Sourate Yousouf (n°12) Joseph

Sourate Yousouf (n°12)

Contexte et circonstances de la révélation de cette sourate

Le contenu de cette sourate suggère qu'elle a été révélée durant la dernière période de la vie du Prophète à La Mecque, à un moment où les Quraïch complotaient pour le tuer, l'exiler ou l'emprisonner. C'est alors que certains mécréants, probablement à l'instigation des Juifs, lui posèrent une question pour le mettre à l'épreuve : "Pour quelle raison les Israélites se sont-ils rendus en Égypte ?" Ils choisirent cette interrogation car ils savaient que cette histoire était inconnue des Arabes, n'étant mentionnée dans aucune de leurs traditions, et que le Prophète n'y avait jamais fait allusion auparavant. Ils s'attendaient donc à ce qu'il soit incapable de fournir une réponse satisfaisante, qu'il élude d'abord la question puis tente de se renseigner auprès d'un Juif, ce qui aurait totalement sapé sa crédibilité. Mais contrairement à leurs attentes, la situation se retourna contre eux, car Allah révéla alors l'histoire complète du prophète Joseph, que le Prophète leur récita immédiatement. Cela plaça les Quraïch dans une position très inconfortable, car non seulement leur stratagème échoua, mais cela leur servit aussi de mise en garde, comme pour leur signifier : "De même que vous vous comportez envers ce Prophète, les frères du prophète Joseph se sont comportés envers lui ; vous connaîtrez donc un destin similaire."

Finalités de la révélation

Il ressort clairement de ce qui précède que cette sourate a été révélée dans un double objectif :

Premièrement, elle visait à apporter la preuve de la prophétie de Muhammad (que la paix d'Allah soit sur lui), celle-là même que ses détracteurs exigeaient, afin de démontrer de manière irréfutable que son savoir ne reposait pas sur de simples rumeurs, mais émanait de la Révélation divine. Cet aspect est explicitement énoncé dans les versets introductifs et clairement expliqué dans la conclusion.

Deuxièmement, elle avait pour but de mettre en garde les Quraïch et de les avertir que leur conflit avec le Prophète se solderait par sa victoire sur eux. Tout comme ils persécutaient alors leur frère, le Prophète, les frères du prophète Joseph l'avaient traité de façon similaire. Il fut indirectement signifié aux Quraïch qu'ils échoueraient également dans leurs desseins malveillants, tout comme les frères du prophète Joseph avaient échoué dans son cas, même après l'avoir jeté au fond d'un puits. Car nul ne peut contrecarrer la volonté Divine. Et tout comme les frères du prophète Joseph avaient dû s'incliner devant lui, un jour les Quraïch devraient implorer le pardon de leur frère qu'ils tentaient alors d'anéantir. Cela aussi a été clairement énoncé au verset 7 : "Il y a assurément des signes dans cette histoire de Joseph et de ses frères pour ceux parmi les Quraïch qui s'interrogent."

En réalité, en appliquant cette histoire à leur conflit, le Coran avait formulé une prophétie audacieuse et limpide, qui s'est littéralement accomplie dans la décennie qui suivit. À peine deux ans après sa révélation, les Quraïch complotèrent pour assassiner le Prophète comme les frères du prophète Joseph, et il dut émigrer de La Mecque à Médine, où il acquit le même type d'autorité que le prophète Joseph avait acquis en Égypte. Finalement, les Quraïch durent s'humilier devant lui tout comme les frères du prophète Joseph, quand ils implorèrent humblement : "Fais-nous miséricorde, car Allah récompense généreusement ceux qui font preuve de miséricorde" (verset 88), et le prophète Joseph leur pardonna généreusement (bien qu'il eût tout pouvoir de se venger d'eux), en déclarant : "Aujourd'hui, aucun blâme ne vous sera infligé. Qu'Allah vous pardonne : Il est le plus Miséricordieux" (verset 92).

Lors de la conquête de La Mecque, les Quraïch vaincus se présentèrent humblement devant le Prophète, qui avait le pouvoir de se venger de toutes les atrocités qu'ils lui avaient fait subir. Pourtant, au lieu de cela, il leur demanda simplement : "Que pensez-vous que je vais faire de vous maintenant ?" Ils répondirent : "Tu es un frère magnanime, fils d'un frère magnanime." Touché par ces paroles, il leur accorda un généreux pardon en déclarant : "Je vous répondrai comme Joseph l'a fait à ses frères : '...aujourd'hui, aucun reproche ne vous sera fait ; vous êtes pardonnés.'"

Leçons et enseignements

Le Coran ne se contente pas de narrer cette histoire comme un simple récit, mais l'utilise, comme à son habitude, pour transmettre le Message de diverses manières :

Tout au long de la narration, le Coran souligne que la Foi des prophètes Abraham, Isaac, Jacob et Joseph (que la paix d'Allah soit sur eux tous) était identique à celle du prophète Muhammad (que la paix d'Allah soit sur lui) et qu'ils appelaient les gens au même Message que celui proclamé par Muhammad (que la paix d'Allah soit sur lui).

Ensuite, il met en parallèle les personnages du prophète Jacob et du prophète Joseph avec ceux des frères de Joseph, des membres de la caravane, du dignitaire de la cour, d'Al Aziz d'Égypte et de sa femme, des "dames" d'Égypte et des dirigeants d'Égypte. Il pose ainsi une question silencieuse au lecteur, comme pour dire : "Compare les premiers, façonnés par l'Islam sur le socle de l'adoration d'Allah et de la responsabilité dans l'Au-delà, avec les seconds, façonnés par la mécréance et l'"ignorance" sur l'adoration du monde et le mépris d'Allah et de l'Au-delà. Décide par toi-même lequel de ces deux modèles tu choisirais."

Le Coran utilise cette histoire pour mettre en lumière une autre vérité : quoi qu'Allah veuille, Il l'accomplit, et l'homme ne peut jamais contrecarrer Son plan par ses stratagèmes, ni l'empêcher de se réaliser, ni le modifier de quelque manière que ce soit. Bien au contraire, il arrive souvent que l'homme adopte une mesure pour réaliser son propre dessein, croyant avoir fait ce qu'il fallait pour y parvenir, mais découvre finalement avec consternation qu'il a fait quelque chose qui allait à l'encontre de son propre dessein et qui favorisait le dessein Divin. Lorsque les frères du prophète Joseph le jetèrent dans le puits, ils crurent s'être débarrassés une fois pour toutes de l'obstacle sur leur chemin, mais en réalité, ils avaient ouvert la voie au dessein Divin de faire de lui le dirigeant de l'Égypte, devant qui ils devraient finalement s'humilier. De même, la femme d'Aziz avait envoyé le prophète Joseph en prison, pensant s'être vengée de lui, mais en fait, elle lui avait fourni l'occasion de devenir le dirigeant de l'Égypte et de la couvrir de honte en confessant publiquement son propre péché.

Ces exemples prouvent que même si le monde entier s'unissait pour provoquer la chute de celui qu'Allah veut élever, il n'y parviendrait pas. Au contraire, les mesures mêmes "sûres et efficaces" adoptées par les frères pour rabaisser Joseph furent utilisées par Allah pour le succès de Joseph et pour l'humiliation et le déshonneur de ses frères. D'autre part, si Allah veut la chute de quelqu'un, aucune mesure, aussi efficace soit-elle, ne pourra l'élever : au contraire, elle contribuera à sa chute et au déshonneur de ceux qui l'adopteront.

De plus, l'histoire contient d'autres leçons pour ceux qui ont l'intention de suivre la voie d'Allah. La première est qu'il faut rester dans les limites prescrites par la Loi Divine, dans ses buts, ses objectifs et ses mesures, car le succès et l'échec sont entièrement entre les mains d'Allah. Par conséquent, si l'on adopte des buts purs et des mesures licites mais que l'on échoue, on échappera au moins à l'ignominie et au déshonneur. En revanche, celui qui adopte un but impur et des mesures illicites pour l'atteindre, non seulement subira inévitablement l'ignominie et le déshonneur dans l'Au-delà, mais court aussi le risque de l'ignominie et du déshonneur dans ce monde.

La deuxième leçon est que ceux qui s'efforcent pour la cause de la vérité et de la droiture, qui placent leur confiance en Allah et Lui confient toutes leurs affaires, reçoivent de Lui consolation et réconfort. Cela les aide à faire face à leurs adversaires avec assurance et courage, sans perdre cœur lorsqu'ils sont confrontés aux mesures apparemment terrifiantes de puissants ennemis. Ils persévèrent dans leur tâche sans crainte et laissent les résultats entre les mains d'Allah.

L'histoire du prophète Joseph nous livre un enseignement précieux : un Croyant doté d'un caractère authentiquement Islamique et d'une grande sagesse peut, par la seule force de sa personnalité, conquérir des nations entières. Ce récit extraordinaire illustre comment un homme à la noblesse d'âme et à la pureté exemplaires peut triompher même dans les circonstances les plus adverses. Arrivé en Égypte à l'âge de dix-sept ans, étranger, solitaire et démuni, le prophète Joseph fut vendu comme esclave, condition dont la dureté à cette époque est bien connue des historiens. Accusé à tort d'un crime moral abject, il fut ensuite emprisonné pour une durée indéterminée. Pourtant, tout au long de ces épreuves, il fit preuve de qualités morales si élevées qu'elles lui permirent d'accéder aux plus hautes fonctions du pays.

Contexte historique et géographique

Pour mieux appréhender cette histoire, il est utile de connaître quelques éléments de contexte historique et géographique :

Fils du prophète Jacob, petit-fils du prophète Isaac et arrière-petit-fils du prophète Abraham (que la paix d'Allah soit sur eux tous), le prophète Joseph était l'un des douze fils de Jacob, nés de quatre épouses différentes. Lui et son jeune frère Benjamin étaient les enfants d'une même mère, tandis que leurs dix demi-frères étaient issus des autres épouses. Le prophète Jacob s'était établi à Hébron (Palestine), où avaient vécu avant lui son père Isaac et son grand-père Abraham, qui y possédaient également des terres à Sichem.

