Sourate At-Tin (n°95) Le Figuier
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Nom de la sourate
La sourate a été nommée d'après le tout premier mot "at-tin".
Période de révélation
Selon Qatadah, cette sourate est médinoise. Deux avis différents ont été rapportés par Ibn Abbas : premièrement, qu'il s'agit d'une sourate mecquoise, et deuxièmement, qu'elle est médinoise. Cependant, la majorité des savants la considèrent comme une révélation mecquoise, dont un symbole manifeste est l'utilisation des mots "hadh-al-balad-il-amin" (cette cité de paix) pour désigner La Mecque.
De toute évidence, si elle avait été révélée à Médine, il ne serait pas correct d'utiliser les mots "cette cité" pour La Mecque. De plus, une étude du contenu de la sourate montre qu'elle appartient à la toute première période de La Mecque, car on n'y trouve aucun signe indiquant que durant la période de sa révélation, un conflit avait commencé entre l'Islam et l'incroyance.
En outre, elle reflète le même style des toutes premières révélations de la période mecquoise, dans lesquelles il a été brièvement et succinctement fait comprendre aux gens que le jugement de l'au-delà est nécessaire et absolument rationnel.
Thème et sujet
Son thème est les récompenses et les punitions de l'au-delà. Dans ce but, après avoir prêté serment par les habitats de quelques prophètes illustres, il a été déclaré qu'Allah a créé l'homme dans le plus excellent des moules.
Bien qu'à d'autres endroits du Coran, cette vérité ait été exprimée de différentes manières, par exemple, à certains endroits il a été dit : "Allah a fait de l'homme Son représentant sur terre et a ordonné aux anges de se prosterner devant lui (Al-Baqarah : 30,34, Al-Anam : 165, Al-Araf : 11, Al-Hijr : 28-29, An-Naml : 62, Suad : 71-73) ;" à d'autres que : "L'homme est devenu porteur de la confiance divine, que la terre, les cieux et les montagnes n'avaient pas le pouvoir de porter (Al-Ahzab : 72) ;" et à d'autres encore que : "Nous avons honoré les enfants d'Adam et les avons élevés au-dessus de beaucoup de Nos autres créatures (Bani Israil : 70)", pourtant ici la déclaration faite sous serment en particulier par les habitats des prophètes, à savoir que l'homme a été créé dans le plus beau des moules, signifie que l'humanité a été dotée d'un moule et d'une nature si excellents qu'ils ont donné naissance à des hommes capables d'atteindre la plus haute position de la prophétie, une position plus élevée qu'aucune autre créature de Dieu n'a atteinte.
Ensuite, il a été déclaré qu'il existe deux sortes d'hommes : ceux qui, bien qu'ayant été créés dans le plus beau des moules, s'inclinent vers le mal et dont la dégénérescence morale les réduit au plus bas des bas, et ceux qui, en adoptant la voie de la foi et de la droiture, restent à l'abri de la dégénérescence et conformes à la noble position, qui est l'exigence nécessaire du fait d'avoir été créés dans le meilleur des moules.
L'existence parmi les hommes de ces deux sortes d'individus est une réalité factuelle que personne ne peut nier, car on l'observe et on en fait l'expérience partout dans la société, en tout temps.
En conclusion, cette réalité factuelle a été utilisée comme argument pour prouver que lorsque parmi les gens il existe ces deux sortes distinctes et bien séparées, comment peut-on nier le jugement et la rétribution pour les actes ? Si les moralement dégradés ne sont pas punis et les moralement purs et élevés ne sont pas récompensés, et que tous finissent pareillement dans la poussière, cela signifierait qu'il n'y a pas de justice dans le Royaume de Dieu ; alors que la nature humaine et le bon sens exigent qu'un juge rende justice. Comment peut-on alors concevoir qu'Allah, qui est le plus juste de tous les juges, ne rende pas justice ?
Lire la sourate At-Tin en français
en arabe
بِسْمِ اللَّهِ الرَّحْمَـٰنِ الرَّحِيمِ Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
بِّسْمِ اللَّهِ الرَّحْمَـٰنِ الرَّحِيمِ وَالتِّينِ وَالزَّيْتُونِ
1/Par le figuier et l’olivier !
وَطُورِ سِينِينَ
2/Par le mont Sinaï !
وَهَـٰذَا الْبَلَدِ الْأَمِينِ
3/Par cette cité sûre[1589] !
[1589] Le « figuier et l’olivier » désignent, selon Ibn Kathîr, Jérusalem, ville où Jésus a prêché l’Evangile. Rappelons qu’une colline bien connue porte dans cette ville le nom de « mont des Oliviers ». Le « mont Sinaï » est le lieu où le Seigneur s’est adressé à Moïse. Quant à la « cité sûre », il s’agit de la Mecque, ville natale de Mouhammad où une partie du Coran - dont justement cette sourate - a été révélée. Le Seigneur jure donc ici par trois lieux hautement symboliques pour les trois religions révélées, lieux où s’est glorieusement manifestée Sa révélation.
لَقَدْ خَلَقْنَا الْإِنسَانَ فِي أَحْسَنِ تَقْوِيمٍ
4/Nous avons créé l’homme en le dotant de la nature la plus pure[1590],
[1590] Une nature le disposant à adorer son Seigneur sans Lui associer d’autres divinités. Allah dit par ailleurs : « Tourne-toi donc, en monothéiste pur et sincère, vers la vraie religion, la religion naturelle à laquelle Allah a prédisposé les hommes » (sourate 30, verset 30).
ثُمَّ رَدَدْنَاهُ أَسْفَلَ سَافِلِينَ
5/avant de lui faire connaître la plus infâme déchéance[1591].
[1591] En le laissant pervertir sa nature et renier son Créateur.
إِلَّا الَّذِينَ آمَنُوا وَعَمِلُوا الصَّالِحَاتِ فَلَهُمْ أَجْرٌ غَيْرُ مَمْنُونٍ
6/A l’exception de ceux qui croient et accomplissent de bonnes œuvres, auxquels est réservée une récompense dont ils ne seront jamais privés.
فَمَا يُكَذِّبُكَ بَعْدُ بِالدِّينِ
7/Qu’est-ce qui peut, après cela, vous faire encore douter du Jugement dernier ?
أَلَيْسَ اللَّهُ بِأَحْكَمِ الْحَاكِمِينَ
8/Allah n’est-Il pas le plus équitable et le plus sage des juges ?