ الْفِرَارُ إِن فَرَرْتُم مِّنَ الْمَوْتِ أَوِ الْقَتْلِ وَإِذًا لَّا تُمَتَّعُونَ إِلَّا قَلِيلًا
16/Dis : « Rien ne sert de fuir la mort ou des combats qui s’annoncent meurtriers. Car vous ne jouirez ensuite que peu de temps de cette vie. »
قُلْ مَن ذَا الَّذِي يَعْصِمُكُم مِّنَ اللَّهِ إِنْ أَرَادَ بِكُمْ سُوءًا أَوْ أَرَادَ بِكُمْ رَحْمَةً ۚ وَلَا يَجِدُونَ لَهُم مِّن دُونِ اللَّهِ وَلِيًّا وَلَا نَصِيرًا
17/Dis : « Qui peut empêcher Allah de vous accabler d’un malheur ou de vous accorder un bonheur ? » Ils ne trouveront contre Ses rigueurs ni soutien, ni protecteur.
قَدْ يَعْلَمُ اللَّهُ الْمُعَوِّقِينَ مِنكُمْ وَالْقَائِلِينَ لِإِخْوَانِهِمْ هَلُمَّ إِلَيْنَا ۖ وَلَا يَأْتُونَ الْبَأْسَ إِلَّا قَلِيلًا
18/Allah connaît parfaitement ceux d’entre vous[1077] qui détournent leurs frères du combat, leur disant : « Joignez-vous à nous. » Eux-mêmes ne participent guère à la lutte armée,
[1077] Les hypocrites.
أَشِحَّةً عَلَيْكُمْ ۖ فَإِذَا جَاءَ الْخَوْفُ رَأَيْتَهُمْ يَنظُرُونَ إِلَيْكَ تَدُورُ أَعْيُنُهُمْ كَالَّذِي يُغْشَىٰ عَلَيْهِ مِنَ الْمَوْتِ ۖ فَإِذَا ذَهَبَ الْخَوْفُ سَلَقُوكُم بِأَلْسِنَةٍ حِدَادٍ أَشِحَّةً عَلَى الْخَيْرِ ۚ أُولَـٰئِكَ لَمْ يُؤْمِنُوا فَأَحْبَطَ اللَّهُ أَعْمَالَهُمْ ۚ وَكَانَ ذَٰلِكَ عَلَى اللَّهِ يَسِيرًا
19/avares de leur soutien aux croyants. Et lorsqu’une attaque ennemie est à craindre, tu les vois te regarder avec terreur et tourner de l’œil comme s’ils étaient à l’agonie. Mais une fois en sécurité, ils vous blessent de leurs langues acérées, avides de butin et peu enclins à faire le bien. Ceux-là n’ont jamais été de vrais croyants. C’est pourquoi Allah a réduit leurs œuvres à néant, chose des plus aisées pour Allah.
يَحْسَبُونَ الْأَحْزَابَ لَمْ يَذْهَبُوا ۖ وَإِن يَأْتِ الْأَحْزَابُ يَوَدُّوا لَوْ أَنَّهُم بَادُونَ فِي الْأَعْرَابِ يَسْأَلُونَ عَنْ أَنبَائِكُمْ ۖ وَلَوْ كَانُوا فِيكُم مَّا قَاتَلُوا إِلَّا قَلِيلًا
20/Ils s’imaginent que les coalisés n’ont pas réellement levé le siège. Et si ces derniers revenaient, ils souhaiteraient se trouver dans le désert parmi les Bédouins, se contentant de prendre de vos nouvelles de loin. Si d’ailleurs ils se trouvaient parmi vous, ils ne participeraient guère aux combats.
لَّقَدْ كَانَ لَكُمْ فِي رَسُولِ اللَّهِ أُسْوَةٌ حَسَنَةٌ لِّمَن كَانَ يَرْجُو اللَّهَ وَالْيَوْمَ الْآخِرَ وَذَكَرَ اللَّهَ كَثِيرًا
21/Vous avez un bel exemple à suivre dans le Messager d’Allah, exemple édifiant pour quiconque espère la récompense d’Allah ici-bas et dans l’au-delà, et invoque fréquemment Son nom.
وَلَمَّا رَأَى الْمُؤْمِنُونَ الْأَحْزَابَ قَالُوا هَـٰذَا مَا وَعَدَنَا اللَّهُ وَرَسُولُهُ وَصَدَقَ اللَّهُ وَرَسُولُهُ ۚ وَمَا زَادَهُمْ إِلَّا إِيمَانًا وَتَسْلِيمًا
22/A la vue des coalisés, les croyants ont dit : « Voici que s’accomplit la promesse d’Allah et de Son Messager. Allah et Son Messager disaient donc la vérité. » Leur foi et leur soumission en furent donc raffermies.