Selon les exégètes bibliques, le prophète Joseph serait né aux alentours de 906 av. J.-C., et les événements relatés au début de cette histoire se seraient déroulés vers 890 av. J.-C., lorsqu'il avait dix-sept ans et qu'il fut jeté dans un puits après avoir eu un rêve prémonitoire. D'après les traditions bibliques et talmudiques, ce puits se trouvait près de Dothan, au nord de Sichem, et la caravane qui recueillit Joseph venait de Galaad (Transjordanie) et se dirigeait vers l'Égypte.

À cette période, l'Égypte était gouvernée par la quinzième dynastie, dont les souverains sont connus sous le nom de rois Hyksos. D'origine arabe, ils avaient émigré de Palestine et de Syrie vers l'Égypte aux alentours de 2000 av. J.-C. et s'étaient emparés du pouvoir, profitant des conflits internes qui agitaient le pays. Les historiens arabes et les commentateurs du Coran les ont identifiés comme étant les Amalécites, ce que les recherches égyptologiques récentes ont confirmé. L'ascension du prophète Joseph et l'installation ultérieure des enfants d'Israël dans la région la plus fertile d'Égypte ne suscitèrent donc pas de résistance, car ils appartenaient à la même ethnie que les dirigeants étrangers du pays.

Les Hyksos régnèrent sur l'Égypte jusqu'à la fin du XVe siècle av. J.-C., période durant laquelle les Israélites détenaient l'essentiel du pouvoir. Le Coran y fait allusion dans le verset 20 de la sourate Al-Ma'idah : "...Il a suscité parmi vous des prophètes et a fait de vous des dirigeants." Par la suite, un vaste mouvement nationaliste renversa cette dynastie et expulsa environ 250 000 Amalécites. Une dynastie copte très intolérante prit alors le pouvoir et s'employa à effacer toute trace de la présence amalécite. C'est à ce moment-là que débuta la persécution des Israélites évoquée dans l'histoire du prophète Moïse.

L'histoire de l'Égypte nous apprend également que les "rois Hyksos" ne vénéraient pas les divinités égyptiennes et avaient importé leurs propres dieux de Syrie dans le but de propager leur religion en Égypte. C'est pourquoi le Coran ne désigne pas le roi contemporain du prophète Joseph par le titre de "Pharaon", associé à la religion du peuple autochtone d'Égypte à laquelle les Hyksos ne croyaient pas, contrairement à la Bible qui utilise ce terme de manière erronée. Il semblerait que les rédacteurs bibliques aient supposé à tort que tous les rois d'Égypte étaient des "Pharaons".

Les chercheurs modernes ayant mené une étude comparative de la Bible et de l'histoire égyptienne s'accordent généralement à penser qu'Apophis était le roi Hyksos contemporain du prophète Joseph.

La capitale de l'Égypte était alors Memphis, dont les vestiges se dressent encore sur les rives du Nil, à 4 miles au sud du Caire. Lorsque le prophète Joseph y fut conduit, il était âgé de 17 ou 18 ans. Il demeura trois ans dans la maison d'Aziz, puis passa neuf années en prison avant de devenir, à l'âge de trente ans, le dirigeant du pays, qu'il gouverna de manière autonome pendant quatre-vingts ans. Au cours de la neuvième ou dixième année de son règne, il fit venir de Palestine son père, le prophète Jacob, accompagné de toute sa famille. Selon la Bible, il les installa dans le pays de Goshen, où ils vécurent jusqu'à l'époque du prophète Moïse. Avant de mourir, le prophète Joseph fit promettre à ses proches sous serment : "Quand vous quitterez ce pays pour retourner sur la terre de vos ancêtres, emportez mes ossements avec vous." Il s'éteignit à l'âge de cent dix ans et fut embaumé.

Lire la sourate Yousouf en français

Versets
en arabe

بِسْمِ اللَّهِ الرَّحْمَـٰنِ الرَّحِيمِ Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux

الر ۚ تِلْكَ آيَاتُ الْكِتَابِ الْمُبِينِ

1/

Alif-Lâm-Râ. Voici les versets du Livre parfaitement clair.

إِنَّا أَنزَلْنَاهُ قُرْآنًا عَرَبِيًّا لَّعَلَّكُمْ تَعْقِلُونَ

2/

Nous avons révélé le Livre sous forme d’une récitation[616] en langue arabe, afin que vous puissiez en comprendre la signification.

[616] Tandis que le Livre - la parole d’Allah - fut révélé à Moïse sous forme d’écrits gravés sur des tables. Ne dit-on pas d’ailleurs, en parlant de la Bible, « les Ecritures », alors que le Livre révélé au prophète Mouhammad est appelé « Coran » (« récitation » ou « lecture », en arabe).

نَحْنُ نَقُصُّ عَلَيْكَ أَحْسَنَ الْقَصَصِ بِمَا أَوْحَيْنَا إِلَيْكَ هَـٰذَا الْقُرْآنَ وَإِن كُنتَ مِن قَبْلِهِ لَمِنَ الْغَافِلِينَ

3/

Nous te relatons, à travers cette révélation du Coran, les récits les plus sublimes et les plus édifiants dont tu n’avais jusqu’ici aucune connaissance.

إِذْ قَالَ يُوسُفُ لِأَبِيهِ يَا أَبَتِ إِنِّي رَأَيْتُ أَحَدَ عَشَرَ كَوْكَبًا وَالشَّمْسَ وَالْقَمَرَ رَأَيْتُهُمْ لِي سَاجِدِينَ

4/

Joseph dit un jour à son père[617] : « Père ! J’ai vu en rêve onze astres, ainsi que le soleil et la lune, tous prosternés devant moi[618]. »

[617] Jacob, fils d’Isaac, lui-même fils d’Abraham. [618] Les exégètes expliquent que les onze étoiles que Joseph vit en rêve représentent ses frères, tandis que le soleil et la lune symbolisent sa mère et son père. Voir la réalisation de ce rêve au verset 100 où tous, par déférence envers lui, se prosternent devant Joseph.

قَالَ يَا بُنَيَّ لَا تَقْصُصْ رُؤْيَاكَ عَلَىٰ إِخْوَتِكَ فَيَكِيدُوا لَكَ كَيْدًا ۖ إِنَّ الشَّيْطَانَ لِلْإِنسَانِ عَدُوٌّ مُّبِينٌ

5/

Jacob dit : « Mon fils ! Garde-toi de décrire ton rêve à tes frères qui pourraient, par jalousie, chercher à te nuire. Satan est en effet l’ennemi déclaré de l’homme.

وَكَذَٰلِكَ يَجْتَبِيكَ رَبُّكَ وَيُعَلِّمُكَ مِن تَأْوِيلِ الْأَحَادِيثِ وَيُتِمُّ نِعْمَتَهُ عَلَيْكَ وَعَلَىٰ آلِ يَعْقُوبَ كَمَا أَتَمَّهَا عَلَىٰ أَبَوَيْكَ مِن قَبْلُ إِبْرَاهِيمَ وَإِسْحَاقَ ۚ إِنَّ رَبَّكَ عَلِيمٌ حَكِيمٌ

6/

C’est ainsi que ton Seigneur portera son choix sur toi en t’enseignant l’interprétation des rêves et en te comblant, toi et la famille de Jacob, de Ses faveurs[619] comme Il a comblé auparavant tes pères Abraham et Isaac. Ton Seigneur est Omniscient et infiniment Sage. »

[619] En faisant de toi un prophète.

لَّقَدْ كَانَ فِي يُوسُفَ وَإِخْوَتِهِ آيَاتٌ لِّلسَّائِلِينَ

7/

Le récit de Joseph et de ses frères est, en vérité, plein d’enseignements pour ceux qui voudraient en être informés.

إِذْ قَالُوا لَيُوسُفُ وَأَخُوهُ أَحَبُّ إِلَىٰ أَبِينَا مِنَّا وَنَحْنُ عُصْبَةٌ إِنَّ أَبَانَا لَفِي ضَلَالٍ مُّبِينٍ

8/

Les frères de Joseph se dirent un jour : « Joseph et son frère[620] sont plus chers à notre père que nous qui pourtant sommes plus nombreux[621]. Notre père est manifestement dans l’erreur !

[620] Benjamin. [621] Joseph et Benjamin, selon les Ecritures, ont pour mère Rachel, l’épouse préférée de Jacob, tandis que la plus grande partie des fils de Jacob lui ont été donnés par Léa, son autre épouse et sœur de Rachel.

اقْتُلُوا يُوسُفَ أَوِ اطْرَحُوهُ أَرْضًا يَخْلُ لَكُمْ وَجْهُ أَبِيكُمْ وَتَكُونُوا مِن بَعْدِهِ قَوْمًا صَالِحِينَ

9/

Tuons Joseph ou abandonnons-le en quelque terre éloignée afin que notre père n’ait d’yeux que pour nous. Nous nous comporterons ensuite en hommes vertueux[622]. »

[622] En nous repentant de notre geste. Autre sens : nous pourrons ensuite vivre en paix.

قَالَ قَائِلٌ مِّنْهُمْ لَا تَقْتُلُوا يُوسُفَ وَأَلْقُوهُ فِي غَيَابَتِ الْجُبِّ يَلْتَقِطْهُ بَعْضُ السَّيَّارَةِ إِن كُنتُمْ فَاعِلِينَ

10/

Mais l’un d’entre eux dit : « Ne tuez pas Joseph ! Jetez-le plutôt, si vous êtes décidés à agir, au fond d’un puits où quelque voyageur de passage pourra le recueillir. »

قَالُوا يَا أَبَانَا مَا لَكَ لَا تَأْمَنَّا عَلَىٰ يُوسُفَ وَإِنَّا لَهُ لَنَاصِحُونَ

11/

Ils dirent : « Qu’as-tu, père, à ne pas vouloir nous confier Joseph auquel nous ne voulons pourtant que du bien ?