مِّنَ الْمُؤْمِنِينَ رِجَالٌ صَدَقُوا مَا عَاهَدُوا اللَّهَ عَلَيْهِ ۖ فَمِنْهُم مَّن قَضَىٰ نَحْبَهُ وَمِنْهُم مَّن يَنتَظِرُ ۖ وَمَا بَدَّلُوا تَبْدِيلًا
23/Il est, parmi les croyants, des hommes qui ont honoré leur engagement envers Allah. Certains, fidèles à leur promesse, sont tombés en martyrs, tandis que d’autres attendent toujours sans jamais se dédire.
لِّيَجْزِيَ اللَّهُ الصَّادِقِينَ بِصِدْقِهِمْ وَيُعَذِّبَ الْمُنَافِقِينَ إِن شَاءَ أَوْ يَتُوبَ عَلَيْهِمْ ۚ إِنَّ اللَّهَ كَانَ غَفُورًا رَّحِيمًا
24/Allah récompensera donc ceux qui ont été fidèles à leur engagement et châtiera, s’Il le veut, les hypocrites ou les guidera vers le repentir. Allah, en vérité, est Très Clément et Très Miséricordieux.
وَرَدَّ اللَّهُ الَّذِينَ كَفَرُوا بِغَيْظِهِمْ لَمْ يَنَالُوا خَيْرًا ۚ وَكَفَى اللَّهُ الْمُؤْمِنِينَ الْقِتَالَ ۚ وَكَانَ اللَّهُ قَوِيًّا عَزِيزًا
25/Allah a repoussé les mécréants qui sont repartis la rage au cœur sans avoir pu atteindre leur objectif. Allah, Fort et Tout-Puissant, a donc épargné le combat aux croyants.
وَأَنزَلَ الَّذِينَ ظَاهَرُوهُم مِّنْ أَهْلِ الْكِتَابِ مِن صَيَاصِيهِمْ وَقَذَفَ فِي قُلُوبِهِمُ الرُّعْبَ فَرِيقًا تَقْتُلُونَ وَتَأْسِرُونَ فَرِيقًا
26/Et, après avoir rempli d’effroi ceux parmi les gens du Livre[1078] qui ont apporté leur soutien aux coalisés, il les a forcés à descendre de leurs forteresses. Vous avez donc tué une partie d’entre eux et réduit une autre en captivité.
[1078] La tribu juive des Bani Qouraydhah qui, explique Ibn Kathîr, s’était installée de longue date à Médine dans l’attente de l’avènement du prophète illettré mentionné dans la Torah.
وَأَوْرَثَكُمْ أَرْضَهُمْ وَدِيَارَهُمْ وَأَمْوَالَهُمْ وَأَرْضًا لَّمْ تَطَئُوهَا ۚ وَكَانَ اللَّهُ عَلَىٰ كُلِّ شَيْءٍ قَدِيرًا
27/Il vous a alors fait hériter de leurs terres, de leurs demeures et de leurs richesses, de même qu’Il vous permettra de conquérir un autre territoire que vous n’avez jusque-là jamais foulé[1079]. Allah a pouvoir sur toute chose.
[1079] La palmeraie de Khaybar, selon nombre de commentateurs.
يَا أَيُّهَا النَّبِيُّ قُل لِّأَزْوَاجِكَ إِن كُنتُنَّ تُرِدْنَ الْحَيَاةَ الدُّنْيَا وَزِينَتَهَا فَتَعَالَيْنَ أُمَتِّعْكُنَّ وَأُسَرِّحْكُنَّ سَرَاحًا جَمِيلًا
28/Prophète ! Dis à tes épouses : « Si c’est cette vie et son faste que vous convoitez, alors venez, je vous accorderai une indemnité[1080] et vous rendrai votre liberté en toute dignité.
[1080] Voir sourate 2, verset 241.
وَإِن كُنتُنَّ تُرِدْنَ اللَّهَ وَرَسُولَهُ وَالدَّارَ الْآخِرَةَ فَإِنَّ اللَّهَ أَعَدَّ لِلْمُحْسِنَاتِ مِنكُنَّ أَجْرًا عَظِيمًا
29/Mais si c’est Allah, Son Messager et la Demeure dernière que vous choisissez, alors sachez qu’Allah a réservé à celles d’entre vous qui sont vertueuses une immense récompense[1081]. »
[1081] Allah ordonne ici à Son Messager d’accorder à ses épouses le choix entre la séparation, afin qu’elles puissent trouver auprès d’un autre les jouissances terrestres qu’elles lui ont réclamées, ou supporter patiemment les difficultés de la vie à ses côtés.
يَا نِسَاءَ النَّبِيِّ مَن يَأْتِ مِنكُنَّ بِفَاحِشَةٍ مُّبَيِّنَةٍ يُضَاعَفْ لَهَا الْعَذَابُ ضِعْفَيْنِ ۚ وَكَانَ ذَٰلِكَ عَلَى اللَّهِ يَسِيرًا
30/Femmes du Prophète ! Celle d’entre vous qui commettrait un péché flagrant se verrait infliger un double châtiment, chose des plus aisées pour Allah.
وَمَن يَقْنُتْ مِنكُنَّ لِلَّهِ وَرَسُولِهِ وَتَعْمَلْ صَالِحًا نُّؤْتِهَا أَجْرَهَا مَرَّتَيْنِ وَأَعْتَدْنَا لَهَا رِزْقًا كَرِيمًا
31/En revanche, à celle d’entre vous qui obéira à Allah et à Son Messager, et qui fera le bien, Nous accorderons une double récompense et réserverons un don généreux.
يَا نِسَاءَ النَّبِيِّ لَسْتُنَّ كَأَحَدٍ مِّنَ النِّسَاءِ ۚ إِنِ اتَّقَيْتُنَّ فَلَا تَخْضَعْنَ بِالْقَوْلِ فَيَطْمَعَ الَّذِي فِي قَلْبِهِ مَرَضٌ وَقُلْنَ قَوْلًا مَّعْرُوفًا
32/Femmes du Prophète ! Vous n’êtes en rien comparables aux autres femmes, pour peu que vous craigniez Allah. Gardez-vous donc de vous adresser aux hommes de manière impudique, de peur d’éveiller dans des cœurs malades des désirs coupables, et évitez toute parole équivoque.
وَقَرْنَ فِي بُيُوتِكُنَّ وَلَا تَبَرَّجْنَ تَبَرُّجَ الْجَاهِلِيَّةِ الْأُولَىٰ ۖ وَأَقِمْنَ الصَّلَاةَ وَآتِينَ الزَّكَاةَ وَأَطِعْنَ اللَّهَ وَرَسُولَهُ ۚ إِنَّمَا يُرِيدُ اللَّهُ لِيُذْهِبَ عَنكُمُ الرِّجْسَ أَهْلَ الْبَيْتِ وَيُطَهِّرَكُمْ تَطْهِيرًا
33/Demeurez dans vos foyers, ne vous exhibez pas à la manière des femmes de l’époque préislamique. Accomplissez la prière, acquittez-vous de l’aumône et obéissez à Allah et Son Messager. Allah veut seulement vous préserver de toute souillure, membres de la famille du Prophète, et vous purifier entièrement du péché.
وَاذْكُرْنَ مَا يُتْلَىٰ فِي بُيُوتِكُنَّ مِنْ آيَاتِ اللَّهِ وَالْحِكْمَةِ ۚ إِنَّ اللَّهَ كَانَ لَطِيفًا خَبِيرًا
34/Souvenez-vous des versets d’Allah qui sont récités dans vos foyers et des paroles, pleines de sagesse, qui y sont prononcées[1082]. Allah, en vérité, est toute bonté et parfaitement informé.
[1082] Autrement dit : mettez-les en pratique, rappelez-les aux autres et reconnaissez cette grâce immense qui vous est faite.
إِنَّ الْمُسْلِمِينَ وَالْمُسْلِمَاتِ وَالْمُؤْمِنِينَ وَالْمُؤْمِنَاتِ وَالْقَانِتِينَ وَالْقَانِتَاتِ وَالصَّادِقِينَ وَالصَّادِقَاتِ وَالصَّابِرِينَ وَالصَّابِرَاتِ وَالْخَاشِعِينَ وَالْخَاشِعَاتِ وَالْمُتَصَدِّقِينَ وَالْمُتَصَدِّقَاتِ وَالصَّائِمِينَ وَالصَّائِمَاتِ وَالْحَافِظِينَ فُرُوجَهُمْ وَالْحَافِظَاتِ وَالذَّاكِرِينَ اللَّهَ كَثِيرًا وَالذَّاكِرَاتِ أَعَدَّ اللَّهُ لَهُم مَّغْفِرَةً وَأَجْرًا عَظِيمًا
35/Aux musulmans et aux musulmanes, aux croyants et aux croyantes, à ceux, hommes et femmes, qui sont sincères dans leur foi, pleins d’obéissance et de constance, à ceux et celles qui sont remplis de crainte et d’humilité, qui font la charité et ne cessent de jeûner, aux hommes et aux femmes qui préservent leur chasteté, à ceux et celles qui invoquent souvent Son nom, à tous ceux-là Allah réserve Son pardon et une immense récompense.