أَرْسِلْهُ مَعَنَا غَدًا يَرْتَعْ وَيَلْعَبْ وَإِنَّا لَهُ لَحَافِظُونَ

12/

Laisse-le venir avec nous demain, afin qu’il puisse s’égayer et s’amuser sous notre surveillance. »

قَالَ إِنِّي لَيَحْزُنُنِي أَن تَذْهَبُوا بِهِ وَأَخَافُ أَن يَأْكُلَهُ الذِّئْبُ وَأَنتُمْ عَنْهُ غَافِلُونَ

13/

Jacob répondit : « Je serai bien triste de vous voir l’emmener. Je redoute que, dans un moment d’inattention de votre part, un loup ne vienne le dévorer. »

قَالُوا لَئِنْ أَكَلَهُ الذِّئْبُ وَنَحْنُ عُصْبَةٌ إِنَّا إِذًا لَّخَاسِرُونَ

14/

Ils rétorquèrent : « Si un loup, malgré notre nombre, venait à le dévorer, nous serions vraiment des incapables. »

فَلَمَّا ذَهَبُوا بِهِ وَأَجْمَعُوا أَن يَجْعَلُوهُ فِي غَيَابَتِ الْجُبِّ ۚ وَأَوْحَيْنَا إِلَيْهِ لَتُنَبِّئَنَّهُم بِأَمْرِهِمْ هَـٰذَا وَهُمْ لَا يَشْعُرُونَ

15/

Lorsque, déterminés à l’abandonner au fond d’un puits, ils eurent emmené Joseph avec eux, Nous lui révélâmes : « Tu leur rappelleras un jour ce forfait, sans qu’ils te reconnaissent[623]. »

[623] Voir verset 89 de cette même sourate.

وَجَاءُوا أَبَاهُمْ عِشَاءً يَبْكُونَ

16/

La nuit tombée, ils retournèrent en pleurs auprès de leur père.

قَالُوا يَا أَبَانَا إِنَّا ذَهَبْنَا نَسْتَبِقُ وَتَرَكْنَا يُوسُفَ عِندَ مَتَاعِنَا فَأَكَلَهُ الذِّئْبُ ۖ وَمَا أَنتَ بِمُؤْمِنٍ لَّنَا وَلَوْ كُنَّا صَادِقِينَ

17/

Ils dirent : « Père ! Nous sommes allés rivaliser d’adresse[624], en laissant Joseph près de nos effets. C’est alors qu’un loup est venu le dévorer. Tu ne nous croiras pas, même si nous disons la vérité[625] ! »

[624] Ou : de vitesse. [625] Autre sens : tu ne nous croirais pas, même si nous étions à tes yeux des hommes sincères.

وَجَاءُوا عَلَىٰ قَمِيصِهِ بِدَمٍ كَذِبٍ ۚ قَالَ بَلْ سَوَّلَتْ لَكُمْ أَنفُسُكُمْ أَمْرًا ۖ فَصَبْرٌ جَمِيلٌ ۖ وَاللَّهُ الْمُسْتَعَانُ عَلَىٰ مَا تَصِفُونَ

18/

Ses fils lui présentèrent alors la tunique de Joseph, tachée d’un sang qu’ils attribuèrent faussement à leur frère. Jacob répliqua : « Voilà plutôt un forfait que vous vous êtes plu à tramer. Il ne me reste plus qu’à m’armer de patience avec la plus grande dignité. Qu’Allah me donne la force de supporter vos mensonges ! »

وَجَاءَتْ سَيَّارَةٌ فَأَرْسَلُوا وَارِدَهُمْ فَأَدْلَىٰ دَلْوَهُ ۖ قَالَ يَا بُشْرَىٰ هَـٰذَا غُلَامٌ ۚ وَأَسَرُّوهُ بِضَاعَةً ۚ وَاللَّهُ عَلِيمٌ بِمَا يَعْمَلُونَ

19/

Une caravane fit halte à proximité du puits et envoya un homme tirer de l’eau. Après avoir jeté son seau[626], l’homme dit : « Heureuse trouvaille ! Un jeune garçon ! » Ils dissimulèrent leur découverte, résolus à le vendre comme une vulgaire marchandise. Mais Allah savait parfaitement ce qu’ils faisaient.

[626] Auquel Joseph s’agrippa.

وَشَرَوْهُ بِثَمَنٍ بَخْسٍ دَرَاهِمَ مَعْدُودَةٍ وَكَانُوا فِيهِ مِنَ الزَّاهِدِينَ

20/

Ils le cédèrent donc à bon marché, quelques pièces d’argent, cherchant à tout prix à s’en débarrasser.

وَقَالَ الَّذِي اشْتَرَاهُ مِن مِّصْرَ لِامْرَأَتِهِ أَكْرِمِي مَثْوَاهُ عَسَىٰ أَن يَنفَعَنَا أَوْ نَتَّخِذَهُ وَلَدًا ۚ وَكَذَٰلِكَ مَكَّنَّا لِيُوسُفَ فِي الْأَرْضِ وَلِنُعَلِّمَهُ مِن تَأْوِيلِ الْأَحَادِيثِ ۚ وَاللَّهُ غَالِبٌ عَلَىٰ أَمْرِهِ وَلَـٰكِنَّ أَكْثَرَ النَّاسِ لَا يَعْلَمُونَ

21/

L’Egyptien[627] qui en fit l’acquisition fit cette recommandation à son épouse : « Traite-le convenablement. Il nous sera peut-être utile ou alors pourrons-nous l’adopter. » C’est ainsi que Nous avons établi Joseph dans ce pays afin de lui enseigner l’interprétation des rêves. Nul, en vérité, ne saurait contrecarrer la volonté d’Allah, ce que la plupart des hommes ignorent.

[627] Le grand Intendant d’Egypte.

وَلَمَّا بَلَغَ أَشُدَّهُ آتَيْنَاهُ حُكْمًا وَعِلْمًا ۚ وَكَذَٰلِكَ نَجْزِي الْمُحْسِنِينَ

22/

Lorsque Joseph eut atteint la force de l’âge, Nous lui fîmes don de sagesse et de science. C’est ainsi que Nous récompensons les hommes de bien.

وَرَاوَدَتْهُ الَّتِي هُوَ فِي بَيْتِهَا عَن نَّفْسِهِ وَغَلَّقَتِ الْأَبْوَابَ وَقَالَتْ هَيْتَ لَكَ ۚ قَالَ مَعَاذَ اللَّهِ ۖ إِنَّهُ رَبِّي أَحْسَنَ مَثْوَايَ ۖ إِنَّهُ لَا يُفْلِحُ الظَّالِمُونَ

23/

La maîtresse de maison tenta de le séduire. Après avoir fermé toutes les portes, elle s’exclama : « Viens ! Je suis à toi ! » Joseph répliqua : « Qu’Allah m’en préserve ! Comment pourrais-je trahir mon maître qui m’a si généreusement accueilli ? Les traîtres peuvent-ils espérer prospérer ? »

وَلَقَدْ هَمَّتْ بِهِ ۖ وَهَمَّ بِهَا لَوْلَا أَن رَّأَىٰ بُرْهَانَ رَبِّهِ ۚ كَذَٰلِكَ لِنَصْرِفَ عَنْهُ السُّوءَ وَالْفَحْشَاءَ ۚ إِنَّهُ مِنْ عِبَادِنَا الْمُخْلَصِينَ

24/

Elle le désira et lui-même l’aurait désirée s’il n’avait vu un signe de son Seigneur. C’est ainsi que Nous l’avons préservé du péché et de l’infamie, lui que Nous avons élu parmi Nos serviteurs.

وَاسْتَبَقَا الْبَابَ وَقَدَّتْ قَمِيصَهُ مِن دُبُرٍ وَأَلْفَيَا سَيِّدَهَا لَدَى الْبَابِ ۚ قَالَتْ مَا جَزَاءُ مَنْ أَرَادَ بِأَهْلِكَ سُوءًا إِلَّا أَن يُسْجَنَ أَوْ عَذَابٌ أَلِيمٌ

25/

Alors que tous deux se précipitaient vers la porte[628], elle déchira sa tunique par derrière. Arrivés à la porte, ils se retrouvèrent face au maître de maison auquel la femme dit : « Quelle sanction mérite celui qui a voulu abuser de ton épouse sinon d’être jeté en prison ou d’être impitoyablement châtié ? »

[628] Joseph tentant de lui échapper et elle de le rattraper.

قَالَ هِيَ رَاوَدَتْنِي عَن نَّفْسِي ۚ وَشَهِدَ شَاهِدٌ مِّنْ أَهْلِهَا إِن كَانَ قَمِيصُهُ قُدَّ مِن قُبُلٍ فَصَدَقَتْ وَهُوَ مِنَ الْكَاذِبِينَ

26/

« C’est elle qui a tenté de me séduire », se défendit Joseph. Un parent de l’épouse dit : « Si la tunique de Joseph est déchirée par devant, elle dit la vérité et c’est lui qui ment.