وَمَا كَانَ لِمُؤْمِنٍ وَلَا مُؤْمِنَةٍ إِذَا قَضَى اللَّهُ وَرَسُولُهُ أَمْرًا أَن يَكُونَ لَهُمُ الْخِيَرَةُ مِنْ أَمْرِهِمْ ۗ وَمَن يَعْصِ اللَّهَ وَرَسُولَهُ فَقَدْ ضَلَّ ضَلَالًا مُّبِينًا
36/Il n’appartient aucunement à un croyant ou à une croyante de s’opposer à une décision prise par Allah et Son Messager. Quiconque désobéit à Allah et Son Messager s’est manifestement égaré.
وَإِذْ تَقُولُ لِلَّذِي أَنْعَمَ اللَّهُ عَلَيْهِ وَأَنْعَمْتَ عَلَيْهِ أَمْسِكْ عَلَيْكَ زَوْجَكَ وَاتَّقِ اللَّهَ وَتُخْفِي فِي نَفْسِكَ مَا اللَّهُ مُبْدِيهِ وَتَخْشَى النَّاسَ وَاللَّهُ أَحَقُّ أَن تَخْشَاهُ ۖ فَلَمَّا قَضَىٰ زَيْدٌ مِّنْهَا وَطَرًا زَوَّجْنَاكَهَا لِكَيْ لَا يَكُونَ عَلَى الْمُؤْمِنِينَ حَرَجٌ فِي أَزْوَاجِ أَدْعِيَائِهِمْ إِذَا قَضَوْا مِنْهُنَّ وَطَرًا ۚ وَكَانَ أَمْرُ اللَّهِ مَفْعُولًا
37/Souviens-toi lorsque tu disais à celui[1083] qu’Allah a comblé de Ses bienfaits et que tu avais toi-même comblé : « Garde ton épouse et crains Allah ! » Craignant les reproches des gens, tu dissimulais en toi-même ce qu’Allah allait dévoiler[1084], alors qu’Allah est plus en droit d’être redouté. Lorsque Zayd eut mis fin à leur union[1085], Nous en avons fait ton épouse afin que les croyants puissent, sans que cela soit considéré comme un péché, épouser les anciennes femmes de leurs fils adoptifs. L’arrêt d’Allah devait être exécuté.
[1083] Zayd, l’un des compagnons du Prophète qu’il avait affranchi et adopté, et dont il est déjà question au verset 4 de cette sourate. [1084] Ton mariage avec cette femme, après sa répudiation, dont tu avais été informé par Révélation. [1085] Littéralement : ne ressentit plus aucun désir pour elle (et donc la répudia).
مَّا كَانَ عَلَى النَّبِيِّ مِنْ حَرَجٍ فِيمَا فَرَضَ اللَّهُ لَهُ ۖ سُنَّةَ اللَّهِ فِي الَّذِينَ خَلَوْا مِن قَبْلُ ۚ وَكَانَ أَمْرُ اللَّهِ قَدَرًا مَّقْدُورًا
38/Le Prophète n’a commis aucune faute en contractant ce mariage qu’Allah lui a permis, conformément aux règles immuables établies pour les prophètes qui l’ont précédé
الَّذِينَ يُبَلِّغُونَ رِسَالَاتِ اللَّهِ وَيَخْشَوْنَهُ وَلَا يَخْشَوْنَ أَحَدًا إِلَّا اللَّهَ ۗ وَكَفَىٰ بِاللَّهِ حَسِيبًا
39/qui, pénétrés de la crainte d’Allah, transmettaient Son message sans redouter les reproches de personne. Allah suffit pour tenir le compte de vos œuvres.
مَّا كَانَ مُحَمَّدٌ أَبَا أَحَدٍ مِّن رِّجَالِكُمْ وَلَـٰكِن رَّسُولَ اللَّهِ وَخَاتَمَ النَّبِيِّينَ ۗ وَكَانَ اللَّهُ بِكُلِّ شَيْءٍ عَلِيمًا
40/Mouhammad n’est le père d’aucun homme parmi vous[1086], mais le Messager d’Allah et le sceau des prophètes. Allah a une parfaite connaissance de toute chose.
[1086] Tous les fils du Prophète sont morts en bas-âge. Les commentateurs y voient une nouvelle interdiction d’appeler Zayd : « Zayd, fils de Mouhammad ».
يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا اذْكُرُوا اللَّهَ ذِكْرًا كَثِيرًا
41/Vous qui croyez ! Invoquez fréquemment le nom d’Allah.
وَسَبِّحُوهُ بُكْرَةً وَأَصِيلًا
42/Célébrez Sa sainteté et Sa gloire matin et soir.
هُوَ الَّذِي يُصَلِّي عَلَيْكُمْ وَمَلَائِكَتُهُ لِيُخْرِجَكُم مِّنَ الظُّلُمَاتِ إِلَى النُّورِ ۚ وَكَانَ بِالْمُؤْمِنِينَ رَحِيمًا
43/C’est Lui qui répand Ses bénédictions sur vous[1087], ainsi que Ses anges qui ne cessent de prier pour vous afin de vous tirer des ténèbres vers la lumière. Il est Très Miséricordieux envers les croyants
[1087] Voir note verset 157, sourate 2.
تَحِيَّتُهُمْ يَوْمَ يَلْقَوْنَهُ سَلَامٌ ۚ وَأَعَدَّ لَهُمْ أَجْرًا كَرِيمًا
44/qui, le Jour où ils Le rencontreront, seront accueillis par ces mots : « La paix soit avec vous », et auxquels Il a préparé une généreuse récompense.
يَا أَيُّهَا النَّبِيُّ إِنَّا أَرْسَلْنَاكَ شَاهِدًا وَمُبَشِّرًا وَنَذِيرًا
45/Prophète ! Nous t’avons envoyé aux hommes comme témoin, pour leur annoncer la bonne nouvelle et les mettre en garde,
وَدَاعِيًا إِلَى اللَّهِ بِإِذْنِهِ وَسِرَاجًا مُّنِيرًا
46/mais aussi pour les appeler, selon Notre ordre, à adorer Allah seul et pour éclairer leur chemin.
وَبَشِّرِ الْمُؤْمِنِينَ بِأَنَّ لَهُم مِّنَ اللَّهِ فَضْلًا كَبِيرًا
47/Annonce aux croyants que leur est réservée de la part d’Allah une immense faveur.
وَلَا تُطِعِ الْكَافِرِينَ وَالْمُنَافِقِينَ وَدَعْ أَذَاهُمْ وَتَوَكَّلْ عَلَى اللَّهِ ۚ وَكَفَىٰ بِاللَّهِ وَكِيلًا
48/N’obéis ni aux mécréants, ni aux hypocrites. Ne réponds pas à leurs attaques[1088]. Place ta confiance en Allah qui est un protecteur amplement suffisant.
[1088] Mais supporte patiemment leur tort. Autre sens : ne te préoccupe pas de leurs attaques.
يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا إِذَا نَكَحْتُمُ الْمُؤْمِنَاتِ ثُمَّ طَلَّقْتُمُوهُنَّ مِن قَبْلِ أَن تَمَسُّوهُنَّ فَمَا لَكُمْ عَلَيْهِنَّ مِنْ عِدَّةٍ تَعْتَدُّونَهَا ۖ فَمَتِّعُوهُنَّ وَسَرِّحُوهُنَّ سَرَاحًا جَمِيلًا
49/Vous qui croyez ! Si vous répudiez vos épouses croyantes avant d’avoir consommé le mariage, vous ne pouvez leur imposer de délai de viduité. Accordez-leur une indemnité et rendez-leur leur liberté en toute dignité[1089].
[1089] Voir sourate 2, versets 236-237.
يَا أَيُّهَا النَّبِيُّ إِنَّا أَحْلَلْنَا لَكَ أَزْوَاجَكَ اللَّاتِي آتَيْتَ أُجُورَهُنَّ وَمَا مَلَكَتْ يَمِينُكَ مِمَّا أَفَاءَ اللَّهُ عَلَيْكَ وَبَنَاتِ عَمِّكَ وَبَنَاتِ عَمَّاتِكَ وَبَنَاتِ خَالِكَ وَبَنَاتِ خَالَاتِكَ اللَّاتِي هَاجَرْنَ مَعَكَ وَامْرَأَةً مُّؤْمِنَةً إِن وَهَبَتْ نَفْسَهَا لِلنَّبِيِّ إِنْ أَرَادَ النَّبِيُّ أَن يَسْتَنكِحَهَا خَالِصَةً لَّكَ مِن دُونِ الْمُؤْمِنِينَ ۗ قَدْ عَلِمْنَا مَا فَرَضْنَا عَلَيْهِمْ فِي أَزْوَاجِهِمْ وَمَا مَلَكَتْ أَيْمَانُهُمْ لِكَيْلَا يَكُونَ عَلَيْكَ حَرَجٌ ۗ وَكَانَ اللَّهُ غَفُورًا رَّحِيمًا
50/Prophète ! Nous te rendons licite toute femme que tu épouserais en lui remettant une dot, ainsi que les femmes parmi les esclaves qu’Allah t’a accordées, mais aussi les filles de tes oncles paternel et maternel, celles de tes tantes paternelles et maternelles, parmi celles qui ont émigré avec toi, de même que toute femme croyante qui s’offrirait en mariage[1090] et que tu désirerais prendre pour épouse, privilège que nul croyant ne partage avec toi. Nous te révélons cela afin que tu ne ressentes aucun embarras. Nous connaissons, en effet, les règles que Nous avons imposées aux hommes au sujet des femmes libres et des esclaves. Allah est Très Clément et Très Miséricordieux.