وَإِن كَانَ قَمِيصُهُ قُدَّ مِن دُبُرٍ فَكَذَبَتْ وَهُوَ مِنَ الصَّادِقِينَ

27/

Mais si sa tunique est déchirée par derrière, alors c’est elle qui ment et lui qui est sincère. »

فَلَمَّا رَأَىٰ قَمِيصَهُ قُدَّ مِن دُبُرٍ قَالَ إِنَّهُ مِن كَيْدِكُنَّ ۖ إِنَّ كَيْدَكُنَّ عَظِيمٌ

28/

Constatant que la tunique était déchirée par derrière, le mari dit : « Voilà bien une ruse dont les femmes sont coutumières ! Vos ruses sont redoutables ! »

يُوسُفُ أَعْرِضْ عَنْ هَـٰذَا ۚ وَاسْتَغْفِرِي لِذَنبِكِ ۖ إِنَّكِ كُنتِ مِنَ الْخَاطِئِينَ

29/

Puis, se tournant vers Joseph, il dit : « Joseph, oublie ce qui s’est produit », avant d’ajouter à l’adresse de son épouse : « Et toi, implore pardon pour le péché dont tu t’es rendue coupable. »

وَقَالَ نِسْوَةٌ فِي الْمَدِينَةِ امْرَأَتُ الْعَزِيزِ تُرَاوِدُ فَتَاهَا عَن نَّفْسِهِ ۖ قَدْ شَغَفَهَا حُبًّا ۖ إِنَّا لَنَرَاهَا فِي ضَلَالٍ مُّبِينٍ

30/

Des femmes, en ville, disaient : « L’épouse du grand Intendant tente de séduire son serviteur dont elle est éperdument amoureuse. Elle est manifestement dans l’erreur. »

فَلَمَّا سَمِعَتْ بِمَكْرِهِنَّ أَرْسَلَتْ إِلَيْهِنَّ وَأَعْتَدَتْ لَهُنَّ مُتَّكَأً وَآتَتْ كُلَّ وَاحِدَةٍ مِّنْهُنَّ سِكِّينًا وَقَالَتِ اخْرُجْ عَلَيْهِنَّ ۖ فَلَمَّا رَأَيْنَهُ أَكْبَرْنَهُ وَقَطَّعْنَ أَيْدِيَهُنَّ وَقُلْنَ حَاشَ لِلَّهِ مَا هَـٰذَا بَشَرًا إِنْ هَـٰذَا إِلَّا مَلَكٌ كَرِيمٌ

31/

Blessée par leurs propos qui étaient parvenus à ses oreilles, elle décida de les inviter à une collation. Après les avoir installées dans un salon préparé à cet effet, elle remit à chacune un couteau avant d’ordonner à Joseph de paraître. Troublées par sa vision, incapables de contrôler leurs émotions, les femmes se tailladèrent les mains en s’exclamant : « A Allah ne plaise ! Il ne peut s’agir d’un simple mortel ! Ce ne peut être qu’un ange merveilleux ! »

قَالَتْ فَذَٰلِكُنَّ الَّذِي لُمْتُنَّنِي فِيهِ ۖ وَلَقَدْ رَاوَدتُّهُ عَن نَّفْسِهِ فَاسْتَعْصَمَ ۖ وَلَئِن لَّمْ يَفْعَلْ مَا آمُرُهُ لَيُسْجَنَنَّ وَلَيَكُونًا مِّنَ الصَّاغِرِينَ

32/

Elle leur dit : « Voilà celui que vous me faites le reproche d’aimer. J’ai effectivement tenté de le séduire, mais il a résisté à mes avances. Or, s’il ne se plie pas à ma volonté, il sera certainement jeté en prison et vivra dans l’humiliation. »

قَالَ رَبِّ السِّجْنُ أَحَبُّ إِلَيَّ مِمَّا يَدْعُونَنِي إِلَيْهِ ۖ وَإِلَّا تَصْرِفْ عَنِّي كَيْدَهُنَّ أَصْبُ إِلَيْهِنَّ وَأَكُن مِّنَ الْجَاهِلِينَ

33/

Joseph dit : « Je préfère, Seigneur, me retrouver en prison plutôt que de céder à leurs avances. Mais si Tu ne me préserves pas de leurs intrigues, je crains de me comporter en ignorant et de succomber à la tentation. »

فَاسْتَجَابَ لَهُ رَبُّهُ فَصَرَفَ عَنْهُ كَيْدَهُنَّ ۚ إِنَّهُ هُوَ السَّمِيعُ الْعَلِيمُ

34/

Exauçant sa prière, Son Seigneur, Celui qui entend tout et sait tout, le préserva de leur machination.

ثُمَّ بَدَا لَهُم مِّن بَعْدِ مَا رَأَوُا الْآيَاتِ لَيَسْجُنُنَّهُ حَتَّىٰ حِينٍ

35/

Puis, alors même que son innocence avait été clairement démontrée, ils crurent bon de le jeter un certain temps en prison.

وَدَخَلَ مَعَهُ السِّجْنَ فَتَيَانِ ۖ قَالَ أَحَدُهُمَا إِنِّي أَرَانِي أَعْصِرُ خَمْرًا ۖ وَقَالَ الْآخَرُ إِنِّي أَرَانِي أَحْمِلُ فَوْقَ رَأْسِي خُبْزًا تَأْكُلُ الطَّيْرُ مِنْهُ ۖ نَبِّئْنَا بِتَأْوِيلِهِ ۖ إِنَّا نَرَاكَ مِنَ الْمُحْسِنِينَ

36/

Deux jeunes gens[629] entrèrent en même temps que lui en prison. L’un d’eux lui dit : « Je me suis vu en rêve en train de presser du raisin[630] », tandis que l’autre affirma : « Quant à moi, j’ai rêvé que je portais sur la tête du pain que des oiseaux venaient picorer. Donne-nous l’interprétation de ces rêves. Tu en as visiblement la capacité. »

[629] Ou : deux serviteurs. [630] Pour en faire du vin, précisent certains.

قَالَ لَا يَأْتِيكُمَا طَعَامٌ تُرْزَقَانِهِ إِلَّا نَبَّأْتُكُمَا بِتَأْوِيلِهِ قَبْلَ أَن يَأْتِيَكُمَا ۚ ذَٰلِكُمَا مِمَّا عَلَّمَنِي رَبِّي ۚ إِنِّي تَرَكْتُ مِلَّةَ قَوْمٍ لَّا يُؤْمِنُونَ بِاللَّهِ وَهُم بِالْآخِرَةِ هُمْ كَافِرُونَ

37/

Joseph répondit : « Je vous expliquerai vos rêves avant que votre repas ne vous soit apporté. Cela fait partie des facultés que j’ai reçues de mon Seigneur après avoir renoncé au culte d’un peuple qui ne croit ni en Allah, ni au Jour dernier,

وَاتَّبَعْتُ مِلَّةَ آبَائِي إِبْرَاهِيمَ وَإِسْحَاقَ وَيَعْقُوبَ ۚ مَا كَانَ لَنَا أَن نُّشْرِكَ بِاللَّهِ مِن شَيْءٍ ۚ ذَٰلِكَ مِن فَضْلِ اللَّهِ عَلَيْنَا وَعَلَى النَّاسِ وَلَـٰكِنَّ أَكْثَرَ النَّاسِ لَا يَشْكُرُونَ

38/

pour suivre la religion de mes ancêtres Abraham, Isaac et Jacob. Il ne nous appartient pas d’associer une quelconque divinité à Allah. Cette foi pure de toute idolâtrie est une grâce d’Allah envers nous et envers les hommes, mais la plupart d’entre eux ne sont pas reconnaissants.

يَا صَاحِبَيِ السِّجْنِ أَأَرْبَابٌ مُّتَفَرِّقُونَ خَيْرٌ أَمِ اللَّهُ الْوَاحِدُ الْقَهَّارُ

39/

Mes deux compagnons de prison. Est-il préférable d’adorer une multitude de divinités ou Allah, le Dieu unique qui a soumis à Son pouvoir l’ensemble de la Création ?

مَا تَعْبُدُونَ مِن دُونِهِ إِلَّا أَسْمَاءً سَمَّيْتُمُوهَا أَنتُمْ وَآبَاؤُكُم مَّا أَنزَلَ اللَّهُ بِهَا مِن سُلْطَانٍ ۚ إِنِ الْحُكْمُ إِلَّا لِلَّهِ ۚ أَمَرَ أَلَّا تَعْبُدُوا إِلَّا إِيَّاهُ ۚ ذَٰلِكَ الدِّينُ الْقَيِّمُ وَلَـٰكِنَّ أَكْثَرَ النَّاسِ لَا يَعْلَمُونَ

40/

Vous n’adorez, en dehors d’Allah, que des noms sans aucune réalité que vous et vos ancêtres avez inventés sans vous fonder sur la moindre preuve révélée par Lui. Il n’est d’autorité que celle d’Allah qui vous a ordonné de Lui vouer un culte exclusif et sincère. Telle est la vraie religion, mais la plupart des hommes l’ignorent.

يَا صَاحِبَيِ السِّجْنِ أَمَّا أَحَدُكُمَا فَيَسْقِي رَبَّهُ خَمْرًا ۖ وَأَمَّا الْآخَرُ فَيُصْلَبُ فَتَأْكُلُ الطَّيْرُ مِن رَّأْسِهِ ۚ قُضِيَ الْأَمْرُ الَّذِي فِيهِ تَسْتَفْتِيَانِ

41/

Mes deux compagnons de captivité ! L’un de vous deux[631] recommencera à servir du vin à son maître, tandis que l’autre sera crucifié avant que les oiseaux ne viennent se nourrir de sa tête. Sachez que les rêves dont vous avez demandé l’interprétation se réaliseront. »

[631] L’échanson du roi, selon nombre d’exégètes.

وَقَالَ لِلَّذِي ظَنَّ أَنَّهُ نَاجٍ مِّنْهُمَا اذْكُرْنِي عِندَ رَبِّكَ فَأَنسَاهُ الشَّيْطَانُ ذِكْرَ رَبِّهِ فَلَبِثَ فِي السِّجْنِ بِضْعَ سِنِينَ

42/

Se tournant vers celui dont il savait qu’il aurait la vie sauve, il dit : « Evoque mon cas devant ton maître. » Mais Satan lui fit oublier la requête de Joseph qui demeura donc plusieurs années en prison.