[1090] Sans réclamer de dot.
تُرْجِي مَن تَشَاءُ مِنْهُنَّ وَتُؤْوِي إِلَيْكَ مَن تَشَاءُ ۖ وَمَنِ ابْتَغَيْتَ مِمَّنْ عَزَلْتَ فَلَا جُنَاحَ عَلَيْكَ ۚ ذَٰلِكَ أَدْنَىٰ أَن تَقَرَّ أَعْيُنُهُنَّ وَلَا يَحْزَنَّ وَيَرْضَيْنَ بِمَا آتَيْتَهُنَّ كُلُّهُنَّ ۚ وَاللَّهُ يَعْلَمُ مَا فِي قُلُوبِكُمْ ۚ وَكَانَ اللَّهُ عَلِيمًا حَلِيمًا
51/Libre à toi d’éloigner celles de tes épouses que tu voudras et de cohabiter avec celles que tu choisiras. Tu pourras également, sans commettre de péché, reprendre l’une de celles que tu auras écartées[1091]. Voilà qui sera plus à même de les réjouir et de les inciter à accepter sans tristesse ce que tu accorderas à chacune d’entre elles[1092]. Allah, Omniscient et Longanime, connaît parfaitement vos sentiments.
[1091] Selon la majorité des exégètes, ce verset autorise le Prophète à partager ses nuits comme il l’entend entre ses différentes épouses. Malgré cette liberté qui lui est ici donnée, on sait qu’il partageait ses nuits entre elles avec la plus grande équité. [1092] Puisqu’elles sauront que cette autorisation vient du Seigneur.
لَّا يَحِلُّ لَكَ النِّسَاءُ مِن بَعْدُ وَلَا أَن تَبَدَّلَ بِهِنَّ مِنْ أَزْوَاجٍ وَلَوْ أَعْجَبَكَ حُسْنُهُنَّ إِلَّا مَا مَلَكَتْ يَمِينُكَ ۗ وَكَانَ اللَّهُ عَلَىٰ كُلِّ شَيْءٍ رَّقِيبًا
52/Il ne t’est plus permis de prendre d’autres femmes, quand bien même celles-ci te plairaient - sauf parmi tes esclaves -, ni de remplacer celle que tu serais amené à répudier. Allah est le témoin vigilant de toute chose.
يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا لَا تَدْخُلُوا بُيُوتَ النَّبِيِّ إِلَّا أَن يُؤْذَنَ لَكُمْ إِلَىٰ طَعَامٍ غَيْرَ نَاظِرِينَ إِنَاهُ وَلَـٰكِنْ إِذَا دُعِيتُمْ فَادْخُلُوا فَإِذَا طَعِمْتُمْ فَانتَشِرُوا وَلَا مُسْتَأْنِسِينَ لِحَدِيثٍ ۚ إِنَّ ذَٰلِكُمْ كَانَ يُؤْذِي النَّبِيَّ فَيَسْتَحْيِي مِنكُمْ ۖ وَاللَّهُ لَا يَسْتَحْيِي مِنَ الْحَقِّ ۚ وَإِذَا سَأَلْتُمُوهُنَّ مَتَاعًا فَاسْأَلُوهُنَّ مِن وَرَاءِ حِجَابٍ ۚ ذَٰلِكُمْ أَطْهَرُ لِقُلُوبِكُمْ وَقُلُوبِهِنَّ ۚ وَمَا كَانَ لَكُمْ أَن تُؤْذُوا رَسُولَ اللَّهِ وَلَا أَن تَنكِحُوا أَزْوَاجَهُ مِن بَعْدِهِ أَبَدًا ۚ إِنَّ ذَٰلِكُمْ كَانَ عِندَ اللَّهِ عَظِيمًا
53/Vous qui croyez ! N’entrez dans les demeures du Prophète où vous avez été conviés à un repas qu’avec son autorisation. Et évitez de vous présenter avant l’heure. Si donc vous êtes invités, vous pouvez entrer, mais une fois le repas terminé, vous devez vous retirer sans vous engager dans d’interminables discussions. Un tel comportement gêne le Prophète qui, par pudeur, n’ose vous l’avouer. Allah, quant à Lui, ne s’embarrasse nullement de la vérité. Et lorsque vous demandez quelque chose aux épouses du prophète, qu’un voile vous sépare d’elles. Vos cœurs et les leurs n’en demeureront que plus purs. Il ne vous est pas permis d’offenser le Messager d’Allah, ni de prendre ses épouses pour femmes après sa mort. Ce serait, pour Allah, un grave péché.
إِن تُبْدُوا شَيْئًا أَوْ تُخْفُوهُ فَإِنَّ اللَّهَ كَانَ بِكُلِّ شَيْءٍ عَلِيمًا
54/Que vous révéliez vos intentions ou que vous les dissimuliez, Allah a une parfaite connaissance de toute chose.
لَّا جُنَاحَ عَلَيْهِنَّ فِي آبَائِهِنَّ وَلَا أَبْنَائِهِنَّ وَلَا إِخْوَانِهِنَّ وَلَا أَبْنَاءِ إِخْوَانِهِنَّ وَلَا أَبْنَاءِ أَخَوَاتِهِنَّ وَلَا نِسَائِهِنَّ وَلَا مَا مَلَكَتْ أَيْمَانُهُنَّ ۗ وَاتَّقِينَ اللَّهَ ۚ إِنَّ اللَّهَ كَانَ عَلَىٰ كُلِّ شَيْءٍ شَهِيدًا
55/Les croyantes ne commettent aucun péché si elles paraissent non voilées devant leurs pères, leurs fils, leurs frères, leurs neveux, les autres femmes[1093] et leurs esclaves[1094]. Que les femmes craignent donc Allah qui est témoin de toute chose.
[1093] Musulmanes, précisent nombre de commentateurs. [1094] De sexe féminin, précisent certains commentateurs.
إِنَّ اللَّهَ وَمَلَائِكَتَهُ يُصَلُّونَ عَلَى النَّبِيِّ ۚ يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا صَلُّوا عَلَيْهِ وَسَلِّمُوا تَسْلِيمًا
56/Allah et Ses anges bénissent le Prophète. Vous qui croyez ! Bénissez-le et saluez-le vous aussi !
إِنَّ الَّذِينَ يُؤْذُونَ اللَّهَ وَرَسُولَهُ لَعَنَهُمُ اللَّهُ فِي الدُّنْيَا وَالْآخِرَةِ وَأَعَدَّ لَهُمْ عَذَابًا مُّهِينًا
57/Ceux qui offensent Allah et Son Messager sont maudits ici-bas et dans l’au-delà par Allah qui leur a préparé un châtiment humiliant.
وَالَّذِينَ يُؤْذُونَ الْمُؤْمِنِينَ وَالْمُؤْمِنَاتِ بِغَيْرِ مَا اكْتَسَبُوا فَقَدِ احْتَمَلُوا بُهْتَانًا وَإِثْمًا مُّبِينًا
58/Ceux qui accusent injustement les croyants et les croyantes, en leur imputant ce dont ils sont innocents, se chargent d’une infâme calomnie et d’un péché flagrant.
يَا أَيُّهَا النَّبِيُّ قُل لِّأَزْوَاجِكَ وَبَنَاتِكَ وَنِسَاءِ الْمُؤْمِنِينَ يُدْنِينَ عَلَيْهِنَّ مِن جَلَابِيبِهِنَّ ۚ ذَٰلِكَ أَدْنَىٰ أَن يُعْرَفْنَ فَلَا يُؤْذَيْنَ ۗ وَكَانَ اللَّهُ غَفُورًا رَّحِيمًا
59/Prophète ! Dis à tes épouses, à tes filles et aux croyantes de rabattre sur elles une partie de leur grand voile[1095]. Voilà le plus sûr moyen de se différencier des autres femmes et d’éviter d’être offensées. Allah est Très Clément et Très Miséricordieux.
[1095] Sur leurs visages et leurs poitrines, précisent certains exégètes.
لَّئِن لَّمْ يَنتَهِ الْمُنَافِقُونَ وَالَّذِينَ فِي قُلُوبِهِم مَّرَضٌ وَالْمُرْجِفُونَ فِي الْمَدِينَةِ لَنُغْرِيَنَّكَ بِهِمْ ثُمَّ لَا يُجَاوِرُونَكَ فِيهَا إِلَّا قَلِيلًا
60/Si les hypocrites, ceux dont les cœurs sont malades et ceux qui propagent des nouvelles alarmantes à Médine, ne mettent pas un terme à leurs agissements, Nous te pousserons à les attaquer, si bien que leur présence à tes côtés sera de courte durée.
مَّلْعُونِينَ ۖ أَيْنَمَا ثُقِفُوا أُخِذُوا وَقُتِّلُوا تَقْتِيلًا
61/Maudits à jamais, ils seront capturés où qu’ils se trouvent et exécutés jusqu’au dernier.