وَقَالَ الْمَلِكُ إِنِّي أَرَىٰ سَبْعَ بَقَرَاتٍ سِمَانٍ يَأْكُلُهُنَّ سَبْعٌ عِجَافٌ وَسَبْعَ سُنبُلَاتٍ خُضْرٍ وَأُخَرَ يَابِسَاتٍ ۖ يَا أَيُّهَا الْمَلَأُ أَفْتُونِي فِي رُؤْيَايَ إِن كُنتُمْ لِلرُّؤْيَا تَعْبُرُونَ

43/

Le roi dit : « J’ai vu en rêve sept vaches grasses dévorées par sept vaches décharnées[632], mais aussi sept épis verts et sept autres desséchés. Donnez-moi l’explication de cette vision vous autres, grands d’Egypte, si vous êtes en mesure d’interpréter les rêves. »

[632] Très maigres.

قَالُوا أَضْغَاثُ أَحْلَامٍ ۖ وَمَا نَحْنُ بِتَأْوِيلِ الْأَحْلَامِ بِعَالِمِينَ

44/

Ils dirent : « Ce n’est là qu’un tissu de rêves. Nous sommes d’ailleurs bien incapables d’interpréter les rêves. »

وَقَالَ الَّذِي نَجَا مِنْهُمَا وَادَّكَرَ بَعْدَ أُمَّةٍ أَنَا أُنَبِّئُكُم بِتَأْوِيلِهِ فَأَرْسِلُونِ

45/

Se souvenant de Joseph après plusieurs années, celui des deux hommes qui eut la vie sauve dit : « Moi, je vous en donnerai l’explication. Laissez-moi aller m’enquérir de leur signification. »

يُوسُفُ أَيُّهَا الصِّدِّيقُ أَفْتِنَا فِي سَبْعِ بَقَرَاتٍ سِمَانٍ يَأْكُلُهُنَّ سَبْعٌ عِجَافٌ وَسَبْعِ سُنبُلَاتٍ خُضْرٍ وَأُخَرَ يَابِسَاتٍ لَّعَلِّي أَرْجِعُ إِلَى النَّاسِ لَعَلَّهُمْ يَعْلَمُونَ

46/

Une fois en sa présence, l’homme dit : « Joseph ! Toi, l’homme véridique ! Donne-nous l’interprétation de ce rêve où l’on voit sept vaches grasses dévorées par sept vaches décharnées, mais aussi sept épis verts et sept autres desséchés, afin qu’à mon retour, ceux qui m’ont envoyé en soient informés. »

قَالَ تَزْرَعُونَ سَبْعَ سِنِينَ دَأَبًا فَمَا حَصَدتُّمْ فَذَرُوهُ فِي سُنبُلِهِ إِلَّا قَلِيلًا مِّمَّا تَأْكُلُونَ

47/

Joseph répondit : « Les récoltes seront abondantes sept années consécutives[633] au cours desquelles vous laisserez en épis les céréales que vous aurez moissonnées[634], à l’exception du minimum nécessaire à votre consommation.

[633] Correspondant aux sept vaches grasses. [634] Afin qu’ils se gâtent moins rapidement.

ثُمَّ يَأْتِي مِن بَعْدِ ذَٰلِكَ سَبْعٌ شِدَادٌ يَأْكُلْنَ مَا قَدَّمْتُمْ لَهُنَّ إِلَّا قَلِيلًا مِّمَّا تُحْصِنُونَ

48/

Viendront ensuite sept années de disette[635] qui épuiseront ce que vous aurez mis en réserve pour les affronter, sauf une petite quantité que vous conserverez.

[635] Symbolisées par les sept vaches maigres.

ثُمَّ يَأْتِي مِن بَعْدِ ذَٰلِكَ عَامٌ فِيهِ يُغَاثُ النَّاسُ وَفِيهِ يَعْصِرُونَ

49/

S’ensuivra alors une année pluvieuse au grand soulagement des hommes qui pourront retourner aux pressoirs. »

وَقَالَ الْمَلِكُ ائْتُونِي بِهِ ۖ فَلَمَّا جَاءَهُ الرَّسُولُ قَالَ ارْجِعْ إِلَىٰ رَبِّكَ فَاسْأَلْهُ مَا بَالُ النِّسْوَةِ اللَّاتِي قَطَّعْنَ أَيْدِيَهُنَّ ۚ إِنَّ رَبِّي بِكَيْدِهِنَّ عَلِيمٌ

50/

Informé, le roi ordonna : « Qu’on m’amène cet homme ! » Mais lorsque l’envoyé du roi fut en sa présence, Joseph lui dit : « Retourne chez ton maître et interroge-le sur l’histoire de ces femmes qui se sont tailladé les mains. Mon Seigneur connaît parfaitement leurs intrigues. »

قَالَ مَا خَطْبُكُنَّ إِذْ رَاوَدتُّنَّ يُوسُفَ عَن نَّفْسِهِ ۚ قُلْنَ حَاشَ لِلَّهِ مَا عَلِمْنَا عَلَيْهِ مِن سُوءٍ ۚ قَالَتِ امْرَأَتُ الْعَزِيزِ الْآنَ حَصْحَصَ الْحَقُّ أَنَا رَاوَدتُّهُ عَن نَّفْسِهِ وَإِنَّهُ لَمِنَ الصَّادِقِينَ

51/

Le roi interrogea alors ces femmes : « Que s’est-il donc passé lorsque vous avez tenté de séduire Joseph ? » Elles dirent : « A Allah ne plaise ! Il n’a, à notre connaissance, commis aucun mal ! » La femme du grand Intendant décida de passer aux aveux : « La vérité éclate à présent. Il dit vrai, c’est moi qui ai tenté de le séduire.

ذَٰلِكَ لِيَعْلَمَ أَنِّي لَمْ أَخُنْهُ بِالْغَيْبِ وَأَنَّ اللَّهَ لَا يَهْدِي كَيْدَ الْخَائِنِينَ

52/

J’affirme cela afin qu’il sache que je ne l’ai pas trahi en son absence[636] et parce que je sais qu’Allah n’assiste jamais les traîtres dans leur entreprise.

[636] Que je n’ai pas trahi Joseph par mes calomnies, selon certains commentateurs ou, que je n’ai pas trahi mon mari, en commettant l’adultère, selon d’autres.

وَمَا أُبَرِّئُ نَفْسِي ۚ إِنَّ النَّفْسَ لَأَمَّارَةٌ بِالسُّوءِ إِلَّا مَا رَحِمَ رَبِّي ۚ إِنَّ رَبِّي غَفُورٌ رَّحِيمٌ

53/

Je ne cherche pas pour autant à m’innocenter. L’homme est sans cesse poussé au mal par son âme, excepté celui que mon Seigneur, par miséricorde, préserve du péché. Mon Seigneur, en vérité, est Très Clément et Très Miséricordieux. »[637]

[637] Selon certains exégètes, dont Ibn Kathîr, ces deux derniers versets, comme l’indique le contexte, rapportent les paroles de la femme du grand Intendant, tandis que la majorité des commentateurs, à l’image d’At-Tabari, attribuent ces mots à Joseph lui-même qui aurait refusé de suivre l’envoyé du roi avant que la vérité n’éclate et que son maître ne sache qu’il ne l’a pas trahi.

وَقَالَ الْمَلِكُ ائْتُونِي بِهِ أَسْتَخْلِصْهُ لِنَفْسِي ۖ فَلَمَّا كَلَّمَهُ قَالَ إِنَّكَ الْيَوْمَ لَدَيْنَا مَكِينٌ أَمِينٌ

54/

Le roi dit : « Qu’on me l’amène ici ! Je souhaite me réserver sa compagnie. » Après s’être entretenu avec lui, le roi lui dit : « Nous t’élevons aux plus hautes dignités et t’investissons de notre confiance aujourd’hui. »

قَالَ اجْعَلْنِي عَلَىٰ خَزَائِنِ الْأَرْضِ ۖ إِنِّي حَفِيظٌ عَلِيمٌ

55/

Joseph dit : « Confie-moi l’intendance des dépôts du pays dont je serai le gardien scrupuleux et averti. »

وَكَذَٰلِكَ مَكَّنَّا لِيُوسُفَ فِي الْأَرْضِ يَتَبَوَّأُ مِنْهَا حَيْثُ يَشَاءُ ۚ نُصِيبُ بِرَحْمَتِنَا مَن نَّشَاءُ ۖ وَلَا نُضِيعُ أَجْرَ الْمُحْسِنِينَ

56/

C’est ainsi que Nous avons assis l’autorité de Joseph dans ce pays où il pouvait désormais s’installer là où il le désirait. Nous touchons de Notre grâce qui Nous voulons, sans jamais laisser se perdre la récompense des hommes de bien.

وَلَأَجْرُ الْآخِرَةِ خَيْرٌ لِّلَّذِينَ آمَنُوا وَكَانُوا يَتَّقُونَ

57/

La récompense de l’au-delà sera toutefois bien meilleure pour ceux qui auront cru et vécu dans la crainte du Seigneur.

وَجَاءَ إِخْوَةُ يُوسُفَ فَدَخَلُوا عَلَيْهِ فَعَرَفَهُمْ وَهُمْ لَهُ مُنكِرُونَ

58/

Les frères de Joseph arrivèrent en Egypte[638] et se présentèrent à lui mais sans le reconnaître, tandis que lui les reconnut immédiatement.

[638] Poussés par la disette qui sévissait également en pays de Canaan.

وَلَمَّا جَهَّزَهُم بِجَهَازِهِمْ قَالَ ائْتُونِي بِأَخٍ لَّكُم مِّنْ أَبِيكُمْ ۚ أَلَا تَرَوْنَ أَنِّي أُوفِي الْكَيْلَ وَأَنَا خَيْرُ الْمُنزِلِينَ

59/

Après avoir pourvu à leur ravitaillement, il leur dit : « Revenez accompagnés d’un frère que vous avez de votre père[639]. Ne voyez-vous pas que je fais bonne mesure et réserve le meilleur accueil ?

[639] Benjamin, leur frère consanguin.

فَإِن لَّمْ تَأْتُونِي بِهِ فَلَا كَيْلَ لَكُمْ عِندِي وَلَا تَقْرَبُونِ

60/

Si vous revenez sans lui, vous ne pourrez plus vous approvisionner ici, ni même revenir dans ce pays ! »

قَالُوا سَنُرَاوِدُ عَنْهُ أَبَاهُ وَإِنَّا لَفَاعِلُونَ

61/

Ils dirent : « Nous ferons de notre mieux pour convaincre son père de le laisser nous accompagner. »

وَقَالَ لِفِتْيَانِهِ اجْعَلُوا بِضَاعَتَهُمْ فِي رِحَالِهِمْ لَعَلَّهُمْ يَعْرِفُونَهَا إِذَا انقَلَبُوا إِلَىٰ أَهْلِهِمْ لَعَلَّهُمْ يَرْجِعُونَ

62/

Joseph ordonna à ses serviteurs : « Replacez dans leurs bagages l’argent qu’ils ont déboursé[640], en espérant qu’en le découvrant, une fois de retour chez eux, ils seront incités à revenir. »

[640] En échange des denrées qu’ils ont achetées. Il peut également s’agir de marchandises que les fils de Jacob sont venus troquer contre de la nourriture.

فَلَمَّا رَجَعُوا إِلَىٰ أَبِيهِمْ قَالُوا يَا أَبَانَا مُنِعَ مِنَّا الْكَيْلُ فَأَرْسِلْ مَعَنَا أَخَانَا نَكْتَلْ وَإِنَّا لَهُ لَحَافِظُونَ

63/

De retour auprès de leur père, ils dirent : « Père ! Il nous sera à l’avenir interdit de nous ravitailler si nous nous présentons sans notre frère. Laisse-le donc venir avec nous, nous saurons veiller sur lui. »

قَالَ هَلْ آمَنُكُمْ عَلَيْهِ إِلَّا كَمَا أَمِنتُكُمْ عَلَىٰ أَخِيهِ مِن قَبْلُ ۖ فَاللَّهُ خَيْرٌ حَافِظًا ۖ وَهُوَ أَرْحَمُ الرَّاحِمِينَ

64/

Il répondit : « Dois-je vous le confier comme autrefois je vous ai confié la garde de son frère ? Mais Allah, dont la miséricorde est sans égale, saura veiller sur lui mieux que vous. »

وَلَمَّا فَتَحُوا مَتَاعَهُمْ وَجَدُوا بِضَاعَتَهُمْ رُدَّتْ إِلَيْهِمْ ۖ قَالُوا يَا أَبَانَا مَا نَبْغِي ۖ هَـٰذِهِ بِضَاعَتُنَا رُدَّتْ إِلَيْنَا ۖ وَنَمِيرُ أَهْلَنَا وَنَحْفَظُ أَخَانَا وَنَزْدَادُ كَيْلَ بَعِيرٍ ۖ ذَٰلِكَ كَيْلٌ يَسِيرٌ

65/

Découvrant, en déballant leurs bagages, que leurs biens leur avaient été rendus, ils dirent : « Que désirer de plus, père ? Nos biens nous ont été restitués. Si nous repartons avec lui, nous pourrons ravitailler notre famille, tout en veillant sur notre frère qui, par sa seule présence, nous permettra d’obtenir facilement la charge d’un âne[641] supplémentaire. »

[641] Le terme arabe employé désigne toute bête de somme. Certains traduisent donc par « la charge d’un chameau ».

قَالَ لَنْ أُرْسِلَهُ مَعَكُمْ حَتَّىٰ تُؤْتُونِ مَوْثِقًا مِّنَ اللَّهِ لَتَأْتُنَّنِي بِهِ إِلَّا أَن يُحَاطَ بِكُمْ ۖ فَلَمَّا آتَوْهُ مَوْثِقَهُمْ قَالَ اللَّهُ عَلَىٰ مَا نَقُولُ وَكِيلٌ

66/

Jacob dit : « Je ne le laisserai vous accompagner que si vous jurez par Allah de me le ramener à moins d’être totalement vaincus. » Ayant reçu cet engagement de ses fils, il leur dit : « Allah est témoin de ce que nous disons. »

وَقَالَ يَا بَنِيَّ لَا تَدْخُلُوا مِن بَابٍ وَاحِدٍ وَادْخُلُوا مِنْ أَبْوَابٍ مُّتَفَرِّقَةٍ ۖ وَمَا أُغْنِي عَنكُم مِّنَ اللَّهِ مِن شَيْءٍ ۖ إِنِ الْحُكْمُ إِلَّا لِلَّهِ ۖ عَلَيْهِ تَوَكَّلْتُ ۖ وَعَلَيْهِ فَلْيَتَوَكَّلِ الْمُتَوَكِّلُونَ

67/

Il leur fit cette recommandation : « Mes fils ! Gardez-vous de pénétrer dans la cité où vous vous rendez par une seule et même entrée, mais plutôt par des portes séparées. Mes conseils ne vous seront toutefois d’aucune utilité contre les décrets d’Allah auquel appartient toute décision et auquel je m’en remets entièrement. C’est à Lui, en effet, que doivent s’en remettre ceux qui cherchent un appui sûr. »

وَلَمَّا دَخَلُوا مِنْ حَيْثُ أَمَرَهُمْ أَبُوهُم مَّا كَانَ يُغْنِي عَنْهُم مِّنَ اللَّهِ مِن شَيْءٍ إِلَّا حَاجَةً فِي نَفْسِ يَعْقُوبَ قَضَاهَا ۚ وَإِنَّهُ لَذُو عِلْمٍ لِّمَا عَلَّمْنَاهُ وَلَـٰكِنَّ أَكْثَرَ النَّاسِ لَا يَعْلَمُونَ

68/

Leur entrée dans la ville, conformément aux recommandations de leur père, ne pouvait en rien les soustraire au décret d’Allah. Il s’agissait seulement d’une précaution que Jacob ressentit le besoin de prendre. Il savait parfaitement, comme Nous le lui avons enseigné, que rien ne peut modifier Nos arrêts, ce que la plupart des hommes ignorent.

وَلَمَّا دَخَلُوا عَلَىٰ يُوسُفَ آوَىٰ إِلَيْهِ أَخَاهُ ۖ قَالَ إِنِّي أَنَا أَخُوكَ فَلَا تَبْتَئِسْ بِمَا كَانُوا يَعْمَلُونَ

69/

Lorsqu’ils se présentèrent à Joseph, ce dernier dit en aparté à son frère Benjamin : « Je suis ton frère. Ne sois donc plus attristé par leur conduite passée. »

فَلَمَّا جَهَّزَهُم بِجَهَازِهِمْ جَعَلَ السِّقَايَةَ فِي رَحْلِ أَخِيهِ ثُمَّ أَذَّنَ مُؤَذِّنٌ أَيَّتُهَا الْعِيرُ إِنَّكُمْ لَسَارِقُونَ

70/

Après avoir fait charger leurs montures, Joseph ordonna qu’une coupe soit dissimulée dans les bagages de son frère. Puis un homme les interpella : « Caravaniers ! Vous êtes des voleurs ! »

قَالُوا وَأَقْبَلُوا عَلَيْهِم مَّاذَا تَفْقِدُونَ

71/

Se retournant vers les Egyptiens, les frères de Joseph demandèrent : « Que cherchez-vous ? »

قَالُوا نَفْقِدُ صُوَاعَ الْمَلِكِ وَلِمَن جَاءَ بِهِ حِمْلُ بَعِيرٍ وَأَنَا بِهِ زَعِيمٌ

72/

Ils répondirent : « Nous cherchons la coupe du roi. Celui qui la rapportera obtiendra la charge d’un âne. » « Je m’en porte garant », ajouta l’un d’eux.

قَالُوا تَاللَّهِ لَقَدْ عَلِمْتُم مَّا جِئْنَا لِنُفْسِدَ فِي الْأَرْضِ وَمَا كُنَّا سَارِقِينَ

73/

Les frères de Joseph dirent : « Par Allah ! Vous savez très bien que nous ne sommes pas venus dans ce pays pour commettre le mal et que nous ne sommes pas des voleurs. »

قَالُوا فَمَا جَزَاؤُهُ إِن كُنتُمْ كَاذِبِينَ

74/

Les hommes présents demandèrent : « Quelle peine devra être infligée au voleur, s’il s’avère que vous êtes des menteurs ? »

قَالُوا جَزَاؤُهُ مَن وُجِدَ فِي رَحْلِهِ فَهُوَ جَزَاؤُهُ ۚ كَذَٰلِكَ نَجْزِي الظَّالِمِينَ

75/

Ils répondirent : « Celui dans les bagages duquel la coupe sera découverte devra, en punition de son geste, être livré à sa victime[642]. C’est ainsi que nous punissons les voleurs. »

[642] Qui en fera son esclave.

فَبَدَأَ بِأَوْعِيَتِهِمْ قَبْلَ وِعَاءِ أَخِيهِ ثُمَّ اسْتَخْرَجَهَا مِن وِعَاءِ أَخِيهِ ۚ كَذَٰلِكَ كِدْنَا لِيُوسُفَ ۖ مَا كَانَ لِيَأْخُذَ أَخَاهُ فِي دِينِ الْمَلِكِ إِلَّا أَن يَشَاءَ اللَّهُ ۚ نَرْفَعُ دَرَجَاتٍ مَّن نَّشَاءُ ۗ وَفَوْقَ كُلِّ ذِي عِلْمٍ عَلِيمٌ

76/

Joseph commença par examiner leurs bagages avant ceux de son frère[643] dont il finit par extraire la coupe. C’est ainsi que Nous avons inspiré cette manœuvre à Joseph qui ne pouvait se saisir de son frère selon la loi du pays, à moins qu’Allah n’en décide ainsi. Nous élevons en rang qui Nous voulons[644]. Mais il n’est d’érudit qui ne trouve plus savant que lui.