سُنَّةَ اللَّهِ فِي الَّذِينَ خَلَوْا مِن قَبْلُ ۖ وَلَن تَجِدَ لِسُنَّةِ اللَّهِ تَبْدِيلًا
62/Telle est la règle immuable appliquée par Allah à leurs devanciers.
يَسْأَلُكَ النَّاسُ عَنِ السَّاعَةِ ۖ قُلْ إِنَّمَا عِلْمُهَا عِندَ اللَّهِ ۚ وَمَا يُدْرِيكَ لَعَلَّ السَّاعَةَ تَكُونُ قَرِيبًا
63/A ceux qui t’interrogent au sujet de l’avènement de l’Heure, réponds : « Allah seul en a connaissance. » Qu’en sais-tu d’ailleurs ? L’avènement de l’Heure est peut-être imminent !
إِنَّ اللَّهَ لَعَنَ الْكَافِرِينَ وَأَعَدَّ لَهُمْ سَعِيرًا
64/Allah a maudit les mécréants auxquels Il a préparé un brasier ardent
خَالِدِينَ فِيهَا أَبَدًا ۖ لَّا يَجِدُونَ وَلِيًّا وَلَا نَصِيرًا
65/où ils demeureront à jamais sans trouver ni soutien, ni protecteur.
يَوْمَ تُقَلَّبُ وُجُوهُهُمْ فِي النَّارِ يَقُولُونَ يَا لَيْتَنَا أَطَعْنَا اللَّهَ وَأَطَعْنَا الرَّسُولَا
66/Le Jour où leurs visages seront tournés et retournés dans le Feu, ils s’écrieront de dépit : « Si seulement nous avions obéi à Allah et obéi au Messager ! »
وَقَالُوا رَبَّنَا إِنَّا أَطَعْنَا سَادَتَنَا وَكُبَرَاءَنَا فَأَضَلُّونَا السَّبِيلَا
67/Ils diront encore : « Nous avons, Seigneur, obéi à nos chefs et à nos notables qui nous ont détournés du droit chemin.
رَبَّنَا آتِهِمْ ضِعْفَيْنِ مِنَ الْعَذَابِ وَالْعَنْهُمْ لَعْنًا كَبِيرًا
68/Veuille, Seigneur, leur infliger un double châtiment et les priver totalement de Ta miséricorde ! »
يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا لَا تَكُونُوا كَالَّذِينَ آذَوْا مُوسَىٰ فَبَرَّأَهُ اللَّهُ مِمَّا قَالُوا ۚ وَكَانَ عِندَ اللَّهِ وَجِيهًا
69/Vous qui croyez ! Ne vous comportez pas avec votre Messager comme ceux qui ont offensé Moïse qu’Allah a d’ailleurs lavé de leurs calomnies. Il jouissait en effet d’une grande considération auprès d’Allah.
يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا اتَّقُوا اللَّهَ وَقُولُوا قَوْلًا سَدِيدًا
70/Vous qui croyez ! Craignez Allah ! Tenez des propos justes !
يُصْلِحْ لَكُمْ أَعْمَالَكُمْ وَيَغْفِرْ لَكُمْ ذُنُوبَكُمْ ۗ وَمَن يُطِعِ اللَّهَ وَرَسُولَهُ فَقَدْ فَازَ فَوْزًا عَظِيمًا
71/Il vous rendra vertueux et vous pardonnera vos péchés. Quiconque obéit à Allah et à Son Messager jouira d’une immense félicité.
إِنَّا عَرَضْنَا الْأَمَانَةَ عَلَى السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضِ وَالْجِبَالِ فَأَبَيْنَ أَن يَحْمِلْنَهَا وَأَشْفَقْنَ مِنْهَا وَحَمَلَهَا الْإِنسَانُ ۖ إِنَّهُ كَانَ ظَلُومًا جَهُولًا
72/Nous avons proposé aux cieux, à la terre et aux montagnes d’assumer la grande responsabilité[1096] qu’ils ont déclinée par crainte de ne pouvoir l’assumer, contrairement à l’homme qui, par ignorance, l’a acceptée, se montrant injuste envers lui-même.
[1096] Celle d’obéir à leur Seigneur, selon nombre de commentateurs.
لِّيُعَذِّبَ اللَّهُ الْمُنَافِقِينَ وَالْمُنَافِقَاتِ وَالْمُشْرِكِينَ وَالْمُشْرِكَاتِ وَيَتُوبَ اللَّهُ عَلَى الْمُؤْمِنِينَ وَالْمُؤْمِنَاتِ ۗ وَكَانَ اللَّهُ غَفُورًا رَّحِيمًا
73/Allah châtiera ainsi les hypocrites, hommes et femmes, et les idolâtres, hommes et femmes, et pardonnera aux croyants et aux croyantes. Allah est Très Clément et Très Miséricordieux.