[643] Afin de ne pas éveiller leurs soupçons. [644] Par la science que Nous lui accordons.

قَالُوا إِن يَسْرِقْ فَقَدْ سَرَقَ أَخٌ لَّهُ مِن قَبْلُ ۚ فَأَسَرَّهَا يُوسُفُ فِي نَفْسِهِ وَلَمْ يُبْدِهَا لَهُمْ ۚ قَالَ أَنتُمْ شَرٌّ مَّكَانًا ۖ وَاللَّهُ أَعْلَمُ بِمَا تَصِفُونَ

77/

Les frères de Joseph dirent : « S’il a volé, l’un de ses frères a dû agir de la sorte avant lui. » Joseph, qui ne montra aucune réaction, se dit en lui-même : « Votre conduite est encore plus infâme. Mais Allah sait la vilénie de vos calomnies. »

قَالُوا يَا أَيُّهَا الْعَزِيزُ إِنَّ لَهُ أَبًا شَيْخًا كَبِيرًا فَخُذْ أَحَدَنَا مَكَانَهُ ۖ إِنَّا نَرَاكَ مِنَ الْمُحْسِنِينَ

78/

Ils dirent : « Grand Intendant ! Son père est très âgé, retiens l’un de nous à sa place. Nous voyons en toi un homme de bien. »

قَالَ مَعَاذَ اللَّهِ أَن نَّأْخُذَ إِلَّا مَن وَجَدْنَا مَتَاعَنَا عِندَهُ إِنَّا إِذًا لَّظَالِمُونَ

79/

Joseph répondit : « Qu’Allah nous garde de retenir un autre homme que celui chez qui nous avons retrouvé notre bien. Nous serions vraiment injustes en agissant ainsi. »

فَلَمَّا اسْتَيْأَسُوا مِنْهُ خَلَصُوا نَجِيًّا ۖ قَالَ كَبِيرُهُمْ أَلَمْ تَعْلَمُوا أَنَّ أَبَاكُمْ قَدْ أَخَذَ عَلَيْكُم مَّوْثِقًا مِّنَ اللَّهِ وَمِن قَبْلُ مَا فَرَّطتُمْ فِي يُوسُفَ ۖ فَلَنْ أَبْرَحَ الْأَرْضَ حَتَّىٰ يَأْذَنَ لِي أَبِي أَوْ يَحْكُمَ اللَّهُ لِي ۖ وَهُوَ خَيْرُ الْحَاكِمِينَ

80/

Désespérant de le fléchir, ils se mirent à l’écart pour se concerter. L’aîné dit : « Avez-vous oublié que vous avez pris un engagement envers votre père et que déjà vous avez manqué à votre parole au sujet de Joseph ? Je ne quitterai donc pas ce pays avant que mon père ne me l’ait permis ou qu’Allah, le plus équitable des juges, n’ait rendu Son jugement en ma faveur.

ارْجِعُوا إِلَىٰ أَبِيكُمْ فَقُولُوا يَا أَبَانَا إِنَّ ابْنَكَ سَرَقَ وَمَا شَهِدْنَا إِلَّا بِمَا عَلِمْنَا وَمَا كُنَّا لِلْغَيْبِ حَافِظِينَ

81/

Retournez auprès de notre père et dites-lui : « Père ! Ton fils a commis un vol. Nous ne rapportons que ce dont nous avons été témoins, sans savoir ce qui s’est réellement produit[645].

[645] Autre sens : Nous ne pouvions savoir qu’il se rendrait coupable d’un vol.

وَاسْأَلِ الْقَرْيَةَ الَّتِي كُنَّا فِيهَا وَالْعِيرَ الَّتِي أَقْبَلْنَا فِيهَا ۖ وَإِنَّا لَصَادِقُونَ

82/

Tu peux interroger les habitants de la cité où nous avons séjourné et la caravane dans laquelle nous sommes arrivés. Nous disons la vérité. »

قَالَ بَلْ سَوَّلَتْ لَكُمْ أَنفُسُكُمْ أَمْرًا ۖ فَصَبْرٌ جَمِيلٌ ۖ عَسَى اللَّهُ أَن يَأْتِيَنِي بِهِمْ جَمِيعًا ۚ إِنَّهُ هُوَ الْعَلِيمُ الْحَكِيمُ

83/

Le père répliqua : « Voilà plutôt un forfait que vous vous êtes plu à tramer. Il ne me reste plus qu’à m’armer de patience avec la plus grande dignité. Allah, l’Omniscient, l’infiniment Sage, me les rendra peut-être tous un jour. »

وَتَوَلَّىٰ عَنْهُمْ وَقَالَ يَا أَسَفَىٰ عَلَىٰ يُوسُفَ وَابْيَضَّتْ عَيْنَاهُ مِنَ الْحُزْنِ فَهُوَ كَظِيمٌ

84/

Se détournant d’eux, il ajouta : « Comme je suis triste de l’absence de Joseph ! » La prunelle de ses yeux avait blanchi à cause de la douleur qui l’accablait[646] et qu’il avait de la peine à contenir.

[646] Et de ses pleurs.

قَالُوا تَاللَّهِ تَفْتَأُ تَذْكُرُ يُوسُفَ حَتَّىٰ تَكُونَ حَرَضًا أَوْ تَكُونَ مِنَ الْهَالِكِينَ

85/

Ils dirent : « Par Allah ! Tu n’auras de cesse d’évoquer Joseph jusqu’à te consumer de douleur ou mourir de tristesse ! »

قَالَ إِنَّمَا أَشْكُو بَثِّي وَحُزْنِي إِلَى اللَّهِ وَأَعْلَمُ مِنَ اللَّهِ مَا لَا تَعْلَمُونَ

86/

Il répondit : « Je crie ma détresse et ma tristesse à Allah seul qui m’a révélé des choses que vous ignorez.

يَا بَنِيَّ اذْهَبُوا فَتَحَسَّسُوا مِن يُوسُفَ وَأَخِيهِ وَلَا تَيْأَسُوا مِن رَّوْحِ اللَّهِ ۖ إِنَّهُ لَا يَيْأَسُ مِن رَّوْحِ اللَّهِ إِلَّا الْقَوْمُ الْكَافِرُونَ

87/

Mes fils ! Allez donc vous enquérir du sort de Joseph et de son frère, sans jamais désespérer de la miséricorde d’Allah. Seuls les impies désespèrent de la miséricorde du Seigneur. »

فَلَمَّا دَخَلُوا عَلَيْهِ قَالُوا يَا أَيُّهَا الْعَزِيزُ مَسَّنَا وَأَهْلَنَا الضُّرُّ وَجِئْنَا بِبِضَاعَةٍ مُّزْجَاةٍ فَأَوْفِ لَنَا الْكَيْلَ وَتَصَدَّقْ عَلَيْنَا ۖ إِنَّ اللَّهَ يَجْزِي الْمُتَصَدِّقِينَ

88/

Lorsqu’ils furent en présence de Joseph[647], ils dirent : « Grand Intendant ! Nous souffrons, nous et les nôtres, de la disette et n’avons apporté qu’une somme modique[648]. Fais-nous, malgré cela, bonne mesure et sois charitable. Allah récompense toujours les âmes charitables. »

[647] A leur retour, pour la troisième fois, en Egypte. [648] Ou : de maigres marchandises (à échanger contre de la nourriture).

قَالَ هَلْ عَلِمْتُم مَّا فَعَلْتُم بِيُوسُفَ وَأَخِيهِ إِذْ أَنتُمْ جَاهِلُونَ

89/

Il dit : « Savez-vous seulement ce que vous avez fait à Joseph et son frère lorsque vous étiez ignorants ? »

قَالُوا أَإِنَّكَ لَأَنتَ يُوسُفُ ۖ قَالَ أَنَا يُوسُفُ وَهَـٰذَا أَخِي ۖ قَدْ مَنَّ اللَّهُ عَلَيْنَا ۖ إِنَّهُ مَن يَتَّقِ وَيَصْبِرْ فَإِنَّ اللَّهَ لَا يُضِيعُ أَجْرَ الْمُحْسِنِينَ

90/

Ils s’exclamèrent : « Serais-tu Joseph ?! » Il répondit : « Je suis, en effet, Joseph et celui-ci est mon frère. Allah nous a comblés de Ses faveurs. Que celui qui craint le Seigneur et supporte patiemment les épreuves sache qu’Allah ne laisse jamais se perdre la récompense des hommes de bien. »

قَالُوا تَاللَّهِ لَقَدْ آثَرَكَ اللَّهُ عَلَيْنَا وَإِن كُنَّا لَخَاطِئِينَ

91/

Ses frères dirent : « Par Allah ! Le Seigneur t’a préféré à nous. Nous étions vraiment dans l’erreur. »

قَالَ لَا تَثْرِيبَ عَلَيْكُمُ الْيَوْمَ ۖ يَغْفِرُ اللَّهُ لَكُمْ ۖ وَهُوَ أَرْحَمُ الرَّاحِمِينَ

92/

Il dit : « Nul reproche ne vous sera fait aujourd’hui. Qu’Allah vous pardonne, Lui dont la miséricorde est sans égale !

اذْهَبُوا بِقَمِيصِي هَـٰذَا فَأَلْقُوهُ عَلَىٰ وَجْهِ أَبِي يَأْتِ بَصِيرًا وَأْتُونِي بِأَهْلِكُمْ أَجْمَعِينَ

93/

Emportez ma tunique que voici et placez-la sur le visage de mon père qui recouvrera la vue, puis revenez avec l’ensemble de votre famille. »

وَلَمَّا فَصَلَتِ الْعِيرُ قَالَ أَبُوهُمْ إِنِّي لَأَجِدُ رِيحَ يُوسُفَ ۖ لَوْلَا أَن تُفَنِّدُونِ

94/

A peine la caravane s’était-elle mise en marche que leur père dit : « Je sens l’odeur de Joseph, même si vous pensez que je radote. »

قَالُوا تَاللَّهِ إِنَّكَ لَفِي ضَلَالِكَ الْقَدِيمِ

95/

Ceux qui l’entouraient dirent : « Par Allah ! Tu persistes dans la même erreur. »

فَلَمَّا أَن جَاءَ الْبَشِيرُ أَلْقَاهُ عَلَىٰ وَجْهِهِ فَارْتَدَّ بَصِيرًا ۖ قَالَ أَلَمْ أَقُل لَّكُمْ إِنِّي أَعْلَمُ مِنَ اللَّهِ مَا لَا تَعْلَمُونَ

96/

L’homme qui lui apporta l’heureuse nouvelle plaça la tunique sur le visage de Jacob qui aussitôt recouvra la vue. Il dit : « Ne vous ai-je pas dit qu’Allah m’a révélé des choses que vous ignorez ? »

قَالُوا يَا أَبَانَا اسْتَغْفِرْ لَنَا ذُنُوبَنَا إِنَّا كُنَّا خَاطِئِينَ

97/

Ils dirent : « Père ! Implore le Seigneur de pardonner nos péchés. Nous étions vraiment dans l’erreur. »

قَالَ سَوْفَ أَسْتَغْفِرُ لَكُمْ رَبِّي ۖ إِنَّهُ هُوَ الْغَفُورُ الرَّحِيمُ

98/

Il dit : « J’implorerai pour vous le pardon de mon Seigneur, le Très Clément, le Très Miséricordieux. »

فَلَمَّا دَخَلُوا عَلَىٰ يُوسُفَ آوَىٰ إِلَيْهِ أَبَوَيْهِ وَقَالَ ادْخُلُوا مِصْرَ إِن شَاءَ اللَّهُ آمِنِينَ

99/

Lorsque Jacob et sa famille se présentèrent à Joseph, celui-ci accueillit ses père et mère en disant : « Entrez en Egypte où, par la volonté d’Allah, vous vivrez en toute sécurité. »

وَرَفَعَ أَبَوَيْهِ عَلَى الْعَرْشِ وَخَرُّوا لَهُ سُجَّدًا ۖ وَقَالَ يَا أَبَتِ هَـٰذَا تَأْوِيلُ رُؤْيَايَ مِن قَبْلُ قَدْ جَعَلَهَا رَبِّي حَقًّا ۖ وَقَدْ أَحْسَنَ بِي إِذْ أَخْرَجَنِي مِنَ السِّجْنِ وَجَاءَ بِكُم مِّنَ الْبَدْوِ مِن بَعْدِ أَن نَّزَغَ الشَّيْطَانُ بَيْنِي وَبَيْنَ إِخْوَتِي ۚ إِنَّ رَبِّي لَطِيفٌ لِّمَا يَشَاءُ ۚ إِنَّهُ هُوَ الْعَلِيمُ الْحَكِيمُ

100/

Il fit asseoir ses père et mère à ses côtés sur son trône, puis tous se prosternèrent devant lui[649]. Joseph dit : « Père ! Voici que mon rêve d’autrefois se réalise par la volonté d’Allah qui m’a comblé de Ses faveurs en me faisant sortir de prison et en vous faisant venir du désert après que Satan eut semé la division entre mes frères et moi. Mon Seigneur, l’Omniscient, l’infiniment Sage, se montre bienveillant envers qui Il veut.

[649] Les parents de Joseph et ses onze frères. Leur religion leur permettait en effet de se prosterner devant les personnes de haut rang pour les saluer. Cette pratique fut ensuite interdite aux musulmans qui ne doivent se prosterner que devant Allah (Tafsîr ibn Kathîr).

رَبِّ قَدْ آتَيْتَنِي مِنَ الْمُلْكِ وَعَلَّمْتَنِي مِن تَأْوِيلِ الْأَحَادِيثِ ۚ فَاطِرَ السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضِ أَنتَ وَلِيِّي فِي الدُّنْيَا وَالْآخِرَةِ ۖ تَوَفَّنِي مُسْلِمًا وَأَلْحِقْنِي بِالصَّالِحِينَ

101/

Seigneur ! Tu m’as investi d’une part d’autorité et m’as appris à interpréter les rêves. Toi, Créateur des cieux et de la terre, Tu es mon Maître ici-bas et dans l’au-delà. Fais-moi rejoindre, à ma mort, les croyants vertueux en homme entièrement soumis à Ta volonté ! »

ذَٰلِكَ مِنْ أَنبَاءِ الْغَيْبِ نُوحِيهِ إِلَيْكَ ۖ وَمَا كُنتَ لَدَيْهِمْ إِذْ أَجْمَعُوا أَمْرَهُمْ وَهُمْ يَمْكُرُونَ

102/

Ce sont là des événements inconnus de toi que Nous te révélons. Tu n’étais pas parmi eux lorsque les frères de Joseph décidaient de commettre leur forfait.

وَمَا أَكْثَرُ النَّاسِ وَلَوْ حَرَصْتَ بِمُؤْمِنِينَ

103/

Mais la plupart des hommes, quels que soient les efforts que tu déploieras, rejetteront la foi.

وَمَا تَسْأَلُهُمْ عَلَيْهِ مِنْ أَجْرٍ ۚ إِنْ هُوَ إِلَّا ذِكْرٌ لِّلْعَالَمِينَ

104/

Tu ne leur réclames pourtant aucun salaire. Ce n’est là qu’un rappel adressé à l’univers.

وَكَأَيِّن مِّنْ آيَةٍ فِي السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضِ يَمُرُّونَ عَلَيْهَا وَهُمْ عَنْهَا مُعْرِضُونَ

105/

Que de signes visibles dans les cieux et sur la terre auxquels les hommes ne prêtent aucune attention !

وَمَا يُؤْمِنُ أَكْثَرُهُم بِاللَّهِ إِلَّا وَهُم مُّشْرِكُونَ

106/

La plupart d’entre eux ne croient en Allah qu’en associant de fausses divinités à Son adoration.

أَفَأَمِنُوا أَن تَأْتِيَهُمْ غَاشِيَةٌ مِّنْ عَذَابِ اللَّهِ أَوْ تَأْتِيَهُمُ السَّاعَةُ بَغْتَةً وَهُمْ لَا يَشْعُرُونَ

107/

Sont-ils si sûrs qu’ils ne seront pas saisis par le châtiment d’Allah ou surpris par l’avènement de l’Heure ?

قُلْ هَـٰذِهِ سَبِيلِي أَدْعُو إِلَى اللَّهِ ۚ عَلَىٰ بَصِيرَةٍ أَنَا وَمَنِ اتَّبَعَنِي ۖ وَسُبْحَانَ اللَّهِ وَمَا أَنَا مِنَ الْمُشْرِكِينَ

108/

Dis : « Voici ma voie : j’appelle les hommes, avec la plus grande clairvoyance, à vouer un culte exclusif et sincère à Allah, imité en cela par ceux qui me suivent. Gloire à Allah ! Je ne suis point du nombre des païens. »

وَمَا أَرْسَلْنَا مِن قَبْلِكَ إِلَّا رِجَالًا نُّوحِي إِلَيْهِم مِّنْ أَهْلِ الْقُرَىٰ ۗ أَفَلَمْ يَسِيرُوا فِي الْأَرْضِ فَيَنظُرُوا كَيْفَ كَانَ عَاقِبَةُ الَّذِينَ مِن قَبْلِهِمْ ۗ وَلَدَارُ الْآخِرَةِ خَيْرٌ لِّلَّذِينَ اتَّقَوْا ۗ أَفَلَا تَعْقِلُونَ

109/

Nous n’avons suscité avant toi, pour recevoir Nos révélations, que des hommes[650] vivant dans les cités. N’ont-ils pas parcouru le monde et médité le sort de leurs devanciers ? La Demeure dernière est bien meilleure pour ceux qui craignent le Seigneur. Etes-vous donc dépourvus de toute raison ?

[650] Non des anges.

حَتَّىٰ إِذَا اسْتَيْأَسَ الرُّسُلُ وَظَنُّوا أَنَّهُمْ قَدْ كُذِبُوا جَاءَهُمْ نَصْرُنَا فَنُجِّيَ مَن نَّشَاءُ ۖ وَلَا يُرَدُّ بَأْسُنَا عَنِ الْقَوْمِ الْمُجْرِمِينَ

110/

C’est seulement lorsque les Messagers perdaient tout espoir de voir les leurs croire en eux que Nous leur portions secours, sauvant alors ceux que Nous choisissions[651]. Notre châtiment ne saurait être écarté des criminels.

[651] Autre sens : c’est seulement lorsque, Notre secours tardant à venir, les prophètes perdaient espoir de voir les mécréants périr que finalement Nous décidions de les punir tout en sauvant ceux que Nous choisissions.

لَقَدْ كَانَ فِي قَصَصِهِمْ عِبْرَةٌ لِّأُولِي الْأَلْبَابِ ۗ مَا كَانَ حَدِيثًا يُفْتَرَىٰ وَلَـٰكِن تَصْدِيقَ الَّذِي بَيْنَ يَدَيْهِ وَتَفْصِيلَ كُلِّ شَيْءٍ وَهُدًى وَرَحْمَةً لِّقَوْمٍ يُؤْمِنُونَ

111/

Il est certainement dans leur récit[652] des leçons pour des hommes doués de raison. Le Coran n’est pas une invention, mais la confirmation des Ecritures antérieures et l’exposé détaillé de toute chose, un guide et une miséricorde pour les croyants.

[652] Le récit de Joseph et de ses frères, pour certains exégètes ou, plus généralement, celui des Messagers.

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